Le groupe
Biographie :

Vektor est un groupe de thrash progressif américain fondé en 2002 par le guitariste, chanteur et compositeur, David DiSanto. Avec, pour principales inspirations, les groupes Voivod et Destruction, Vektor propose un thrash metal complexe et technique dont les paroles, portées par un chant extrême, traitent essentiellement de science-fiction. Après avoir enregistré plusieurs démos, le groupe sort un premier album en 2009 suivi d'un deuxième en 2011. Cinq ans plus tard, il sort son premier concept album intitulé "Terminal Redux". Actuellement, le groupe est basé à Philadelphie et est composé de David DiSanto (guitare et voix), Erik Nelson (guitare), Frank Chin (basse) et Blake Andersoon (batterie).

Discographie :

2009 : "Black Futur"
2011 : "Outer Isolation"
2016 : "Terminal Redux"


La chronique


Avant de recevoir cet album, je n'avais encore jamais pris le temps d'écouter la musique de Vektor. J'avais pourtant entendu dire beaucoup de bien de ce groupe, à tel point que je l'avais déjà noté sur ma liste des formations à ne pas rater au Brutal Assault cet été. Cette chronique tombe donc à point nommée car elle va me permettre de faire plus ample connaissance avec ce quatuor américain.

La première chose qui me saute aux yeux est la superbe couverture de cet album : une peinture représentant un croiseur interstellaire en flammes survolant plusieurs planètes. Pour un album de thrash, on est loin des traditionnelles pochettes à base de zombies, d'émeutiers, de savants fous, de boissons alcoolisées ou de réacteurs nucléaires ! J'apprends d'ailleurs qu'il s'agit ici d'un "concept album" basé sur un scénario digne d'un roman de science-fiction. L'histoire se base sur la dernière chanson de leur précédent album qui évoquait un astronaute dérivant au milieu de l'espace. Ici, on apprend que cet astronaute a été condamné à cette errance par Signus, un empire galactique dont il était au service. Dans son errance, il découvre une cellule miraculeuse grâce à laquelle il parvient à reprendre le contrôle de son vaisseau et à rejoindre l'empire. Fort de sa nouvelle découverte, il monte un coup d'état et prend le contrôle de Signus sur lequel il régnera en despote, conduisant celui-ci à sa perte.

Pour quelqu'un qui ne connaît pas le groupe, cet album de presque une heure et quart est une grosse entrée en matière. Je dois d'ailleurs avoué qu'il m'a fallu un peu de temps pour adhérer à l'univers musical du groupe. Personnellement, j'aime beaucoup le thrash pour son côté percutant et j'aime beaucoup le prog pour sa faculté à me faire voyager. Or, j'ai eu un peu de mal à me faire à l'association des deux styles. Certes, on retrouve bien la notion de voyage que j'attends à l'écoute d'un groupe de prog mais ce voyage est rempli de turbulences et peu rapidement donner la nausée à son passager. On aura particulièrement du mal à s'habituer à la voix stridente, typée black metal, du chanteur David DiSanto. Il nous faudra donc plusieurs écoutes pour parvenir à apprécier dans sa globalité cette œuvre très riche et peu digeste.

L'album démarre sur "Charging The Void", un long morceau de neuf minutes qui nous annonce tout de suite la couleur : des guitares tantôt tranchantes, tantôt planantes, un batteur qui maltraite son instrument avec une hargne non dissimulée, une basse qui nous offre quelques jolies envolées et un chant black vindicatif qui vient se mêler à des chœurs de soul. Entre tabassage en règle et mélodies en tous sens, Terminal Redux est un album qui laisse peu de respirations à l'auditeur. La frénésie atteindra d'ailleurs son apogée sur des titres tels que "LCD" ou "Pteropticon" dans lesquels ces musiciens virtuoses s'acharnent sur leurs instruments à une vitesse qui frise carrément le déraisonnable ! On en appréciera d'autant mieux les rares moments d'accalmie comme la courte pause instrumentale, "Mountains Above The Sun". En avant dernière piste de cet album, on aura aussi droit à une longue power ballade dans laquelle David DiSanto nous fait entendre, pour la première fois dans sa discographie, un chant clair très "floydien". Une jolie réussite qui précède "Recharging The Void", un superbe bouquet final de plus de treize minutes.

Au final, Vektor nous offre un troisième album, certes difficile d'accès, mais qui comporte de nombreuses qualités : un très beau travail graphique, une trame narrative complexe et profonde, une construction très bien maîtrisée, une virtuosité technique déroutante et une production à la hauteur de ses ambitions. Il y a donc fort à parier que les fans du groupe seront comblés par cet album hors du commun. Pour ma part, j'attends maintenant de voir ce que la musique des quatre Américains va bien pouvoir rendre sur scène. Si le cœur m'en dit, je vous rédigerai peut-être un petit compte-rendu !


Zemurion
Juin 2016


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/vektorofficial