Le groupe
Biographie :

Unleash The Archers est un groupe de power / death metal mélodique canadien formé en 2007 et actuellement composé de : Scott Buchanan (batterie), Brittney Slayes (chant), Grant Truesdell (guitare, chant / ex-Archon Legion, ex-Golgotha) et Andrew Saunders (guitare, chant / ex-Archon Legion, ex-Gremory, ex-Golgotha, ex-Mother Died Today, ex-Robot Metropolis). Unleash The Archers sort son premier album, "Behold The Devastation", en Août 2009 en autoproduction, suivi de "Demons Of The AstroWaste" en Mai 2011 en autoproduction de nouveau, et de "Time Stands Still" en Juin 2015 chez Napalm Records. Le quatrième album, "Apex", sort le 2 Juin 2017 chez Napalm Records. "Abyss" sort en Août 2020.

Discographie :

2009 : "Behold The Devastation"
2011 : "Demons Of The AstroWaste"
2012 : "Defy The Skies" (EP)
2015 : "Time Stands Still"
2017 : "Apex"
2020 : "Abyss"


Les chroniques


"Abyss"
Note : 18/20

Que faire lorsque les groupes de power metal qui ont fait la pluie et le beau temps dans le passé ne parviennent plus qu'à être l’ombre d’eux-mêmes ? L’on se retourne du côté de la relève qui, elle, s’assure de rappeler à ces formations que l’élève dépasse maintenant le maître. Malgré qu’Unleash the Archers fut formé en 2007, l’on peut encore les considérer comme un nouveau joueur face aux anciens du genre. À titre d’exemple, en 2007, voici ce que proposait les groupes de power metal les plus connus de l’époque : Gamma Ray ("Land Of The Free II"), Helloween ("Gambling With The Devil"), Dark Moor ("Tarot") et Sonata Arctica (l’infâme "Unia"). Autant dire que ce n’était pas la plus lucrative des années. Transportons-nous 13 ans plus tard et jetons une oreille sur "Abyss", cinquième album studio du groupe et suite logique de "Apex". Je vous conseille fortement de lire l’entrevue que j’ai faite avec Brittney Slayes, puisqu’elle explique le concept de l’album de bien meilleure façon que je ne saurais le faire.

Unleash The Archers propose un power metal à saveur symphonique, combinant à la fois des morceaux ultra rapides ainsi que des pièces plus mid-tempo. La virtuosité est au rendez-vous et chacun des musiciens est un as de son instrument. Rajoutez à cela les incroyables prouesses vocales de Slayes et vous avez ici l’un des groupes de power metal les plus prometteurs et dignes prétendants au trône pour le genre. Suite à une introduction franchement réussie (honnêtement, tout groupe de power metal qui se permet d’inclure une énième introduction à son album a maintenant le devoir de s’inspirer de "Waking Dream"). S’ensuit la rapide "Abyss" qui jette immédiatement les bases de ce qu’est véritablement Unleash The Archers. "Through Stars", quant à elle, se veut plus lente dans son ensemble, comme je le mentionnais plus haut. Ce changement de tempo me plaît moins, la vitesse à outrance étant plus mon dada lorsqu’il est question de power metal.

Le tout n’est pas mauvais pour autant, cependant je préfère lorsqu'Unleash pose la pédale au plancher. Qui dit mid-tempo dit parfois ennuyeux, mais rien de tel du côté des Canadiens puisque les arrangements sont toujours au rendez-vous. Clairement, le groupe a pris soin de concocter des morceaux réfléchis et travaillés. Que dire de "Legacy" qui, sous son introduction plutôt tranquille et aérienne, ne laisse pas du tout présager ce qui s’en suit, à savoir un frénétique blast beat menant vers des vers aux riffs de guitare ultra pesants. "Return To Me" poursuit dans la même veine et s’approche même de Children Of Bodom par moments. Sans doute l’une des pièces les plus agressives de l’album et pourtant celle qui possède l’un des refrains les plus épiques également. "Soulbound" et "Faster Than Light" (allez voir la vidéo de cette dernière, cela fait du bien de voir des groupes qui ne se prennent pas trop au sérieux) ne sont pas en reste pour autant et démontrent elles aussi de quel bois se chauffe Unleash The Archers. Cet impressionnant tour de force power metal se termine en trombe avec l’excellente "Afterlife". Ce saisissant morceau de plus de 7:30 est une grandiose leçon de ce que doit véritablement être le power metal.

Pardonnez-moi le jeu de mots, mais "l’abysse" est de plus en plus grand entre la relève et la vieille garde qui ne parvient plus à se relever de ses lauriers flétris.


Mathieu
Décembre 2020




"Apex"
Note : 17/20

Quel plaisir pour moi de vous parlerde ce groupe venant directement de ma contrée lointaine, le Canada. Célébrant ses dix ans de carrière, le groupe de power / death metal de Vancouver, avec aux commandes l’excellente Brittney Hayes, propose ici son quatrième album complet.

