Le groupe
Biographie :

TrollfesT est un groupe de folk metal originaire de Norvège. Le groupe s'est formé en 2003 à Oslo. La plupart des paroles de TrollfesT sont écrites dans un langage nommé Trollspråk, qui est un mélange de norvégien et d'allemand. TrollfesT a sorti son premier album, "Willkommen Folk Tell Drekka Fest", chez Solistitium Records le 15 March 2005. Le deuxième album,album, "Brakebein", est sorti chez Omvina le 24 Mai 2006. Le troisième album de TrollfesT, "Villanden", est sorti en Janvier 2009. En 2011, le groupe signe chez NoiseArt Records, et un an plus tard, "En Kvest For Den Hellige Gral" voit le jour. L'album suivant, "Brumlebassen", sort le 24 Août 2012. Le cinquième album, "Kaptein Kaos", sort le 28 Mars 2014, toujours chez NoiseArt Records. L'album suivant, "Helluva", sort le 27 Février 2017, suivi de "Norwegian Fairytales" en Janvier 2019. Trois ans plus tard, "Flamingo Overlord" sort en Mai 2022 chez Napalm Records.

Discographie :

2005 : "Willkommen Folk Tell Drekka Fest!"
2006 : "Brakebein"
2009 : "Villanden"
2011 : "En Kvest For Den Hellige Gral"
2012 : "Brumlebassen"
2014 : "Kaptein Kaos"
2017 : "Helluva"
2019 : "Norwegian Fairytales"
2021 : "Happy Heroes" (EP)
2022 : "Flamingo Overlord"


Les chroniques


"Flamingo Overlord"
Note : 16/20

Les déjantés TrollfesT sont de retour avec un nouveau délire. Créé en 2003 en Norvège, le groupe composé de John Espen Sagstad (aka Mr.Seidel, guitare), Fabian Jiru (aka Fabio Grimdrap, guitare), Jostein Austvik (aka Trollmannen, chant / percussions), Eirik Renton (aka Trollbank, bouzouki), Kai Renton (aka Fjernkontrollet, synthétiseurs / accordéon), Dag Stiberg (aka DrekkaDag, saxophone), Øyvind Erik Strønen Johannesen (aka Lodd Bolt, basse) et Bjørn Dugstad Rønnow (aka Kjellkje, batterie / chant) nous dévoile "Flamingo Overlord", son neuvième album, chez Napalm Records !

Il est monnaie courante de voir le groupe changer d’esthétique avec ses albums, et c’est avec la couleur joyeuse de l’oiseau éponyme que les musiciens nous présentent "Dance Like A Pink Flamingo". Après quelques mots qui servent d’introduction, les sonorités dansantes et la folie se mêlent à la rage brute qui caractérise la musique du groupe, créant un ouragan sonore aussi agressif qu’accrocheur qui continue sur "All Drinks On Me", titre pour lequel les musiciens accueillent Svein Greni à la flûte, Ingvild "Tante Pãthë" Strønen (Funeral, God Of Atheists) aux violons et Jonne Järvelä (Korpiklaani, Jonne) au chant pour un duo aussi déjanté que motivant qui sonne déjà comme le prochain hymne du groupe. Les hommes-flamants continuent sur "Flamongous" et ses influences jazz douces, autorisant tout de même quelques passages plus saccadés ou plus dissonants, puis avec "Twenty Miles An Hour", qui se veut le parfait compagnon de route. La bonne humeur est contagieuse, mais elle prendra des tonalités différentes avec l’arrivée d’Yves Agbessi pour quelques passages rap, puis "The Flamingorilla" se montre immédiatement plus agressive, avec ce blast incontrôlable et ces hurlements viscéraux. Le groupe y intègre avec facilité ses éléments festifs, voire totalement farfelus comme ces claviers inattendus qui nous suivent sur "Flamingo Libre" et ses riffs plus propices à la danse qu’au headbang.

On reste dans les tonalités divertissantes avec "Piña Colada" qui nous propose un son qui pourrait presque faire passer les hits de l’été pour de pâles copies avant que la batterie et les riffs efficaces ne s’imposent dans le mélange. "Rule The Country" se montre plus sombre tout en conservant les parties folk du groupe, mais sa lourdeur lui donne une saveur différente tout comme "The Way You Earn Your Drinks" et son message hautement éthylique. "Overlords Have Feelings" renoue avec la rapidité dévastatrice ainsi qu’avec quelques éléments plus techniques et des influences black metal, puis "Bob Venke", le dernier titre, nous met face à des sonorités pour le moins étranges. L’introduction est douce mais mystérieuse, le chant entre en scène, suivi par les choeurs, les tonalités majestueuses et dissonantes, puis l’ouragan revient à la vie pour nous mener à ce final aussi chaotique que complexe.

