Le groupe
Biographie :

Crée en 2007 avec les anciens membres de Korobskura (Sébastien Daspet), Melem et Enneade (Gines Jimenez), Blackness (Gérald Préaux), Twilight Opus et Silentbreed (Arnaud Sintès), Veils Of Perception enregistre rapidement sa première démo remarquée : "Under My Skin". Le groupe se forge alors une solide réputation sur les planches entre 2008 et 2009. Souvent comparé lors des lives reports à des groupes comme Anorexia Nervosa, Arcturus ou Dimmu Borgir (première époque), Veils Of Perception donne le ton avec des lives déchainés et passionnés qui ne laissent personne indemne.

Discographie :

2007 : "Under My Skin" (Démo)
2011 : "Black Metric"


La chronique


Aujourd’hui, le théâtre Français ouvre ses portes et nous révèle un joyau symphonique et carnavalesque : Veils Of Perception, une joyeuse et morbide compagnie aussi ambitieuse que talentueuse. Devant les rouges rideaux de la scène tombent de noirs confettis dont l’effet sera aussi immédiat que du napalm. Les flammes envahissent avec vélocité nos cœurs et rien ne saurait les éteindre. Et voilà, la chronique est finie...

Pour ceux qui sont complètement passés outre ces quelques lignes éloquentes, je vais faire l’effort de développer. Dès les premières secondes passées, on se rend compte que ce premier album d’un groupe du pays n’a pas le niveau d’un premier album d’un groupe du pays. Non, on occupe déjà les sphères les plus élevées. Car si on commence sur des riffs de qualité made in Stormblast de Vous-Savez-Qui aux sonorités plus modernes, on se rend vite compte que Veils Of Perception s’inspire de beaucoup de groupes pour en ressortir un cocktail explosif (d’où le napalm) et surtout... Cohérent. L’intro de "Im Wild" passée, on avance sur un mid-tempo portant des notes de piano (digne d’un film gothique pompeux de second degré) qui amènent des riffs plus malsains accompagnés de chant clair, bref, quelque chose qui rappelle énormément Arcturus et un peu Therion pour l’ambiance. Mais ça n’en reste pas moins différent, plus simple je dirais. Cependant, comme Arcturus, Veils Of Perception ne se cantonne pas au traditionnel couplet-refrain (il ne l’anéantit pas mais ne s’y suffit sûrement pas), pour eux, un morceau doit commencer et se finir comme une bonne pièce de théâtre. Parfois, VOP va nous pondre une alternance entre des passages grandiloquents, evil et envahissants avec des moments plus minimalistes avant de repartir galoper sur un black symphonique ("Lethal Art Of Life").

Mais le groupe s’amuse aussi a créer des effets sonores aussi magnifiques qu’atmosphériques pour que nous ne nous ennuyions jamais (l’exemple le plus éloquent est la deuxième partie de "Devil’s Halo" qui combine des guitares atmosphériques à un roulement délicat sur une caisse claire avec des nappes de chant féminin dans une ambiance reposante). Quelque chose qui revient souvent aussi est l’influence qu’a pu avoir Opera IX (à leur débuts) sur cette œuvre. Ce touché... cette manière de poser ces touches de piano emprunte carrément aux Italiens. Pour une fois, il s’agit d’une patte que l’on retrouve tout au long de "Black Metric", à divers degrés bien entendu.

Un morceau comme "Violent Beauty", à l’inverse, montre un versant bien plus malsain et agressif de Veils Of Perception, avec des accélérations à la double pédale (pas loin de Dagoba sur ce coup là), un peu de blast, des poses dignes des moments les plus inquiétants des films d’horreur et des crescendos inquiétants. Dans ce registre plus agressif, on y retrouve du "Under My Skin", un peu plus faiblard que le reste et un "Before Bleeding Us" qui nous projette dans un terrifiant château gothique. Et pour les fans d’ambiance grandiloquentes, "Worldwide Horror" est pour vous avec cet orgue inquiétant en fin et ces nappes symphoniques maléfiques. Le final ("The End Of Nothing" tiens donc… ?), part sur un riff thrashy pour nous faire entrer dans une danse chaotique avec des touches d’orgue extrêmement discrètes, des solos qui sans être techniques, réveillent en nous ce qu’il y a de plus mauvais. Pour une fin au nom si symbolique, je peux dire que si l’outro représente le futur de VOP, la scène black Française va bien vite connaître un nouveau grand. "Black Metric" étant déjà excellent, le futur ne peut que s’annoncer grandiose.

On reprochera (parce qu’il le faut bien) à VOP de ne pas encore avoir une identité qui fait qu’il sera automatiquement reconnaissable mais je le répète, ce n’est que le premier album ! Les riffs et autres mélodies ne sont pas toujours imparables et je dirais que l’ordre des morceaux n’est pas totalement fait pour nous faire tenir jusqu’au bout (les morceaux plus agressifs étant plus situés grosso modo sur la deuxième moitié de la galette). Mais bon, mis à part ces quelques broutilles, what else ? Durant l’âge d’or du black (94-97), cette galette aurait mérité un bon 15 sur 20. Pour un premier album, "Black Metric" mérite un bon 20 sur 20 mais concrètement, je ne sais quelle note lui mettre. Pour les fans de vrai metal extrême symphonique recherché, pour les fans de Dimmu Borgir, Opera IX, Arcturus et Therion.


Robin
Avril 2011


Conclusion
Note : 17/20

L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.devvop.com