Rappelant la plus que phénoménale Veronica Freeman de Benidictum, et sans aucunement remettre en question la féminité de Hayes, disons seulement que ces deux chanteuses évoluent plus dans les registres de la masculinité que dans le chant juvénile des enchanteresses habituelles telles que Tarja Turunen, Simone Simons ou autre Annette Olzon. En ce qui me concerne, je ne trouve pas cela déplaisant, cette capacité à proposer un chant à la fois agressif et mélodique. On a affaire ici avec "Apex" à du power metal dans sa pure forme. Rapide, puissant, ultra mélodique au niveau des refrains, tout est en place pour plaire aux plus difficiles des amateurs du genre (mon humble personne incluse).

D’ailleurs, il ne faut pas attendre plus longtemps que le morceau d’ouverture "Awakening" pour saisir de quel bois se chauffe Unleash The Archers, et le nom du groupe ne pourrait être plus approprié tant l’auditeur se retrouve attaqué de toute part, que ce soit au niveau des guitares, incisives à souhait, et au niveau de la section rythmique qui nous prend à la gorge et qui mène le pas sans répit. Les amateurs de power metal rafiné, réfléchi et original ne seront que ravis à l’écoute d’"Apex". Sachant combiner avec finesse des influences old school  du heavy metal avec une approche moderne, le groupe s’assure de toujours maintenir à un haut niveau la diversité de sa musique, avec des riffs inspirés, des lignes mélodiques solides et des passages de chant "death" qui, sans être révolutionnaires, ajoutent une couche de diversité à la musique du groupe. Le morceau malsain et pernicieux "Cleanse The Bloodlines" en est l’exemple parfait, avec une Hayes en grande forme, un jeu de batterie hystérique et un refrain épique à faire frémir les incultes du genre. Ajoutez à cela des cris gutturaux d’outre-tombe et vous avez là la recette gagnante du groupe. Une précision d’orfèvre et un souci du travail bien fait.

Durant près d’une heure, le groupe nous transporte dans son univers riche en ambiances et en mélodies. Malgré des morceaux de 5 minutes et plus en moyenne, jamais l’auditeur ne s'ennuiera ou n’aura l’impression de perdre son temps à écouter la même chose, encore et encore. C’est dire combien Unleash The Archers, malgré qu’il évolue dans un style maintes et maintes fois proposé, parvient à tirer son épingle du jeu et à proposer du nouveau. Scarlet Records devrait prendre des leçons de Napalm Records dans la mise sur le marché de ses groupes, et surtout dans la présentation de ceux-ci (je vous propose d'ailleurs la lecture prochaine de ma chronique de Mastercastle).


Mathieu
Mai 2017




"Time Stands Still"
Note : 15/20

Après leur dernier album datant de 2011, Unleash the Archers nous revient avec "Time Stands Still" signé sous Napalm Records. Sous une pochette de feu soulignant puissance et férocité d'une sorte d'Alien explosant littéralement l'intérieur d'une planète, se libérant de ses chaînes, l'artwork est à l'image même de l'univers de l'album : puissant.

Rien de bien innovant en la matière, ici nous avons du power metal des plus incisifs et percutant mené par la talentueuse Brittney Slayes qui nous explose ses octaves avec ses tripes. La palette vocale et puissante de la frontwoman donne l'étincelle qui anime tout l'album, et elle n'a besoin d'aucun autre support vocal masculin pour l'accompagner. La première fois que j'ai écouté le groupe, je n'avais pas de visuel de ses membres et j'ai presque pensé à un homme au chant ! Et malgré un timbre aussi grave, elle ne manque pas de sensualité, non non, allez donc voir leur clip "Tonight We Ride". Le chant est donc ici la pièce maîtresse de l'album. Entre clair et extrême, se faisant parfois accompagner d'un growl masculin pour appuyer une noirceur, c'est ce qui ressort de chaque morceau. Malgré un jeu instrumental carré et fluide, tout ça est trop mis derrière Brittney. Je n'aime pas trop ces groupes qui mettent leur chanteur trop en avant et oublient que le metal ce n'est pas non plus que de la voix, aussi impressionnante soit-elle, dommage. Il manque de quelque chose, des mélodies de guitares qui ressortiraient plus peut-être. Je prend en exemple "Dreamcrusher" qui commence en acoustique, guitares au vent au coin du feu... on apprécie déjà le jeu, et tout est balayé par la reprise du chant puissant de Brittney qui couvre tout, le reste se fait alors plus discret et les riffs plus plaqués pour permettre à la belle de continuer à s’époumoner.

Ce n'est (heureusement) pas pour cela que "Time Stands Still" est un mauvais album. Mais du coup, il appuie trop sur les capacités vocales de la frontwoman. C'est aussi ça la subtilité d'un groupe, savoir user à bon escient les capacités de ses musiciens sans en rajouter des tonnes, et mélanger chaque instrument intuitivement pour donner un ensemble, avoir des gens qui jouent ensemble et pas seulement une voix... et derrière des trucs pour l'accompagner. On appréciera cependant le tout de cet album, carré et fluide, du bon power comme on l'aime, puissant, malgré tout prometteur pour Unleash The Archers. J'en attendais, personnellement, plus au niveau du jeu instrumental derrière Brittney, mais ceci n'est qu'un goût personnel, et n'enlève rien à l'envie furieuse du headbang à l'écoute de l'album.


Fianna
Août 2015


Conclusion
L'interview : Brittney Slayes

Le site officiel : www.unleashthearchers.com