"The Wretched; The Ruinous"
Note : 18/20
Unearth est prêt à se battre. Créé en 1998 aux Etats-Unis, le groupe mené par Buz
McGrath (guitare) et Trevor Phipps (chant) se fait progressivement un nom dans la scène
metalcore. Aujourd’hui accompagné par Mike Justian (batterie, Madball, ex-The Red
Chord, ex-Trap Them), Chris O'Toole (basse, Turbid North, ex-Savage Messiah) ainsi
que Peter Layman (guitare, Flood Peak) en live, le groupe annonce la sortie de "The Wretched; The Ruinous", son huitième album, chez Century Media Records.
L’album débute avec "The Wretched; The Ruinous", un titre immédiatement accrocheur qui
place des riffs saccadés agressifs accompagnés de hurlements motivants. Le titre sait
également dévoiler des mélodies plus planantes sur son refrain avant de renouer avec la
rage, puis c’est un final très majestueux qui nous mène à "Cremation Of The Living" et son blast
assassin, renforcé par une rythmique rapide. Les harmoniques aux inspirations thrash
s’intègrent parfaitement à ces vagues d’agressivité avant un break final qui laisse "Eradicator"
prendre la suite avec une intro taillée pour la scène. Extrêmement énergique, ce titre a de
bonnes chances d’assurer au groupe circle pits et autres walls of death sans renier les
éléments les plus mélodieux qui créent un contraste avec la lourdeur, tout comme sur la
mélancolique "Mother Betrayal" qui place des sonorités dissonantes et aériennes entre deux
riffs puissants. Le groupe continue avec "Invictus" qui propose des leads beaucoup plus
techniques et virulents, tout en conservant les breaks et mosh parts accrocheurs, puis "Call Of
Existence" dévoilera des sonorités plus douces et lumineuses tout en promettant également
de beaux mouvements de foule.
Les leads perçants donnent du relief à une rythmique assez
simple mais très efficace, et ils continueront de développer leurs sonorités épiques sur "Dawn
Of The Militant", un morceau énergique et motivant qui s’axe sur des racines hardcore
marquées complétées par une batterie massive. Le final écrasant sera une nouvelle
occasion de se briser la nuque avant de profiter d’une minute de pause avec "Aniara", un doux
interlude mélodieux qui nous lâche brusquement sur "Into The Abyss". A nouveau, les patterns
saccadés emplis de leads entêtants font leur oeuvre et nous donnent immédiatement envie
de remuer, suivis par un final très contrasté entre chant clair brumeux et hurlements
viscéraux, puis par "Broken Arrow", un titre légèrement plus sombre. On retrouve toujours les
riffs agressifs et les influences old school brutes d’un hardcore vindicatif, puis "Theaters Of
War" viendra clore l’album avec une déferlante de mosh parts lourds et saccadées,
complétées par quelques harmoniques plus mélodieuses.
Avec Unearth, il est impossible de ne pas remuer le crâne. "The Wretched; The Ruinous"
reste dans la continuité de leur metalcore aux racines old school et saccadées qui propose
riff après riff une énergie contagieuse et évidente.
"Extinction(s)"
Note : 17/20
Il y a pile vingt ans naissait Unearth, formation américaine de metalcore. Il y a quelques
jours sortait "Extinction(s)", le septième album du groupe américain. De la formation originale,
Ken Susi, Buz McGrath (guitares) et Trevor Phipps (chant) sont toujours présents, mais
Nick Pierce (batterie, ex-The Faceless) et Chris O’Toole (Turbid North, ex-Savage
Messiah) ont été intégrés il y a quelques années déjà. Qu’est-ce qu’on attend encore ?
Foncez !
