"No Sign Of Life"
Note : 16/20
Les vétérans d'Unleashed reviennent à la charge avec "No Sign Of Life", leur quatorzième album et comme d'habitude ça prend des allures de manifeste tant le groupe n'a rien perdu de son caractère belliquueux. C'est même plutôt l'inverse puisque les Suédois ont rajouté il y a quelques années avec "Midvinterblot" à la fois plus de violence et plus de mélodie dans leur death old school rouleau compresseur.
Cette orientation qui laisse de la place à des leads proches du black se retrouve ici sur "No Sign Of Life" et si certains ne manqueront pas de dire que le groupe est en pilotage automatique depuis une paire d'albums, je me réjouis pour ma part du fait qu'Unleashed nous envoie une nouvelle fournée de morceaux diablement efficaces. C'est vrai que vous ne risquez pas d'être surpris avec ce nouvel album mais est-ce qu'on a vraiment envie qu'Unleashed nous surprenne ? "The King Lost His Crown" qui a fait l'objet d'un clip avant la sortie de l'album démarre les hostilités et on reconnaît évidemment sans peine la patte d'Unleashed avec une fois de plus quelques blasts sur le refrain et des leads mélodiques qui s'assurent de donner un côté plus accrocheur à ce morceau assez bourru. Ce qu'on retrouve aussi avec plaisir depuis la même période ce sont ces soli qui étaient peu présentes voire absents des premiers albums et qui sont en général plutôt bien troussés. C'est classique certes et on sait à quel moment ils vont arriver mais c'est toujours aussi efficace et ils sont suffisamment mélodiques pour donner une petite esprit heavy metal pas désagréable. "The Shepherd Has Left The Flock" fait lui aussi entendre quelques leads plus mélodiques et accrocheurs au milieu de riffs bien crus et old school. Une fois de plus, Unleashed ne perd pas de temps en palabres sur "No Sign Of Life" et la messe est dite en trente-neuf minutes, c'est direct, efficace et ça frappe sans sommations. Le morceau-titre est d'ailleurs bien speed et fait presque sentir des relents de vieux thrash bien nerveux au milieu des traditionnels riffs death et des mélodies plus épiques. Comme d'habitude, si les précédents albums d'Unleashed vous ont parlé, vous pouvez déjà foncer sans vous poser la moindre question, vous savez ce que vous allez trouver ici et le headbanging est garanti.
De toute façon, ce groupe n'a plus rien à prouver à personne et a tracé un chemin qui a été suivi par de nombreux groupes après lui, rien que pour ça Unleashed mérite le respect. Et le virage pris par le groupe depuis "Midvinterblot" lui a permis de renouveler son death old school qui était certes très efficace mais qui commençait à montrer quelques limites sur "Warrior" et même "Hell's Unleashed". Inclure cette touche plus black, plus froide et plus mélodique en balançant des blasts plus véloces leur a permis d'apporter une petite dimension supplémentaire à leur musique qui a suffit à faire la différence. Alors oui, "No Sign Of Life" continue sur cette lancée sans rien bouleverser mais ces onze morceaux font le boulot et l'honnêteté des Suédois ne fait aucun doute. Ceux qui trouvent que le groupe pâtine depuis quelques albums n'y trouveront pas leur compte, les autres embarqueront sur le drakkar avec plaisir pour se prendre une bonne pelletée de riffs de bûcheron et de blasts dans la tronche. En fait, ce nouvel album est une parfaite illustration des paroles et du credo du groupe, il fait entendre un groupe droit dans ses bottes qui sait qui il est et qui ne voit pas pourquoi il devrait essayer de plaire à qui que ce soit ou changer quoi que que ce soit. L'équilibre atteint entre la puissance, la mélodie et la violence a fait ses preuves depuis une paire d'albums et la méthode est tellement efficace qu'Unleashed peut se permettre de la réutiliser. Si le groupe s'amusait à changer de style ou à expérimenter un peu, nul doute que ceux qui lui reprochent de faire du surplace lui tomberaient dessus en l'accusant de s'être trahi, Unleashed fait ce qu'il sait faire et c'est à prendre ou à laisser.
