Le groupe
Biographie :

Veil Of Maya est un groupe de deathcore progressif américain originaire de Chicago. Le groupe a été fondé en 2004 à Barrington et a d'abord enregistré trois albums, "All Things Set Aside", premier album auto-produit sorti en 2006, "The Common Man's Collapse" en 2008 et "[id]" en 2010, tous deux sortis chez Sumerian Records. Les deux derniers albums du groupe ont été produits par Michael Keene (The Faceless). Le quatrième album, "Eclipse", suit en Février 2012, co-écrit et produit par Misha "Bulb" Mansoor (guitariste du groupe Periphery). En 2014, le vocaliste Brandon Butler quitte le groupe et est remplacé par Lukas Magyar. Veil Of Maya sort son cinquième album, "Matriarch", en Mai 2015, toujours chez Sumerian Records, suivi deux ans plus tard par "False Idol".

Discographie :

2006 : "All Things Set Aside"
2008 : "The Common Man's Collapse"
2010 : "[id]"
2012 : "Eclipse"
2015 : "Matriarch"
2017 : "False Idol"


Les chroniques


"False Idol"
Note : 11/20

Dans un certain imaginaire, je tenais en haute estime Veil Of Maya, mais ça c’était avant. Veil Of Maya avait réussi à joindre du death metal avec des synthés et du chant clair, enfin pas tout en même temps, mais à la suite. Ouais, ça fait beaucoup mais c’est possible, ou du moins eux l’avaient fait. Qu'en est-il de ce "False Idol" ?

Tout commence avec "Fracture", un morceau avec des guitares techniques, un chant ultra saturé, et une batterie du feu de dieu, qui enchaîne sur un bon break plein de synthé et un refrain avec un chant clair. Je crois qu'avec "False Idol" on est clairement sur la caricature totale de ce qu’est devenu le metalcore. On a droit à de gros breakdowns dévastateurs, du piano / synthé qui permet de combler les passages un peu faibles musicalement (ou une absence d’idées au niveau transition) et puis finalement ça enchaîne sur une grosse partie technique qui laisse place à du chant clair. Dans l’ensemble, les deux premiers morceaux de l'album surprennent grandement, les plans se succèdent et en deviennent vite indigestes, mais avec le temps on s’habitue aux turpitudes du groupe et aux lignes musicales. Veil Of Maya reprend des formules toutes faites, dans l’organisation, dans les patterns. Le tout est taillé pour le live et pour faire bouger les têtes. Le chant guttural, les guitares, la basse et la batterie font le ttravail, de grosses parties techniques sont notamment à mettre au crédit des guitares. L’ensemble se révèle parfois compliqué à comprendre, les plans se succèdent et les effets et les synthés viennent souvent se greffer sans queue ni tête. Leschoix ne sont pas toujours judicieux dans l’organisation des morceaux et l’enchaînement de ces derniers. Le chant clair, quant à lui, est propre et juste, mais vient clairement se poser comme un cheveu sur la soupe dans certains morceaux, dommage.

En résumé, la production est très bonne, surtout au niveau du chant guttural, mais rien non plus de surprenant, quasiment tous les groupes bénéficiant désormais d'un son de très bonne facture. Pour le reste, c’est moins heureux, avec de bonnes idées mais aussi des choix douteux dans le placement et dans l’organisation qui ternissent l’ensemble. Bref, je vous laisse en juger par vous-mêmes.


Sam
Décembre 2017




"Matriarch"
Note : 18/20

Promis pour 2014 mais retardé à cause de certains problèmes d’ordre personnel, puis aggravé suite au départ du vocaliste Brandon Butler, c'est sera finalement en 2015 que Veil Of Maya offre à ses fans sa toute nouvelle production nommée "Matriarch". Bien sûr, dès le départ de Brandon, le groupe s’est rapidement mis à rechercher un vocaliste qui saurait satisfaire ses besoins mais aussi les attentes des fans et a donc recruté Lukas Magyar au chant et ce dernier va sûrement diviser les fans de la formation car "Matriarch" est en quelque sorte un changement de cap pour tout le groupe notamment par l’introduction du chant clair de Lukas dans les morceaux de l’album.

L’introduction de cet élément a longuement été réfléchi par les membres du groupe et il a été utilisé très correctement, je dirais même que c’est l’un des plus gros points forts de cet album. Ainsi, on commence avec "Nyu", petit morceau très djent dans l’âme propre au SumerianCore, on ne va pas se mentir, on remarque ainsi le growl de Lukas qui est vraiment pas mal et qui pourrait égaler celui de Brandon. Le titre suivant, "Leeloo", commence, lui, par un sample qui va nous faire rappeler les premières secondes de "Destroy. Erase. Improve." de Meshuggah et ce petit sample sera assez présent pendant tout le morceau, mais le contenu de celui-ci qui est très deathcore prog propre à la formation n’est pas mauvais quoiqu’un peu abusé au niveau des samples. "Ellie" est le premier morceau où l’on entend la voix claire de Lukas et là, on ne peut pas s’empêcher de comparer avec la voix de Spencer Sotelo de Periphery tellement elles se ressemblent, mais Lukas gère vraiment bien sa voix et on se rend compte que Veil Of Maya devient plus mélodique et progressif dans sa démarche, tout comme le morceau suivant qui est "Lucy", montrant un certain adoucissement dans la musique de la formation mais restant tout de même agressif avec des breakdowns qui frappent fort.