TrollfesT a toujours su nous surprendre avec son mélange aussi exotique et inattendu qu’avec sa base brute et puissante, et ce n’est pas "Flamingo Overlord" qui va changer leur recette. Les riffs dévastateurs sont présents, tout comme les parties folk originales et… comment dire… écoutez, vous comprendrez.


Matthieu
Juillet 2022




"Helluva"
Note : 17/20

TrollfesT est un groupe de viking / pagan / epic metal norvégien fondé en 2004. Il est composé de Trollmannen (chant), Mr. Seidel et Dr.Leif Kjønnsfleis (guitares), Drekka Dag (saxophone), Trollbank (batterie) et Lodd Bolt (basse). "Helluva", leur septième album, est sorti le 24 Février chez NoiseArt Records.

TrollfesT, ce n’est plus un groupe, c’est un concept. Il a très tôt affirmé son image de groupe folk metal avec une formation instrumentale conséquente, et surtout drôle et sans prise de tête. Ce sont des histoires et des personnages loufoques, des musiques parfois complètement barrées. Et "Helluva" n’y échappe pas ! Il va même encore plus loin. Pour sa conception, TrollfesT a intégré une section de cuivres, et de nouveaux instruments de toute sorte. On rencontre également de nouveaux personnages, dont la quête sera de retrouver le troll Helluva. Ça promet ! L’album commence avec une intro intitulée "This Is Just The Intro". Au moins, le groupe a l’esprit pratique ! Entièrement instrumentale, elle nous met dans le bain immédiatement ; un orchestre au complet, des musiques un peu déjantées… c’est parfait. C’est parti pour "Professor Otto", avec le timbre "aboyant" et reconnaissable entre mille de Trollmannen. Musicalement, et bien… C’est du TrollfesT ! Enfin, si je veux être tatillonne, je dirais le son "TrollfesT" depuis "Kaptein Kaos" (2014). C’est à partir de cet opus que l’influence black metal a presque entièrement disparu de la circulation… C’est dommage, mais ne comparons pas avec le passé, et voyons ce que "Helluva" a à nous offrir. "Spelunking Sisters" démarre en trombe, la batterie enchaîne les blast beats – comme quoi ! -, sur une ligne instrumentale toujours aussi mélodique et entraînante. Le refrain, d’une efficacité sans pareil, nous donne envie de le chanter tous en chœurs au fin fond d’une brasserie de Pétaouchnok. "Gigantic Cave" reste dans le même esprit, si ce n’est que des voix claires, masculines et féminines, font leur entrée en scène. Je suis septique quant à cette nouvelle idée artistique, car je trouve qu’elle n’a pas grand-chose à voir avec le style de leurs compositions. Je laisse la question ouverte aux débats ! Encore une fois, Trollfest va s’amuser à nous dérouter en nous proposant "Steel Sarah", un morceau dans l’ensemble plus sombre et "basique" - pour du TrollfesT, en tout cas -. Avec "Reinten Mit Ein Fisch", il est celui qui flirte le plus avec le metal traditionnel.

Quatorze titres, ce n’est pas rien pour un album ! On fait dont une petite pause avec "Trollachen", morceau rigolo et déjanté qui nous rappelle que TrollfesT, c’est avant tout un groupe léger et festif, capable de donner le sourire rien qu’avec sa bonne humeur. En plus d’être une petite touche pétillante, "Trollachen" marque un tournant dans l’album, qui va prendre une autre direction artistique. Bien sûr, l’idée sera la même, mais le groupe nous amènera aux quatre coins du monde, à travers des compositions largement ancrées dans le folklore. Ainsi, les très bons "Hen Of Hades" et "What A Good Idea" nous emmènent en contrée orientale avec des riffs inspirés, sur un fond instrumental du tonnerre. Hélas, il y a aura malgré tout quelques essouflements, notamment avec des titres comme "La Grande Finale" ou encore "Fräulein Helluva". Cependant je ne peux pas leur jeter la pierre, car il est difficile sur un album aussi long de composer des morceaux qui sont tous irréprochables. Deux points de vue peuvent se défendre, celui de faire un album-concept comme celui-ci, où l’on met l’accent sur l’histoire et l’ambiance générale au risque de s’éterniser, ou privilégier une moindre quantité faite uniquement de "morceaux-hits", mais en passant peut-être à la trappe le scénario de l’histoire. En ce qui concerne TrollfesT, je pense que leur prise de position est la plus adaptée. L’aventure touche à sa fin, et cette fois-ci ce sera en pays hispanique, "Don Gnomo Vega", que ça se passe. Et c’est selon moi une des meilleures compositions de l’album. Avec TrollfesT, quand il y en a plus, il y en a encore ! "Sputnik" nous emmène dans leur ultime voyage, en Russie. A l’image de "Don Gnomo Vega", elle est excellente, et fait penser sous certains points au groupe folklorique Russkaja. On n’aura jamais autant voyagé en un seul album !