"No Sign Of Life" fait mentir son titre et montre au contraire un Unleashed toujours aussi efficace, puissant et frondeur qui perpétue une tradition qu'il a lui-même mis en place. Pas de surprises mais un quatorzième album solide pour un groupe qui reste debout droit dans ses bottes contre vents et marées et rien que pour ça je vais me le remettre dans les oreilles.
"The Hunt For White Christ"
Note : 17/20
Lorsque l’on évoque les pionniers du death metal à la Suédoise, le nom d’Unleashed est
inévitablement sur toutes les lèvres. Créé en 1989, les deux seuls fondateurs restants sont
Johnny Hedlund (basse / chant, ex-Nihilist) et Anders Schulz (batterie, Unanimated). Ils
sont rapidement rejoints par Tomas Olsson (guitare, Julie Laughs Nomore) en 1990 et
Fredrik Folkare (guitare, Dead Kosmonaut, Firecracker, Firespawn) en 1995, et plus rien
ne bougera jusqu’à maintenant. Tous les quatres composeront et joueront sur chacun des
treize albums de la formation, y compris "The Hunt For White Christ", le dernier qui vient de
sortir. Les amateurs de death old school sont déjà en train de l’écouter, et je vous invite à
faire de même.
"Lead Us Into War" nous entraîne directement dans l’univers du groupe : un son à la fois old
school mais avec un mix actuel absolument parfait qui laisse la place à chaque instrument
de s’exprimer dans cette course à la mort. La rythmique ralentit avant de repartir sur un solo
effréné comme seuls les Suédois les maîtrisent. On enchaîne directement avec "You Will Fall"
et sa capacité à instaurer une atmosphère à la fois très douce et mélodique tout en restant
sur une double pédale furieuse qui se mue parfois en blast rageur. La fin du titre me laisse
un peu démuni par rapport à cet arrêt brutal, mais "Stand Your Ground" reprend vite le relais
pour un nouveau mélange de violence et de mélodies nordiques qui nous transportent
directement en plein milieu d’une plaine enneigée en compagnie de valeureux guerriers.
Vous aimez les rythmiques lourdes ? Alors "Gram" vous séduira dès les premiers riffs,
puisque cette composition mêle riffs imposants et quelques passages plus planants, le tout
sous une myriades d’harmoniques toutes plus déchirantes les unes que les autres.
L’introduction de "Terror Christ" est plus douce, mais également plus inquiétante et rappelle
des sonorités folkloriques, mais revient rapidement à une rythmique lourde au possible qui
emprunte quelques tonalités au black metal, et qui nous fera headbanguer de gré ou de
force. A nouveau c’est un sursaut de violence qui nous saisit lorsque démarre "They Rape
The Land" et son incitation directe à se laisser aller à ses pulsions qui se font de plus en plus
insistantes depuis le début de l’album, et à entrer dans une fosse enragée. Vient ensuite
mon titre préféré, "The City Of Jorsala Shall Fall". Encore une fois, c’est un véritable manifeste
guerrier qui se dessine entre les riffs mélodiques d’Unleashed, qui ne cessent
définitivement pas de m’impressionner, surtout avec cet excellente partie lead qui
interviendra à la fin.
Le titre éponyme est aussi le plus court, mais sûrement pas le moins violent. "The Hunt For White Christ" suit une rythmique effrénée du début à la fin, et les harmoniques remplissent à
merveille leur rôle, alors qu’un break vient nous surprendre pour lancer une nouvelle partie
lead divine. Les Sédois repartent sur "Vidaurgelmthul", un titre assez martial et plus lent que
les autres, mais qui met l’accent sur quelques parties plus ambiantes, tout comme "By The
Western Wall", qui me semble être un titre que l’on contemple en profitant de chaque note
alors que les quatre musiciens se démènent sur scène. C’est déjà la fin avec "Open To All
The World", un titre dans la même atmosphère que les deux précédents, mais avec une
touche de rage supplémentaire. Le son des Suédois s’évanouit alors, et laisse place à une
outro au son clair absolument sublime.