Sans transition, on passe à "MikasaPierre qui est l’un des titres phares de cet album, morceau super dynamique et très bien équilibré au niveau du chant où le refrain au chant clair est resté dans ma tête pendant de bons moments tellement il est catchy et bien foutu. "Aeris" va ajouter un petit côté aérien à cet album qui sonnera plus metalcore on va dire, se rapprochant un peu trop dangereusement du son de Periphery, ce qui sera le cas aussi pour le morceau qui suit : "Three-Fifty". "Phoenix" est selon moi le morceau destiné aux fans de "[id]" vu le rythme et l’intonation sans chant clair directs comme dans les précédents albums. Après l’interlude "Matriarch", on tombe sur "Teleute" qui va aussi faire un peu plaisir au fans des premiers albums, il y a de la voix claire à la fin du morceau mais à ce stade de l’écoute de l’album, soit vous haïssez la voix claire et vous avez arrêté d’écouter soit vous l’adorer et vous continuez l’écoute avec "Daenerys" qui est la plus soft de toutes, mais qui est accompagnée de petits breaks bien lourds. On finit l’album avec "Lisbeth" qui va définitivement nous montrer que Veil Of Maya 2015 est devenu en quelque sorte une nouvelle entité, on reconnaît toujours le groupe mais sa direction artistique a changé et je trouve que ça fait du bien, les précédents albums possédaient une ligne directrice qui était plutôt linéaire et là, VoM s’ouvre vers de nouveaux horizons – qui sont plus accessibles.

Au final, "Matriarch" possède des morceaux efficaces, pas répétitifs, ni génériques à souhait. On a bien la touche Veil Of Maya que les fans connaissent avec les petits riffs de Mark Okubo mais aussi avec la maîtrise singulière du groupe au niveau du tempo. Certaines mauvaises langues vont dire qu’avec cet album, Veil Of Maya essaye de faire un truc "commercial" en tentant de refaire du Periphery à sa sauce mais non, ils se sont en fait adaptés de manière très intelligente tout en expérimentant vers du progressif plus classique et ça marche ! Le départ de Brandon a donc apporté une nouvelle identité à la formation de Chicago sur cet album, "Matriarch" devenant ainsi pour moi l’une des meilleures sorties de cette année. Il n’y a plus qu’à voir si Lukas ne se casse pas la gueule en live et voir s’il est véritablement digne d’être le successeur de Brandon.


Herizo
Juin 2015




"Eclipse"
Note : 17/20

Comme tous les groupes de l'écurie Sumerian, Veil Of Maya ne déroge pas à la règle. Une musique puissante, des synthés prenants et de la double en-veux-tu-en-voilà. Le groupe écume la planète metal depuis quelques années. Devenus le fer de lance d'un style thrashcore puissant, les mecs nous reviennent en cette année de fin du monde avec un "Eclipse" tout puissant ! La lumière escamotée, on entre dans les tripes de la bête ! Compositions riches musicalement avec de nombreuses variations musicales, un nombre de riffs incalculable, Veil Of Maya, pour cet album, n'a pas fait dans la demi-mesure. C'est très violent, très puissant, on trouve beaucoup de similitudes dans les constructions avec nos amis de chez Betraying The Martyrs. Les morceaux sont riches et variés, la voix se fait plus puissante en guttural, et les enchaînements de riffs se font beaucoup plus naturels, avec en toile de fond une section basse - batterie qui soutient tout le reste et pose des bases qui se déclinent au rythme d'un BPM épileptique. Pour ce qui est de la programmation, c'est mitigeant et mitigé. Autant quelquefois celle-ci semble sonner dans le bon tempo, avec un superbe mix des synthés, autant quelquefois elle semble déséquilibrée. Là où Veil Of Maya a eu une bonne idée, c'est de ne pas se contenter d'un metal basique, certes puissant mais basique et déjà entendu. Le groupe va plus loin dans la démarche, avec un son syncopé, les constructions nous font doucement penser au bon vieux Meshuggah ! Alors certes, ce n'est pas forcément la puissance, ni la maîtrise géniale des grands maîtres, mais il commence à y avoir une certaine science du son et une certaine science de la construction. Alors on ne se fait pas chier, ça c'est clair, les morceaux s'enchaînent, un peu difficiles d'accès au départ, mais on est vite conquis par les constructions, la puissance et la maîtrise mises autant au niveau instrumental qu'au niveau de la voix. On est un peu moins conquis pour ce qui est de la production, mais rien ne peut être parfait ! Chaque morceau est à découvrir, et, petite mention spéciale pour la pieuvre qui sert de batteur au groupe, tout simplement impressionnante. Le groupe mue, et évolue au fil du temps, tout en proposant une musique plus élaborée et sortant des sentiers battus, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Ce thrashcore oscillant vers un metal beaucoup plus extrême est à découvrir d'urgence !


Sam
Mars 2012


Conclusion
L'interview : Marc Okubo

Le site officiel : www.myspace.com/veilofmaya