"All Stars"
Note : 14/20
Il y avait bien longtemps qu'Holy Records ne m'avait pas impressionné par une sortie. Je me souviens le temps où sont arrivés les "Mystic Places Of Dawn" de Septic Flesh, les premiers Elend, "As The Shadows Fall" de Godsend, époque superbe où Holy Records était synonyme de doom metal, de groupes à forte identité mélancolique... Le temps a passé, le monde du metal s'est étendu, les labels ont pullulé et les productions d'Holy Records se sont diversifiées... Certaines j'en suis carrément passé à côté.
C'est pour cela que même l'album précédent d' Ufych Sormeer "Crazy Mac", je ne sais même pas ce qu'il donne.
Quand je pense que ce groupe a commencé avec un premier album typé black metal "Anthem To The Glory Of The Great Octagon", et que maintenant ils nous offrent une musique hard rock, parfois barrée, mais superbement génialissime, on peut dire que Ufych Sormeer a des burnes de ne pas avoir changé de nom vu le tournant musical magistral qu'il a entamé.
Bon je me suis d'abord posé une question à laquelle je n'ai toujours pas trouvé de réponse. Ufych Sormeer s'appelle toujours ainsi mais sur le devant du booklet, on ne peut lire que Ufych, alors que sur les tranches de la back cover il est toujours inscrit Ufych Sormeer. Volonté de diminuer le nom, présentation volontaire ou erreur d'impression...
Enfin là n'est pas le plus important. Ufych Sormeer, présente ici un album riche en surprises, un album immédiatement plaisant dès le premier morceau. Quoi de plus agréable que de débuter un album , avec un groove fantastique joué au piano, avec des riffs de guitares très rock hard du far west.
Ufych Sormeer, joue sur une imagerie, en tous les cas sur cet album, car je ne peux me prononcer sur le précédent; une imagerie très cow-boy, très Américaine aux apparences de coyotes du désert.
C'est pour cela que "Galactic Saloon" annonce largement les intentions du groupe à balancer des riffs qui vous donnent une énergie phénoménale, en voiture, au boulot, à la maison, c'est un album à écouter partout.
Immédiatement à bord d'une monture racée mustang pur sang, on pénètre dans ce "Galactic Saloon" dans un univers unique, où la basse mène une rythmique de duel au soleil, la voix de Bzour, arbitre de la bataille rangée en plein milieu du saloon, contrôle la partie avec brio. Ce desperado a un timbre aussi puissant que Sebastien Bach (Skid Row) quand il hurle, il explore aussi les tonalités d'un Axl Rose d'il y a 20 ans, revu à la sauce d'un Vince Neil (Mötley Crüe)
Musicalement , avec cette forte personnalité, Ufych Sormeer, capte l'attention et une fois qu'il a réussi, ça ne s'arrête plus jusqu'à la fin de l'album, c'est bluffant de sincérité et de puissance catalysée dans un style personnel.
On est maltraité, on est bousculé par des chansons qui au départ pouvaient juste sembler rock hard, qui ensuite se durcissent un peu dans un heavy plus brut comme sur "Dream Land" où même si c'est fun, on sent quelques réminiscences d'un metal extrême, et d'un heavy plus sérieux, plus enjoué.
"All Stars" est un album qui donne du plaisir pur, chaque écoute est un régal, et on a beau l'écouter à plusieurs reprises, on ne s'en lasse pas. Je parlais des Skid Row, c'est vrai qu'on se déplace avec Ufych Sormeer, parfois dans des chansons de la même trempe. Et le côté Guns N' Roses, pour avoir réussi à proposer par moment un rock des plus jouissifs, se fait bien sentir aussi. Je parle de la demi-ballade "My Wild Country Friends" , qui me rappelle "Patience" sur "Lies" ou encore "You Ain't The First" sur "Use Your Illusion I". Ce n'est pas de la comparaison, c'est juste que Ufych Sormeer a le talent des grands, tout simplement. Ce groupe mériterait d'être sur une major, et de déferler sur la planète entière.
Mais alors qu'on pense à l'écoute des premiers morceaux que Ufych Sormeer se contenterait de balancer juste un heavy hard / rock de cow boy, il n'en n'est rien, loin de là.