Leur réputation n’est plus à faire, mais Unleashed n’a de cesse de se surpasser pour nous
offrir un combo entre mélodies divines et rythmique infernale. "The Hunt For White Christ"
s’inscrit à merveille dans la riche discographie du groupe, et nous donne une envie
incontrôlable de partir marcher en forêt par un temps glacial. Un retour prochain sur nos
terres ? Peut-être. En tout cas, c’est la volonté que le groupe a exprimé à travers l’interview !
"Dawn Of The Nine"
Note : 14/20
Après les trois hivers glacés du Fimbulwinter, Unleashed annonce et conte la fin des neuf mondes... Les neuf mondes d’Yggdrasil, Midgard en son centre.
Ce nouvel album des Suédois est toujours encré dans la mythologie viking, comme vous l'avez compris. Il clôt la trilogie qui avait débuté en 2010 avec "As Yggdrasil Trembles" et il s'intitule "Dawn Of The Nine"...
La pochette de ce nouvel opus est très réussie. C'est la première de la trilogie à être en couleurs. On pourrait y voir la tombe de l'Ase Thor incrustée de runes incandescentes, le Mjolnir posé devant, au milieu d'un champ de bataille, sûrement les pleines de Vigrid.
Musicalement, les fans d'Unleashed ne seront pas dépaysés. Il est peu probable que l'objectif de ces pionniers du death soit de se renouveler. Ce n'est pas dérangeant pour autant. Les riffs sont toujours aussi assassins et efficaces. Le parfait exemple est le très bon "A New Day Will Rise". On dirait qu'Unleashed attache une importance particulière à ses ouvertures. Comme dans l'album précédent, il s'agit d'un des meilleurs morceaux du disque.
La suite est un concentré de ce à quoi Unleashed nous a toujours habitué ainsi que la suite logique du premier titre. Le jeu de batterie est martial et direct. Les riffs sont violents, rapides, mélodiques et épiques. Les soli, aux allures déstructurées, sont tout en rapidité. La voix est toujours aussi puissante et les lignes de basse tout en lourdeur. Elles appuient les riffs et les soutiennent sans prendre trop de place. Le tout est ponctué par quelques lignes de guitare acoustique très discrètes.
Le petit reproche qu'on pourrait faire à cet album est d'être toujours sur le même type de dynamique. Un tempo rapide et peu de variation dans les rythmiques. Ca n'en reste pas moins du bon Unleashed, brutal et terriblement efficace. La recette ne s'essouffle pas encore et fonctionne très bien. Le concept de trilogie est clairement perceptible. "Dawn Of The Nine" s'ouvre là où "Odalheim" s'était refermé. Le son dans le mixage et dans le choix des prises et réglages des instruments est strictement le même que sur les deux albums précédents.
La conclusion se fait sur "Welcome The Son Of Thor !" qui ne déroge pas à la construction "standard" des titres d'Unleashed. De par son titre, il laisse entrevoir une suite. Unleashed ne ferme pas complètement la porte. Ils nous laissent là, sur quelques nappes dissonantes qui tombent dans le silence. La fin des neuf mondes n'est pas la fin en soi.
Cet album est bon mais n'est pas un chef d’œuvre. Il se laisse écouter quelques fois avec plaisir. On se surprend à garder un des riffs dans la tête toute une journée... En bref, Unleashed nous a servi du Unleashed dans le bon sens du terme.
"Odalheim"
Note : 16/20
Unleashed est de retour avec un onzième opus, le groupe a basculé dans un virement stylistique assez conséquent avec cet "Odalheim" complétant fort bien l’album précédent, "As Yggdrasil Trembles", dont l’artwork avec l’arbre sonne en fait comme un rappel.