L’album commence en trombe avec "Incinerate", un titre massif, puissant mais qui reste assez
mélodique. Entre deux riffs groovy à souhait, la paire de guitaristes s’autorise à placer des
parties lead percutantes, et qui n’altèrent absolument pas la violence de la chose. Et quelle
puissance dans la voix, toujours très propre même lors des hurlements les plus gutturaux,
de Trevor ! Pas de temps à perdre, le groupe enchaîne avec "Dust", un morceau qui reste
dans cette même veine, entre puissance brute et mélodies entraînantes. Peut-être un peu
plus joyeux que le précédent, mais les éléments caractéristiques du metalcore y sont. On
continue ? Ca tombe bien, "Survivalist" est là pour vous faire mosher dans un pit en furie,
alors que "Cultivation Of Infections" est bien plus directe dans le style. Les rythmiques sont
imposantes et forcent au headbang, bien que la guitare lead adoucisse un peu le refrain.
On repart pour l’introduction dissonante de "The Hunt Begins" avec ce refrain qui donne envie
de sauter sur place tout en hurlant avec le chanteur. Décidément, les Américains savent
comment motiver leur public, même sur CD. Probablement le titre le plus rapide et le plus
lourd de cet album, "Hard Lined Downfall" repousse d’un cran la violence tout en utilisant des
riffs malsains et très groove que ce soit dans les breaks ou non. D’ailleurs, parlons de ce
break qui risque d’enterrer quelques spectateurs si les Américains jouent ce morceau en
live… En parlant de titre de live, "King Of The Arctic" me semble être une excellent choix
grâce à cette progression de folie qui mène à une rythmique dans la plus pure tradition du
metalcore.
J’espère que vous avez encore de l’énergie, car eux oui ! "Sidewinder", un autre titre taillé
pour la scène, qui fera très probablement des ravages dans la fosse, car il en fait déjà dans
mon salon avec ce break monstrueux. On va revenir sur quelque chose de plus calme avec
"No Reprisal" et ses harmoniques délicates, qui ajoutent une petite saveur supplémentaire
aux riffs des Américains. Le dernier morceau, "One With The Sun", est également le plus
atmosphérique. Alors certes il y a toujours cette rythmique massive, mais également des
samples, des choeurs… et le mélange rend très bien !
Unearth n’a malheureusement pas la même popularité en France qu’aux Etats-Unis, et c’est
bien dommage. Les seules fois où j’ai pu voir le groupe m’ont laissé un excellent souvenir, et
serenity in murder m’a rappelé ces souvenirs tout en me donnant à nouveau envie de vivre
l’expérience live. Messieurs, les scènes européennes sont à vous !
"Watchers Of Rule"
Note : 17,5/20
Voilà un disque qui va plaire aux fans de Lamb Of God, As I Lay Dying ou encore Heaven Shall Burn et de toute la vague metalcore mélodique. Unearth nous présente aujourd’hui son nouvel album, le sixième de sa carrière, "Watchers Of Rule", avec le soutien du monument Century Media.
Si le groupe a eu quelques difficultés à trouver son public et sa voie, il semblerait que depuis l'album précédent, le très apprécié "Darkness In The Light" (Metal Blade) sorti en 2011, Unearth cartonne bien. Il faut dire que le style metalcore est de plus présent dans la musique extrême et compte dans ses rangs des formations très réputées et grandement appréciées par un public toujours aussi friand et amoureux de technique, de mélodies et bien sûr de ce chant si particulier pouvant jouer sur pas mal de variations.
Si vous ne les connaissez pas encore, Unearth est composé de Buz McGrath et Ken Suzi aux guitares, Trevor Philipps au chant et Nick Pierce à la batterie. Les fins connaisseurs auront observé que l'on retrouve des membres d' Unearth au sein de Shadows Fall, Lamb Of God ou encore dans un groupe dont le genre est très répandu aux Etats-Unis : le cover band, en l’occurrence ici celui de Mötley Crüe, Late Night Crüe.
"Watchers Of Rule" est, il faut être honnête là-dessus, un véritable rouleau compresseur. 11 titres dont un intro pour près de 35 minutes de metal moderne implacable. Sachez que si vous vous faites l’acquéreur de la version limitée (digipack), vous aurez deux titres en bonus dont une reprise des maîtres du thrash US, Slayer, tirée de l'album "Seasons In The Abyss", "Spirit In Black".
