Vandenberg’s Moonkings… Mais c’est qui au juste ce Vandenberg… Eh bien mon cher ami, si tu ne le sais pas, heureux que tu es dans tes écoutes de Morbid Angel et Avenged Sevenfold, je vais t’éclairer un peu. Adrian Vandenberg, né dans les années 50 en Hollande (on s’en doute vu le nom) n’est autre que l’un des guitaristes phares du groupe de glam rock mondialement connu Whitesnake (et puisque j’en suis là, laisse-moi te rappeler que Whitesnake, groupe aux dizaines de millions d’albums vendus et aux 30 années de carrière, voire plus, n’est autre que le projet solo de David Coverdale, le premier chanteur de Deep Purple). L’ami Adrian, dans la chronologie de WS, se situe pile poil entre le renvoi massif des employés de base qu’étaient Mel Galley et MicKy Moody et le gros break du groupe qui a suivi au début des années 90.

Ce qu’il faut retenir de sa carrière au sein de ce groupe de légende, afin de mieux comprendre son album présent, est son recrutement par Coverdale lui-même (et pas l’inverse) malgré un premier refus du Hollandais dû au succès de son groupe perso de l’époque. Le maître avait eu le nez fin en ce qui concerne les qualités guitaristiques et de composition de Vdb. Il est capital de dire également qu’il a été le guitariste qui est resté le plus longtemps dans le groupe, de toute la période post 95, et qu’on lui doit, lors de ses associations avec John Sykes, Vivian Campbell et Steve Vai (rien que ça !! Pour qui connaît un peu la carrière des trois braves, ça fait franchement flipper), les titres les plus connus du groupe comme "Crying In The Rain", "Still Of The Night",  "Here I Go Again", "Is This Love" ou encore "Give Me All Your Love", tous issus de l’album "Whitesnake" sorti en 87. Egalement on lui doit sur l’album "Slip Of The Tongue", des titres comme "Fool For Your Loving", "Now You’re Gone" et "The Deeper, The Love". Je pense que tout est dit sur ce personnage et je vous laisse donc prendre la mesure du talent de cet Européen de génie.

Retour à nos moutons avec, donc, son nouveau projet, Vandenberg's Moonkings. Etant le patron sur bien des plans, l’ami Adrian aura su s’entourer, une fois de plus, de gens de qualité à l’image de Jan Hoving au chant (de la comédie musicale "Airs") qui parfois se la joue un peu trop Coverdale (sur "Steal Away" par exemple), le jeune Sem Christoffel à la basse et enfin Mart Nijen Es à la batterie, ces deux derniers faisant initialement partie du groupe de rock alternatif Mandrake’s Monster et surtout une apparition du maître David Coverdale pour une nouvelle version du titre de WS "Sailing Ship". 12 titres de rock (dont la reprise dont je viens de vous parler), aux ambiances résolument fin 70’s (certains riffs faisant presque penser à du stoner) croisées avec un son et des orchestrations plutôt orientées "easy listening" années 90, en témoigne le premier clip mis en ligne pour le titre "Breathing", tout en violons (dans tous les sens du terme). Le premier morceau, "Lust And Lies", servi par une intro basse / batterie taillée pour la route 66 (ou 666 ?) permet tout de suite de constater la qualité de la production qui donne un souffle nouveau aux compos au charme suranné qui rappellent les Whitesnake de la première heure ou encore certains Deep Purple (les riffs de "Close To You", très classic rock ne font pas non plus exception) ; cela permet de constater également (et c’est rageant) que Vdb n’a rien perdu de sa superbe guitaristique.

Oscillant toujours entre phrasés travaillés et technique impeccable, cela devient vite jouissif de réécouter les solos en boucle et d’établir le parallèle avec ce qu’il a pu produire pendant presque 10 ans avec le Coverdale Band (déjà sur "Close To You", second titre de l’album, c’est très court, mais ça envoie fort). Certaines œuvres savent se faire plus "easy listening", "FM", comme "Good Thing" ou encore "One Step Behind" (qui, à mon sens, ressemble un peu trop à du Aerosmith), et un peu trop "soupe"  à l’image de "Breathing" et "Out Of Reach" qui vomissent le trop plein d’orchestrations. Histoire de finir en beauté cet opus qui réchauffe mon cœur de nostalgique des guitar heroes qui ont fait l’âge d’or des groupes de glam / hard / heavy des années 80 et 90 (Vdb, Steve Vai, John Sykes, Warren de Martini, Zakk Wylde, Randy Rhoads, Jack E. Lee, George et Steeve Lynch, Jason Becker, Van Halen, etc…), l’ami Adrian convoque son pote de toujours ou presque, le saint patron David Coverdale pour une reprise de leur propre morceau "Sailing Ship" (sur l’album "Slip Of The Tongue"). Bien que la reprise soit de bon ton, la voix de Dave est ce qu’elle est, à savoir fatiguée, usée jusqu’à la corde par des décennies de chant intensif sur tous les continents (pour avoir vu de mes yeux la dernière prestation de WS au Hellfest, ça tenait plus d’un set de Napalm Death que de celui d’un chanteur à voix). M’enfin… ne boudons pas notre plaisir car l’album est vraiment bon dans son ensemble et montre une fois de plus qu’Adrian Vandenberg est un musicien et un compositeur de très haute voltige.