Avez-vous pensé à mélanger black metal et westerns ? Untamed Land l’a fait. Créé aux
Etats-Unis par Patrick Kern (tous instruments / chant, Emerald Rage, Hieros), le groupe
nous offre un premier album en 2018. "Like Creatures Seeking Their Own Forms", son
successeur, sort en 2021.
Pour cet album, le créateur a fait appel à Lucas Ruggieri (Corrupt Moral Altar, Exhumed,
Nunslaughter, Woods Of Desolation…) pour un artwork dépaysant, à Vojtěch
“Moonroot” Doubek (Anguish, Crépuscule d'Hiver, Mare Cognitum, Soul
Dissolution…) pour son logo évocateur, mais également à Rita Torrens (violon), Caroline
Joy (chant) et Jacob Wherley (chant) pour agrémenter sa musique.
On débute avec "Once Upon A Time In The Kenoma", une introduction qui place
immédiatement les sonorités folk de l’Ouest américain. Pour moi qui suis plus habitué aux
sonorités nordiques ou asiatiques, la découverte est intéressante, et elle se confirmera avec
"A Nameless Shape", un titre ambiant qui fait place aux sonorités black metal ainsi qu’au
chant. Quelques accalmies sont à prévoir dans cette rythmique torturée, offrant des
moments de répit dans ce cyclone pesant mais fascinant. On ressent les influences folk
accrocheuses à chaque instant, créant un contraste avec la saturation glaciale de la
rythmique, mais les deux se marient à la perfection, surtout lors de cette accélération
inattendue qui nous mène droit à "Clothed in Smoke", un titre plus
mélancolique. Le son entêtant nous emporte sur une rythmique majestueuse et lente,
accompagnée par des choeurs, mais également cette fougue propre à la thématique. Des
éléments mystiques rejoindront la rythmique, alors que c’est le mystère qui enveloppe
l’introduction de "The Heavenly Coil", la deuxième longue composition de l’album. Tout
l’univers du groupe s’y donne rendez-vous, offrant dissonance, tonalités glaciales,
orchestrations majestueuses ainsi que les éléments folk et un chant hurlé très
communicatif. Une fois de plus, le dépaysement est total, mais il nous tient en haleine du
début à la fin, tout en nous faisant passer par plusieurs paysages, des plus doux et enjoués
aux plus torturés, avant de passer naturellement sur "Achamōth", le dernier titre. Plus
moderne mais tout aussi planant.
Des versions raccourcies de "A Nameless Shape" et "The Heavenly Coil" sont également
présentes sur l’album, et même si elles permettent moins de prendre conscience de la
progression digne d’un long-métrage du cinéma, elles restent brutes, froides et
accrocheuses.
Untamed Land nous propose un voyage dans des contrées lointaines, très lointaines, avec
"Like Creatures Seeking Their Own". Un black / folk épique aux sonorités très peu exploitées
qui va surprendre, mais également vous faire adorer le projet.
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