Un album très surprenant donc, puisque Unleashed fait preuve d’une puissance bien plus présente dans ses morceaux, notamment dans le jeu à la batterie se voulant plus volontaire et tranchant. De même les riffs de guitares sonnent pas mal black sur l’ensemble des titres, offrant ainsi un son caractéristique d’Unleashed mais dont la brutalité est plus conséquente, sans compter le chant qui est toujours des plus appréciables.
Le groupe avait connu des moments difficiles mais depuis "Sword Alliance" en 2004, on peut constater une nette évolution dans leur registre et dans la qualité des morceaux proposés sur les albums se succédant depuis.
On se retrouve donc dans un album nous rappelant "Mindvinterblot" ou l’énorme "Hammer Battalion", avec des titres fort marquants comme "The Hour Of Defeat" ou encore le dantesque "Rise Of The Maya Warriors", et ses guitares aux riffs explosifs, Unleashed montre qu’il fait encore un bond en avant.
L’ensemble de "Odalheim" comporte un effet épique, ce qui a tendance à captiver facilement l’écoute de l’album dont on ne voit pas passer les onze pistes. Unleashed montre que les erreurs du passé les ont amenés à la réflexion, et depuis 2004, ils ne cessent de surprendre agréablement.
"Ukon Wacka"
Note : 15/20
L’atwork représente tout l’esprit du groupe dans cet album, Yggdrasil : l’arbre-monde dans la mythologie Scandinave.
Un peu sceptique à l’écoute de l’album, bien que la mélodie du premier morceau de l’album sonne plutôt bien, j’avais peur quant au reste de l’album. Et puis finalement mes peurs étaient infondées et cet opus est tout bonnement génial. Il s’inscrit clairement dans la continuité de leurs albums précédant : "Midvinterblot" et "Hammer Battalion", qui fut très bien reçu du public.
Nos musiciens plus que soudés poursuivent leur death metal sans trop d’inquiétude, préférant le death mélodique, je tombe quand même sous le charme d’Unleashed. Une voix assez enchanteresse, bien cadrée, un chant guttu compréhensible et plaisant bien que répétitif, des solos puissants et une batterie qui ne se lasse pas de se faire entendre, alternant entre les coups frénétiques et les blasts. En revanche, ce que j’apprécie moins dans cet album, bizarrement ce sont tous les aspects positifs : effectivement le côté répétitif devient vite lassant, non seulement dans l’enchainement des morceaux, les titres se ressemblent un peu tous, la voix reste sur le même plan, pas un cri plus aigu ou plus grave que l’autre, la batterie joue toujours sur le même rythme et chacun des titres nous proposent un solo, certes bien réussi, mais la structure musicale reste toujours la même. Autre aspect répétitif : le groupe en est à son dixième album, bien que très bon comme les précédents, il est difficile de parfois se renouveler. Et ils continuent à nous proposer cette même musique, mais pourquoi changer une équipe qui gagne ?! À n’en pas douter, l’opus n’est composé d’aucune ballade, rien d’étonnant, une berceuse pourrait gâcher tout l’optique du groupe et de l’album. La musique d’Unleashed est du death metal fortement imprégné par la culture viking et la mythologie nordique. Ces thèmes sont récurrents tout au long des dix albums studio du groupe. C'est pour cela que le groupe est classé dans le genre viking metal en plus du genre death metal. Mais ce dixième album est de moins en moins imprégné par la culture viking et nous offre plus un death metal qu’un viking metal.
Mais Unleashed, pour rentrer un peu plus dans le vif du sujet, c’est surtout ça : "As Yggdrasil Trembles" : titre éponyme de l’album, une mélodie répétitive mais bien guerrière. "Wir Kapitulieren Niemals" : deux riffs qui se répètent, ressemblent à du black sympho qui va droit au but. "Master Of The Ancient Art" : un son lourd et lent à la fois puis un rythme qui s’accélère progressivement. Unleashed : un gros son, assez répétitif, la voix ne change pas souvent dans l’intensité, je ne pense donc pas me tromper en disant que ce groupe rappelle Bolt Thrower. A posséder sans regret.
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