Le groupe
Biographie :

Unkind est un groupe finlandais, originaire d’Helsinki plus précisément, formé à la fin de la décennie 90 et distillant un crust à forte tendance punk et hardcore. Après un premier album en 2002, "Mieliemme Tuhkasta", le groupe enchaîne des EP’s et albums en 2003, 2005, 2007, 2010 puis 2011. Deux ans plus tard, voici une nouvelle galette bien noire "Pelon Juuret".

Discographie :

1998 : "Who’s the Fucking Terrorist ?" (EP)
2000 : "Plant the Seed"
2002 : "Mieliemme Tuhkasta"
2003  : "Verinen Ilotulitus" (EP)
2005 : "Ei Mitään" (EP)
2007 : "Hangen Syliin"
2010 : "Yhteiskunnan Pikkuvikoia"
2011 : "Harhakuvat"
2013 : "Pelon Juuret"


Les chroniques


"Pelon Juuret"
Note : 16,5/20

Le cul dans l’automne et prêts à plonger dans les longues journées d’hiver, la grisaille, l’humidité, le froid qui nous tire la peau du visage et endort nos mains, le moral est généralement un peu plus faiblard que le reste de l’année. Certains auront recourt à la très tendance luminothérapie pour contrer ce mal, quand d’autres, un peu plus sado-masochistes se caleront la dernière galette de Unkind. On y retrouve des éléments bien connus à commencer par l’artwork reprenant le style de son prédécesseur ("Harhakuvat") avec une représentation encore plus sombre, une file interminable de personnes attendant leur jugement dernier ?

Unkind c’est pas le genre à mettre de gants et te rentre dans le foie direct avec "Pelon Juuret" (le morceau). Le plaisir est instantané parce que a) le son arrache sans tricher b) la musique est directe c) on retrouve l’univers sombre des Finlandais. Avec "Vihan Lapset", on ne perd pas le rythme et tout au long de la galette il reste particulièrement soutenu et rentre-dedans avec, entre autres, "Laki" et "Kehtoon Tapetut". Même si l’album a un tempo plus élevé dans son ensemble, le groupe n’oublie pas pour autant de noircir un tableau déjà bien poisseux en contrastant son propos avec des parties plus lourdes où on laisse le temps au notes de s’exprimer ("Valtakunta", "Viallinen"). Cette galette a également son lot de riffs accrocheurs. Je pense notamment au très bon "Otemisen Pelko" ou au solo enivrant de "Laki". C’est sur "Saattokoti" que le disque terminera sa route et alors là, fini le crust-hardcore explosif et noir, c’est sur une mélodie pleine d’espoir que le groupe nous laisse, une renaissance opérée par de subtiles cordes claires. Un final très réussi en somme.

Avec ses 33 minutes le format de l’album est adapté car peut-être moins transcendant que son prédécesseur. "Pelon Juuret" n’est reste pas moins un très bon album qu’il faut prendre le soin d’écouter et de réécouter pour comprendre comment le groupe mène et nous plonge dans ses ambiances particulières jusque dans cette sublime fin qu’est "Saattokoti".


Kévin
Novembre 2013




"Harhakuvat"
Note : 18,5/20

C’était prévisible, qu’après ces quelques notes de piano, un mur de son allait nous écraser de tout son poids. On a beau s’y attendre, le plaisir n’en souffre pas, et cet enregistrement, au son plein, puissant, à la fois lourd et dynamique, permet une alternance des styles sans forcément changer d’humeur. Oui parce qu’après avoir amorcé les présentations, le groupe nous emmène dans des contrées beaucoup plus rapides, incisives, mais pas moins fortes. Les émotions qui en découlent représentent le pilier central de cette galette portée à tour de rôle par des ambiances allant du punk au hardcore en passant par des intonations screamo. Et merde ! Je viens d’écrire la conclusion de ce papelard dans mon introduction. Une erreur rédactionnelle impardonnable pour un lycéen au bac de français, mais passons outre ce détail, la question n’est pas là.

Ainsi, de "Harhakuvat" à "Koulutettu Epäonnistumaan" et avec tous les autres titres qui sont entre les deux, c’est-à-dire tous, on se fait mener d’une poigne de fer pendant près de quarante minutes. La musique est forte. Forte par sa puissance, forte par sa capacité à nous scotcher, et forte par ses émotions. L’univers de l’album est complètement bluffant et Unkind offre une cohérence incontestable en s’accordant pourtant le loisir de s’amuser sur deux terrains de jeux différents. Du riff incisif à la batterie qui mitraille, la minute d’après peut nous attendre avec d’envoûtantes et aériennes mélodies, mais une chose est certaine, l’optimisme et la joie de vivre ne sont pas ce que vous ressortirez de ce skeud. Un skeud bien trop court ! 37 minutes ! Bon c’est vrai, dis comme ça cela reste raisonnable, mais on ne s’ennuie jamais, toujours la langue pendante et les oreilles dressées vers ce qui arrive ensuite ! Pour couronner le tout, on a cet artwork majestueux, aussi humble soit-il. Ce visage marqué par le temps, par la vie tout simplement. Un visage qui nous raconte beaucoup de choses et qui véhicule de multiples émotions, surtout quand on le regarde au moment où des morceaux comme "Johtajat Ja Uhrit" ou "Koulutettu Epäonnistumaan" dégoulinent dans nos oreilles déjà bien usées.

En tous les cas, je vous garantis que ce n’est pas avec ce dernier bijou d'Unkind que vous allez avoir envie de préserver vos tympans. De toute façon, comme tous les mordus de gros son qui fait trembler les paupières, vous allez user vos écoutilles jusqu’à les mettre HS, exactement comme le CD dont je vous parle.


Kévin
Mars 2013


Conclusion
Le site officiel : www.unkindband.bandcamp.com