"Helluva", le nouvel OVNI, est incontestablement une réussite. Le groupe a fait des pieds et des mains pour nous raconter leur histoire folle et passionnante, et musicalement nous sommes dans du très haut niveau. Sur cet album, TrollfesT a sorti l’artillerie lourde, en engageant pour l’occasion un orchestre éclectique et de caractère. Nous avons beau avoir ici du pur TrollfestT, on ne se lasse cependant pas car il trouve toujours un nouveau moyen de nous captiver.


Candice
Mars 2017




"Kaptein Kaos"
Note : 11/20

Après le décevant "Brumlebassen" sorti il y a tout juste 2 ans, que nous réservent les excentriques Norvégiens de TrollfesT ??? La pochette sublimement kitsch nous promet un nouvel album des plus délirant, ce qui n'a rien de surprenant venant de TrollfesT... Malgré quelques changements de line-up, le noyau dur du groupe reste inchangé, mais qu'en est-il vraiment de la musique ??? "Kaptein Kaos" fera-t-il oublier le précédent album ??? TrollfesT retrouvera-t-il la fougue et l'ambiance propre aux Balkans ??? Réponse dans ces lignes...

Après une intro un peu trop longue et sans intérêt majeur, les Norvégiens nous offrent un morceau dans le plus pur style TrollfesT, rythmé et entraînant à souhait !!! Ce morceau fait ainsi en quelque sorte le lien avec le précédent album, dont le morceau d'ouverture rappelait le fameux "En Kvest for Den Hellige Gral"... Ainsi, comme une tradition, le groupe utilise ses morceaux d'ouverture comme fil conducteur au fur et à mesure de sa carrière !!! Volontaire ou pas, l'idée reste bonne et permet de reprendre ses marques, ce qui n'est pas négligeable quand on sait à quelle vitesse l'esprit de ces musiciens fuse... A peine installé, on est directement projeté dans le virulent deuxième morceau "Vulkan" et son sympathique refrain !!!

Denses, les morceaux ne sont heureusement pas trop lents (pour l'instant) et s'enchaînent rapidement... Trop peut-être vu la diversité des styles abordés dans cet album !!! Difficile de tout intégrer et surtout de tout digérer en aussi peu de temps... On enchaîne ainsi sur un surprenant "Ave Maria", plutôt mid-tempo et nous offrant un refrain en chant clair rappelant celui des premiers Amorphis !!! C'est musicalement assez bien fait, agréable à entendre mais assez éloigné de ce que TrollfesT avait l'habitude de nous proposer... On pourrait presque s'attendre à quelque chose de plus pachydermique, genre à la Rammstein : c'est dire !!! Et que penser de l'interlude suivant ce morceau, certes joli mais sans véritable intérêt sinon celui de faire redescendre une sauce qui n'avait pas encore eu le temps de monter : choix surprenant !!!

On retrouve heureusement quelque chose de plus entraînant, pouvant rappeler certains morceaux mid-tempo de Finntroll... Bonne mélodie, refrain entêtant, mais l'ensemble reste assez plat !!! Le son n'aide pas vraiment à changer ce sentiment d'ailleurs... On entend tout de manière claire et distincte, mais le son de cet album manque cruellement de puissance et de relief, tant au niveau des guitares que de la batterie !!! Où sont passés les blasts dévastateurs de "En Kvest for Den Hellige Gral"??? Le son est finalement à l'image des morceaux, bien trop lisse pour faire vibrer l'auditeur comme il le devrait... Que dire alors du morceau suivant, "Seduction Suit n°21" et ses 4.20 minutes autant instrumentales qu'acoustiques !!! Mignon tout plein, mais beaucoup trop long et très loin d'être festif... Et ce coup-ci, c'est le soufflé qui retombe !!!