Unearth, tout le long de ce nouvel album, nous mène là où il veut que l'on aille : à un carrefour où se croise et se mélange le metal tel que nous le connaissons toutes et tous, à savoir un metal fait de légendes, de figures charismatiques, de styles qui se font et se défont ; Unearth prend tout ça, le malaxe, le mélange et nous le renvoit musicalement en nous offrant un style sombre, lourd, technique, puissant et agressif.
On ne s'ennuie pas un petite seconde durant l 'écoute de "Watchers Of Rule", ce qu'il est simplement nécessaire c'est d'aimer ce type de metal, fait de modernité. Unearth ne révolutionne rien mais offre tout de même avec "Watchers Of Rule" un bon album de metalcore, intègre et surtout maîtrisé. Il n'y a qu'à écouter les titres "The Swarm", "Watchers Of Rule" ou encore, comme je le disais un peu plus haut, la reprise de Slayer (qui prend un sérieux coup de jeune sur le coup). Ça envoie du lourd sévère.
Pour résumer, je dirais que sans être l'album du siècle, "Watchers Of Rule" a de très bons arguments à faire entendre (la production de Mark Lewis de Whitechapel n'y est pas étrangère) et à défendre, c'est une certitude.
Un petit mot sur le visuel de l'album qui est tout simplement magnifique, ça fait plaisir d'observer que les groupes portent de plus en plus d'attention à leur artwrok, et ce pour notre plus grand plaisir et notre amour pour l'Art car dessiner c'est être libre m'a-t-on dit un jour, et je crois que depuis quelques jours c'est incroyablement vrai...
En conclusion, si vous aimez le genre, foncez, les amis. N'hésitez pas une seconde, "Watchers Of Rule" vous attend.
"Darkness Of The Light"
Note : 14/20
Presque aussi glacial que sa pochette "Darkness Of The Light" entre en scène avec "Watch It Burn" qui rassurez-vous, retrouve vite la chaleur d’un bon gros riff metalcore et le travail au niveau du chant est plus qu’appréciable notamment lorsque qu’il est fortement poussé. L'album se poursuit avec "Ruination Of The Lost" qui nous fournit un titre de très bonne facture même si rien n’est exceptionnel avec toutefois deux guitares savoureuses, en passant par des titres d'un metalcore davantage conventionnel mais d'un goût incontestable ("Arise The War Cry", "Coming Of The Dark", "The Fallen") ainsi que par une petite perle au doux nom de "Equinox" où le piano vient faire de l’œil aux grattes légèrement nerveuses ! D'autres pistes semblent, elles aussi, continuer dans cette lignée jusqu’à ce moment fatidique où nos petites oreilles accueillent avec regret ce chant clair qui se disperse dans l’espace. "Shadows In The Light", "Last Wish" et "Overcome" soit trois ratures sur une copie réussie et c'est dommage d'autant plus que le groupe est en capacité d'intégrer des mélodies accrocheuses sans tomber dans le cliché et il nous le prouve sur "Eyes Of Black". "Darkness Of The Light" se ferme sur "Disillusion" qui représente une des réussites notables de cet album et qui nous rappelle enfin, que Unearth, a de quoi faire partie du peloton de tête des groupes metalcore du moment. Un album le cul entre deux chaises donc, puisque d’un côté nous avons une musique riche, agrémentée de riffs vraiment sympathiques et profitant d’une bonne production. Et de l’autre nous assistons bien malgré nous à l’enfoncement de Unearth dans le metalcore à la mode où les mélodies baveuses au chant côtoient la brutalité des cris. Est-ce une fatalité ? Peut-être, peut-être pas. Toujours est-il qu’à ce moment précis on observe cet album différemment et par extension, le groupe également. La formation a pris un gros risque ici et risque de remplacer une partie de ses fidèles par davantage de teenagers. Objectivement, ce nouvel effort reste malgré tout un bon album.
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