Bordel, déjà neuf ans que l’excellent "Objectif : Thunes" est sorti. Je m’en souviens comme si c’était hier, lorsque j’ai reçu l’album dans ma boîte à lettres, accompagné d’un charmant t-shirt que je porte toujours, malgré les trous sous les aisselles. Bref, après cette longue attente, Ultra Vomit revient. Malheureusement, comme bien souvent après une longue période d’impatience, un léger arrière-goût de déception flotte dans l’air… Pourquoi ? Parce que ces vingt-deux morceaux m’ont bien mois remué la nuque et fait rire que les productions précédentes… Je vous rassure, cette déception reste relative et je continuerai d’écouter cet album encore longtemps, en tant que true fan inconditionnel d’Ultra Vomit (genre je connais "Kebabized At Birth" par cœur et tout…).

En fait, d’une manière générale et à l’exception de cet artwork magnifique, j’ai l’impression que les gars ne se sont absolument pas foulés. C’est vraiment ce sentiment qui domine sur les trois quarts de l’album, on a la sensation que tout a été écrit et enregistré l’espace d’un week-end de beuverie. Le meilleur exemple, c’est le morceau "La Bouillie", repris à toutes les sauces (comme je suis drôle) pour te l’enfoncer de force, à la cuillère à soupe, quatre putain de fois ! Déjà qu’à la base, je trouve cette chanson franchement nulle, mais là, devoir se la taper à quatre reprises, ça fait un peu mal au cul. De même, grosse déception avec les "Jésus", "Noël", "Le Train Fantôme" ou "Keken". Ça sonne chiant, on se marre beaucoup moins qu’avec les tubes de "Mr Patate", sur lequel, même sans faire du metal, Ultra Vomit nous offrait des titres indémodables ("Max Et Compagnie" par exemple).

D’ailleurs, ce qui me pose véritablement problème, ce n’est pas tellement que l’humour fasse défaut sur cet album, mais plutôt que, même musicalement, beaucoup de pistes sont trop peu recherchées. Et même quand c’est recherché et réussi, on ne prend pas la claque habituelle. Par exemple, "Calojira", que le groupe joue déjà en live depuis des années, ok c’est cool, mais une fois l’idée du "Calojero version Gojira" passée, bah c’est tout, l’érection retombe, on bande mou, et on peine à se finir à la main…

Alors, vous me direz, pourquoi mettre la très correcte note de 15/20 si j’en dis autant de mal ? Parce que même si une bonne partie de l’album sonne comme un joli crachat à l’oreille des fans, on a toutefois de jolies perles qui résonnent déjà comme les futurs tubes de l’été ! Dès l’intro, " Entooned", l’esprit Ultra Vomit est là, et ça fait quand même vachement plaisir. Puis vient l’excellent "Kammthar", délicieuse parodie de Rammstein, bien lourde niveau musical, et aux paroles ultra débiles. C’est exactement ça qu’on veut, et qui d’ailleurs manquait déjà un peu sur "Objectifs : Thunes". On trouve ici ou là quelques chansons totalement cool pour tout fan de metal qui se respecte, à commencer par "Pink Pantera", "La Ch’nille" ou encore "Batman VS Predator". Côté humour, on pourra se régaler avec "Pipi VS Caca" ou le méga tube "Super Sexe".

Bref, du bon et du moins bon, ça va du meilleur au pire, il en faudra bien plus pour me lasser d’une telle pointure du genre, et j’ai une fois de plus hâte de les voir sur scène, malgré de nombreuses imperfections.

Allez on va rigoler un peu, voilà nous avons ici le deuxième album d'Ultra Vomit : "Objectif : Thunes", déjà, rien qu'à voir l'artwork très laid et kitsh de l'album, on sait que ca va être du lourd ! Eh ouais, on en prend tous plein la gueule à coup de chansons d'une durée de 40 secondes environ. Personne n'est epargné dans cet album, qui, reconnaissons-le, est un foutu amas de débilités... Malgré tout, musicalement, il est vrai que le combo Ultra Vomit se démerde super bien, et recopie à la perfection tous les styles de metal, et puis dans leurs conneries je reconnais qu'il y a des trucs bien trouvés (genre les aboiements sur "Cannidal Corpse"). Ainsi on retrouvera des morceaux black ("Maïté Ravendark" (reprise subtile)), mais aussi des morceaux plus "heavy" ("Boulangerie Patisserie"), des chansons grind pas très recherchées ("Pauv' Connard"), enfin j'en passe et des meilleures. Au niveau des paroles, je ne vous démontre pas le don d'écriture dont font preuve ces types, en effet, il y a dans cet album des morceaux absolument stupides, qu'on se plaira même à chanter en live au Hellfest 2008 par exemple pour ceux qui y étaient ("Mechanical Chiwawa"). Alors même si c'est vrai qu'il y a des reprises qui font vraiment mal au cul sur le moment quand on voit la façon dont ils torturent les originaux, au final ça fait du bien de se sortir du carcan metal-hyper-serieux-suicidaire-et-dépressif-lourd-et-bourrin. En plus y'a des chansons qu'on est vraiment bien contents de retrouver enfin sur CD, je pense à "Je Ne T'es Jamait Autans Aimer", "Je Collectionne Des Canards (Vivants)", "Poil De Cul"... et j'en passe... Bon voilà, au final j'ai pas grand-chose à dire sur cet album après avoir fini de l'écouter, j'ai l'impression d'avoir perdu quelques neurones au passage, mais jsuis heureuuuuse ! Allez, y'a quand même 24 chansons stupides sur cet album, c'est une affaire, ça vaut le coup hein, achetez-le, vous connaissez leur objectif...

"M. Patate"
Note : 17/20

On l'attendait tous avec impatience, le premier album d'Ultra Vomit, célèbre groupe de deathcore grind nantais, voit enfin le jour avec son "M. Patate". Ce dernier nous procure donc du gros son avec de gros délires en perspective comme sur le très mythique "Poil Pubien" qui est un rescapé de "Kebabized At Birth", "Forclosure Beyond Ignifusion" ou encore "Judas Prost" qui reste un bon foutage de gueule de la formule 1. En parlant de la deuxième démo, plusieurs titres en sont issus avec "Poil Pubien" tels que "Arf !", "Captain Igloo", "Phoned To Death" ou encore "Brutally Brutalized". Des petites intro sur certaines chansons complètement hilarantes comme "Musashimaru", "Reborn From Death" nous rappellent sans aucun doute les Gronibard mais à la différence de ces derniers, elles sont composées par le groupe (UV : 1 / Gronibard : 0 ). Les Ultra Vomit nous font ainsi une bonne petite surprise avec un superbe titre, représentatif du groupe, "I like to vomit" qui parodie Jock Jams et le très connu "I Like To Move it". Tout simplement énorme. "Ghost Track" reste un bon p'tit trip qui permet à nos oreilles de se reposer en attendant la suite. On retrouvera un autre délire (encore ! faut croire que ça en finit plus !), un clin d'œil à Slipknot pour leur montrer à quel point ils les aiment, avec leur "People = Frite". Le dernier titre (le bonus) va finir par me rendre euphorique avec leur "Max&Compagnie", c'est mignon Ultra Vomit, ça défonce rien qu'avec de la musique… Un album à la hauteur de nos attentes, des vidéos (bonus live et studio) vraiment sympathiques, bravo et merci à eux !

Issue Avril 2004