Le morceau suivant pourrait sauver la suite de l'album avec cette intégration d'influences "samba" sur une rythmique assez entraînante et soutenue... Mais rien n'y fait !!! Le morceau adopte rapidement sa vitesse de croisière, oubliant de nous faire vibrer au passage... Mais, ah, enfin, un morceau nous offre un blast : "Troll Gegen Mann" !!! Le plaisir sera de courte durée mais le riff utilisé sur ce passage est pour moi un des meilleurs de l'album... Peut-être parce qu'il est le plus black-metal !!! Seidel, guitariste du groupe, n'a ainsi pas oublié le très bon album qu'il a récemment sorti avec Sarkom... A noter un refrain très bien conçu qui fait vraiment de ce morceau un des meilleurs de l'album !!! Mais un morceau sur treize, voilà qui fait peu, TROP peu !!!

Décidément, TrollfesT aime nous perdre, à l'image du morceau suivant, tout à fait dispensable, plutôt ennuyeux et rappelant au niveau du chant un(e) certain(e) Verka Serduchka, sorte de Michael Youn ukrainien qui avait représenté son pays à l'Eurovision... Pour ensuite enchaîner avec le prometteur "Renkespill" !!! Un riff excellent qui donne envie de se détruire les cervicales, rappelant de fort belle manière le TrollfesT des débuts... Mais encore une fois, le plaisir est de courte durée vu que le reste du morceau n'a pas vraiment d'intérêt !!! On passera aussi sur l'avant-dernier morceau avec son ambiance rappelant fortement Chthonic avec l'utilisation de harpe chinoise et d'erhu, mais l'énergie en moins, en témoigne le refrain à la limite de la pop coréenne... Et le dernier morceau de ce "Kaptein Kaos" ne sauvera malheureusement pas l'album du naufrage !!!

Ce qui est étonnant, c'est qu'avec autant d'influences différentes, cet album reste autant homogène : mais dans la médiocrité !!! On navigue ainsi entre l'ennuyeux et le dispensable, faisant de cet album un opus particulièrement plat et sans saveur... Beaucoup trop de morceaux mid-tempo, peut-être aussi trop de refrains convenus en chant clair, mais surtout pas assez de fougue !!! Trollfest est censé être festif, décalé et délirant, mais on ne retrouve rien de tout cela ici... On a totalement perdu le côté metal des Balkans des débuts, on a aussi perdu le côté "champêtre", léger et insouciant de "Brumlebassen", pourtant déjà en demi-teinte !!! Mais je suis malheureusement dans l'incapacité de décrire ce que le groupe nous offre à la place... Peut-être une croisière autour du monde destiné au troisième âge !!! Musicalement, il n'y a rien à dire, c'est joli et bien exécuté... Mais où est donc passé le grain de folie des Norvégiens ???


Carcharoth
Mai 2014




"Brumlebassen"
Note : 13/20

Après une formidable quête du Graal sur le précédent album "En Kvest For Den Hellige Gral" qui avait su imposer au monde entier le style unique de TrollfesT, aussi festif que belliqueux, on était en droit d'attendre beaucoup de ce petit nouveau, toujours chez NoiseArt Records... Alors, les gros bourdons avides arriveront-ils à détrôner nos stupides mais si attachant trolls ??? Réponse dans ces lignes comme à l'accoutumée !!!

Après une "intro" assez champêtre, TrollfesT reprend les choses là où il les avait laissées il y a seulement un an... On reconnaît assez facilement la patte du groupe, même si on peut noter quelques petits changements !!! Par exemple au niveau du son, peut-être riche de plus d'instruments (à confirmer), mais apparemment plus "compressé", donnant à l'ensemble un côté brouillon quelque peu déconcertant, surtout quand on se rappelle la claque pris avec l'album précédent !!! Si l'on ajoute des passages rapides plus rapides encore, on obtient une impression mitigée dès le premier titre, ce qui n'est pas vraiment encourageant à ce stade de l'écoute !!! A moins que le problème ne vienne de la compression MP3, principal inconvénient des chroniques sous ce format...

Cette impression va se confirmer rapidement au niveau du style proprement dit avec l'arrivée d'un riff, et surtout d'un pattern que ne pourrait renier Melechesh... Et que dire du titre "Illsint" qui, malgré les nombreux blasts venant d'un TrollBANK toujours impressionnant (heureusement me direz-vous), se trouve être bourré d'influences hispaniques !!! S'ensuit un morceau "folk" avec un accordéon digne de nos bal-musettes, voire des alpages de nos voisins suisses... Amusant me direz-vous, mais dur de trouver un point de repère au milieu des ces 13 morceaux aux registres tellement divers et variés !!! Et c'est ainsi que l'attention de l'auditeur lambda va commencer à se dégrader...

