"Inhumation"
Note : 16/20
Nouvel album pour Unflesh. Créé en 2014 aux Etats-Unis en tant que projet solo par Ryan
Beevers (chant / guitare, ex-Solium Fatalis), le musicien se décide finalement à recruter.
Aujourd’hui, ce sont Orin Hubbard (basse, ex-Excrecor) et Jeff Saltzman (batterie,
Aversed, live pour Allegaeon, ex-Solium Fatalis) qui l’accompagnent pour "Inhumation", son
deuxième album.
Le style du groupe repose sur une base de death technique aux influences mélodiques très
marquées, et c’est "Behold Nightfall" qui se charge de nous le faire comprendre. Cette
introduction inquiétante ne tarde pas à ajouter une rythmique accrocheuse sur ce son clair,
puis "Vast Forest Of Impaled Cadavers" prend immédiatement la suite. Pas le temps de
respirer, les riffs nous tombent dessus à toute allure, mêlant technicité, violence et ces
mélodies hargneuses qui nous prennent à la gorge, tout comme ces hurlements bestiaux. "To
Renounce Flesh And Blood" propose ces harmoniques accrocheuses et ces mélodies
dissonantes, tout en nous assénant des changements de rythme incessants, puis
"Inhumation", le titre éponyme, prend la suite. Lourdeur, efficacité et riffs sanglants se côtoient
sous des hurlements viscéraux pendant cette longue composition, qui nous violente de bout
en bout avant un final doux.
L’introduction d’"Amongst Horrors Must I Dwell" prend la suite avec des tonalités sombres,
puis finalement une rythmique pesante. La section rythmique propose un groove accrocheur,
laissant à la guitare et au chant la possibilité de proposer des tonalités plus perçantes et
dissonantes, puis la frénésie s’empare des musiciens. Il en sera de même pour "Holocaust Of
Stars", un titre assez brut qui ne néglige absolument pas ces éclats de technicité, ni ces
leads perçants, ou pour l’imposante "The Sepulchral Depths". Le morceau est massif, et nous
écrase avant de lâcher les leads vicieux sur cette base rapide. Le titre ne souffre d’aucun
temps mort, et nous lâche finalement sur "Dehumanized Legion". Le morceau prend des
accents prog, tout en conservant son énergie impie, sa vivacité morbide et sa technicité
puissante, mais les accélérations seront de la partie avant un final entêtant.
Unflesh grimpe lentement, mais le groupe progresse de sortie en sortie. "Inhumation"
mélange technicité perçante, lourdeur morbide et énergie démoniaque pour proposer des
compositions intéressantes qui plairont à tous les amateurs de death metal.
"Savior"
Note : 15,5/20
Unflesh est un groupe de technical / melodeath américain assez peu connu, mais qui, j'en suis sûr,
saura rapidement trouver une place. Principalement inspirés par Necrophagist, Arsis, Dissection et
Dimmu Borgir ou bien Watain, ces musiciens nous ont déjà sorti un EP
"Transcendence to Eternal Obscurity" qui donnait un avant-goût de leurs compositions qui mêlent
agressivité et symphonie. Laissons-nous guider dans ces aléas de sonorités par cette faucheuse qui est, comme le décor l'entourant, assez ressemblante avec d'autres pochettes de mélodeath
justement.
La prédominance symphonique et parfois orchestrale est bien présente. "Savior" arrive avec
un léger piano et quelques cordes de violons qui me rappellent étrangement les
musiques des films de Tim Burton. Suivront vite de légers blasts de batterie et une voix dynamique,
empreinte de rage, et ça continue avec un choeur en fond sonore et des riffs parfois power ou bien
à la sauce Necrophagist. Malgré ce dynamisme enjoué du début, "Bestowal Of Decay" laisse
entrevoir une ambiance lourde : la basse est très présente de par ses riffs saccadés, et un growl plus
marqué death. Par la suite, les riffs de guitare se la jouent violon et autres instruments
classiques, s'ensuit une voix moins brutale qui nous laisse entendre la diversité musicale de cette
chanson. L'inspiration de Dimmu Borgir arrive avec "Disintegration God", on sent une
atmosphère plus méditative,
avec une guitare moins présente et une batterie toujours aussi efficace. La présence du vocaliste y
est moins importante et on commence à monter crescendo. Concluons cet aspect de la musique d'Unflesh par un léger coup de
tonnerre et des airs faisant toujours penser aux oeuvres de Tim Burton, la diversité et
le mixage de cette nouvelle production sont très intéressants mais je pense que s'il n'y avait que ce
style de mélodies, on serait déçu de l'album. Quand on arrive à "Final Writhe", la musique
se veut plus reposante. Une tempête de blasts surgit mais le chant ne se module pas beaucoup. On a
l'impression d'entendre encore une fois ces morceaux de violon repris à la guitare, et le piano refait
une apparition accompagné de quelques riffs power planants.
Heureusement le groupe fait part d'une réelle complexité et d'une efficacité autres que ce
qu'on pouvait discerner jusqu'à présent.
"Desecration Of Light" arrive avec des airs plus sombres et
brutaux. La voix y est toujours aussi pesante et plus variée, accompagnée d'une guitare saccadée et
d'une batterie aggressive, on ressent une inspiration thrash à la Revocation. "The Eradication
Commenced" porte bien son nom car le growl se veut d'une violence beaucoup plus poussée et
enragée. Une ambiance oppressante surgit avec des riffs très dynamiques et plus techniques. On ressent
une légère inspiration plus brutal death, avec les instruments qui se veulent plus pesants et plus
variés. On commence à rentrer vraiment dans le moule avec "Erosive Devotees"
et un environnement plus sérieux et beaucoup moins mélodique. Il y a de l'écho sur le voix et la
guitare se veut toujours aussi agréable que précédemment. Une petite bizarrerie intervient ensuite, "Caliginous" se veut plus distordu, cette composition ne ressemble pas non plus à la technicité et au
côté orchestral qu'on pouvait entendre jusqu'à présent. Peut-être que ce morceau se veut plus rock car le
growl et les blasts ne collent pas du tout à l'atmosphère, ce qui est dommage.
Je ne suis pas déçu de cette sortie malgré des coupures soudaines après certains morceaux, et quelques défauts cités précédemment. On y entend une réelle
inspiration de nombreux artistes de talent et de la scène death et black. Il n'y aucun doute sur le
fait que cet album sortira du lot et arrivera à en séduire plus d'un.
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