Le groupe
Biographie :

Une Misère est un groupe de hardcore islandais formé en 2016 et actuellement composé de : Vocalist Jón Már Ásbjörnsson (chant), Gunnar Ingi Jones (guitare), Fannar Már Oddsson (guitare / chant), Þorsteinn Gunnar Friðriksson (basse) et Benjamín Bent Árnason (batterie). Une Misère sort son premier album, "Sermon", en Novembre 2019 chez Nuclear Blast.

Discographie :

2019 : "Sermon"


La chronique


Regarde-moi cet artwork ! Il est d’un tel plaisir pour les yeux ! Sérieusement je crois que c’est la première fois que je m’attarde autant sur une pochette en essayant d’imaginer où est-ce que ça pourrait faire bien en grand format chez moi. Evidemment que ça donne envie de la découvrir cette nouveauté ! Ca me rappelle à quel point c’était cool d’aller dans une médiathèque ou chez un disquaire et de se laisser guider par ce que les musiciens voulaient nous montrer, pour nous donner envie de retirer le disque de son bac.

Les quatre premiers morceaux, c’est carrément une parade dans le sens où ça pose quatre piliers, qui vont t’aider pour la suite. C’est un peu boire le digestif avant l’entrée. Quoi qu’il en soit cette mise en jambe me plaît beaucoup. On réalise très tôt que l’enregistrement est surpuissant et que le ton s’annonce juste. On sait tous à quel point la prise de son, le mixage et le mastering constituent à eux trois un instrument à part entière tellement il contribue à la violence du propos. Le hardcore souffle fort en Islande. C’est à partir de "Fallen Eyes" que le paysage devient plus changeant. Sur une série de morceaux on savoure arpèges, chant clair, mélodies savoureuses et drops monstrueux, pour évidemment toujours retomber sur ces quatre pattes avec un pas d’une lourdeur délirante. Le chant, résolument hardcore contribue activement à la violence de l’album. Je suis impressionné par l’inspiration du groupe pour révéler une si grande variété de riffs ultra efficaces, écrasants, soutenus par une batterie qui sait claquer pile quand il le faut.

J’étais là, à la moitié d’album, et j’avais un sentiment de mal-être mêlé à une force incroyable. Putain que c’est bon. Une frappe lourde, puissamment orchestrée, qui, même si ce n’est pas comparable, me rappelle ce que j’avais ressenti en découvrant "The Rise Of Brutallity" d’Hatebreed en 2003. D’ailleurs Une Misère réussit brillamment à esquiver ce qu’on peut assez fréquemment reprocher aux albums de hardcore à savoir, le manque de diversité. L’inventivité des riffs comme déjà évoqué mais également les changements de rythmiques, l’insertion de musique électronique, les interludes venant parsemer ce chaos de tonalité plus étranges, mais aussi plus calmes, font passer les 35 minutes très rapidement.

Voilà un album qui devrait te faire doucement hocher la tête même assis chez toi. On ne peut pas dire que le groupe révolutionne le genre (parce que sinon ça deviendrait juste un autre genre, bim dans ta gueule l’étiquette) mais "Sermon" est cohérent, tout est maîtrisé, l’écoute est à la hauteur et la musique riche. Le travail est là, le résultat est incontestablement efficace. Un disque à ranger sur l’étagère des "ultra violents".


Kévin
Mars 2020


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.facebook.com/unemisere