Et même si les blasts semblent plus présents, l'ensemble paraît à mon sens plus mid-tempo que sur l'album précédent, à moins que ce soient tout simplement les riffs qui soient moins accrocheurs... Au final, à la réécoute, seuls les refrains arrivent à sortir du lot grâce à leur excellent feeling !!! Mais ce "Brumlebassen" n'a pas le pouvoir de son prédécesseur et ne comporte que peu de véritables tubes... Il est évident que le son y est pour beaucoup, et une guitare un peu plus couillue aurait été un plus pour le côté rentre-dedans et purement metal, mais ce fourmillement d'idées dans des registres totalement différents a plus tendance à perdre l'auditeur qu'autre chose...

Encore un morceau "folk" étrange, qui comporte peut-être des paroles hilarantes (va savoir), mais qui passera sûrement loin au dessus des petits Français que nous sommes... Et histoire de nous perdre encore plus, le morceau "Apis Mellifera" commencera comme pourrait débuter n'importe quel morceau d'Hypocrisy !!! A ce stade, je pourrais vous sortir un "trop d'influences tue l'influence"... Mais nous tiendrons quand même bon jusqu'à la fin de cet album on ne peut plus déboussolant !!! Tel est mon devoir de chroniqueur, même si cela devait se faire au péril de ma vie... Allez, une bière pour me mettre en condition et je m'y remets !!!

"Trinkentroll", lui, bénéficie de l'appui d'un clip plutôt amusant, et surtout d'un style peut-être plus concis, alternant mid-tempos purement metal, folies trolliennes, le tout sublimé par un refrain imparable !!! Une vraie réussite... Mais c'est sur un autre morceau folk qu'elle aboutira : déroutant est le terme le mieux approprié !!! Ni nul ni génial, juste étonnamment placé... Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises, loin s'en faut !!! Encore un morceau totalement décalé pour poursuivre, avec un gros riff metal saccadé en mise en bouche, avant d'enchaîner sur un instant purement champêtre... Et que dire du refrain en chant clair ??? Très réussi, il devrait vous rester en tête un moment, mais permet aussi de mettre l'accent sur l'hétérogénéité des morceaux...

Le clou du spectacle restera pour moi le très pop "Sellout", que je n'arrive toujours pas à concevoir dans le registre de TrollfesT... Imaginez la chanteuse de Tristania sur un refrain hyper accrocheur, limite sentimental, au beau milieu d'un morceau mélodique on ne peut plus mid-tempo !!! S'il s'agit d'un délire de la part du groupe, il sonne malheureusement trop sérieux pour ne pas être pris comme tel... C'est beau, c'est bien joué, mais ça n'est pas à mon sens la musique de TrollfesT !!! Où est ici le côté festif et alcoolisé de leur musique ??? Eh bien sur les deux derniers morceaux tout simplement !!!

Un excellent morceau de pochetrons réunis au coin du feu avec un accordéon enjoué et un blasteur furieux, suivi d'un morceau plus traditionnel, mais bénéficiant heureusement lui aussi d'un excellent refrain, repris par un chœur de gargarismes houblonnés assez savoureux pour clore l'album en beauté... Mais cette fin aura malgré tout un arrière-goût amer !!! En effet, TrollfesT a décidé de jouer sur un terrain où on ne les attendait pas et ce choix délibéré est plus que déroutant... Les Norvégiens mélangent beaucoup d'influences, mais ont tout simplement oublié la principale qui vient tout droit des Balkans !!!

Voilà donc un album en demi-teinte qui aura provoqué bon nombre d’interrogations en moi, la première étant de savoir pourquoi un groupe qui s'était à ce point forgé une identité en proposant un musique originale, puissante et fédératrice, a décidé de tout remettre en cause un an seulement après la sortie de l'album qui les a fait décoller sur le plan international ??? TrollfesT proposait un style unique en mêlant folk metal norvégien et musique traditionnelle des Balkans, rappelant entre autres les excellentes BO des films de Kusturica, Chat Noir, Chat Blanc en étant un parfait exemple... Alors même s'ils ont du talent, même s'ils maîtrisent leurs instruments, même s'ils me sont très sympathiques et même s'ils savent mettre le feu aux planches, je ne comprends toujours pas pourquoi ils ont à ce point renié leur identité... A méditer en attendant un nouvel opus !!!


Carcharoth
Septembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.trollfest.com