"Cybercity Cops" montre une facette ultra moderne comme son nom l'indique, avec des claviers plus funk, plus d'aujourd'hui. Encore étonné par tant de talent, "The Grand Architect" va chercher dans le heavy prog mélodique des passages superbement orchestrés, même la voix de Bzour prend des intonations à la Alice Cooper en début de morceau.
Le défaut que je trouve dans cet album, c'est que si dans les premiers morceaux on était devant des titres énergiques, dynamiques, le deuxième tiers nous laisse un peu sur notre faim, en offrant des titres relativement calmes, qui ont conservé le funk et leur groove, mais qui sont plus orientés vers la ballade au lieu de nous en mettre plein la face. C'est donc le cas pour "The Traveller" ou encore "Starfisherman".
Heureusement que "Time Trip" revient avec un format haut en couleurs, pour relancer la dynamique de l'album avec une chanson totalement barrée, avec des claviers ultra synthétiques, une ambiance un peu Guns du dernier album, mélangé à du hard / punk très fun. C'est d'ailleurs pour cela que le titre est assez court, histoire de remettre l'ambiance en peu de temps.
C'est vraiment vers la fin de l'album avec d'abord "Scary Manor" que la facette déjantée de Ufych Sormeer fait le plus surface, on se trouve dans un trip totalement Mr Bungle époque "California", dans les guitares, les claviers, et le chant qui se module au rythme des guitares. Mais même dans un délire ordonné, Ufych Sormeer n'en perd pas de vue que c'est du gros rock teinté de western folk qu'il enfante.
En fin d'album, c'est la ballade de cow-boy, la vraie, celle des Sergio Léone et Ennio Morricone, celle des westerns spaghetti, où l'on s'imagine partant au loin dans le desert du Colorado, sur notre monture, de dos, au soleil couchant.
Je suis totalement conquis, "All Stars" est l'album de l'été qui s'approche, mais c'est une référence, un futur album culte que j'érige bien au dessus de pas mal d'albums. J'ai pris une grosse claque, intense mais également qui laisse des traces, et cet album me donne envie d'y revenir souvent, c'est du grand art.
Pour couronner le tout, après le plaisir des oreilles, et tant pis pour les fans de mp3 qui n'aiment pas le format physique, Ufyh Sormeer nous offre aussi le plaisir des yeux.... Pourquoi ?
Eh bien il n'y a qu'à regarder la back cover, ainsi que les photographies de nymphes qui se trouvent à l'intérieur du booklet, et vous verrez que Ufych Sormeer est très bien entouré...
"Crazy MAC"
Note : 17/20
Encore une belle signature venant de chez Holy Records, ils ont vraiment le don de trouver les petites perles rares, oh… un bon groupe français…Ufych Sormeer.
C’est un album assez spécial qu’on a ici entre les mains, attention même si le heavy metal a des codes pré-établis on aura tendance à dire à la suite de cet album qu’on a tort !
Ufych Sormeer nous offre un concept tout simplement original et barré construit sur des bases de morceaux souvent déstructurés, c’est plutôt déroutant au départ mais on y prend plaisir.
Au final c’est trop alambiqué pour être réellement et vraiment accessible, non non c’est loin d’être "easy listening" comme certains pourraient le dire.
J’ai envie de qualifier la musique du groupe de "cyber power metal barré" sans hésitation, on a la un mélange entre ambiance futuriste et bien heavy.
On a là un compromis entre Bal-Sagoth et le metal de Edguy, en effet la voix qui est d’ailleurs vraiment maîtrisée me rappelle celle d’un certain Tobias Sammet qui officie également chez Avantasia.
Les morceaux alternent des moments atmospheriques puis un peu plus metal, c’est le but recherché comme sur " Where All Things Equalize" avec son super solo heavy et sa partie basse même funky !
On accroche vraiment bien au style comme sur "Space Cowboys", ça sonne et ce morceau représente parfaitement le groupe.
Les morceaux sont également basés sur des dialogues le plus souvent, comme sur "The Vendorian Rebellion" ou encore "And Oneria Falls…".
On adhère à ce "délire" cybernétique mélangé aux racines dites "western rock’n’roll" de façon jouissive avec ou sans excès d’écoute, le talent du groupe est unique et l’alchimie l’est également.
La production est aussi réussie que la musique (c’est peu de le dire !) et l’artwork retranscrit le concept bien comme il le faut !
Pour résumer c’est un album très réussi sur tous les points. On en reveut, une leçon de musique !
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