Tri[BALLES] se remet en guerre pour nous envoyer trois bastos direct en pleine gueule ! Immense fut ma joie en recevant un duplicata de leur nouvel EP trois titres dans ma boîte à lettres, tant d’années après leur disparition de la circulation. Ce groupe, je pourrais presque dire que c’est toute mon adolescence, tant nos mais de Saint-Omer faisaient énormément parler d’eux dans la cour de récréation du collège. Il existait une sorte de compromis entre les différents styles de métalleux pour s’accorder sur le fait que Tri[BALLES], on sait pas trop ce que c’est exactement, si ce n’est qu’ils ont la classe et qu’ils assurent grave, surtout pour foutre un putain de carnage en live !

Alors qu’à ma connaissance, personne n’attendait plus leur retour, voilà qu’ils reviennent de nulle part, et cette nouvelle perle se révèle dénuée d’un quelconque vice de forme. La magie triballienne opère toujours de la même façon, et ces trois morceaux, bien qu’assez similaires, nous offrent véritablement un choc des titans, voire un choc des viandes ! Rares sont les groupes qui restent autant indémodables à mon goût, mais Tri[BALLES] m’a longuement rappelé Cross 9 et cette envie de tout casser quand tu les vois monter sur scène (Raismes Fest 2005, sous la pluie, dans la boue, les vrais savent).

La musique de nos amis des Hauts-de-France se caractérise par une violence pure et brute, sorte de HxC propre à notre belle région, et dont la force réside souvent dans des chants particulièrement hargneux, qui réussissent à nager ensemble en parfaite osmose. Dans le même style, ce nouvel EP m’a rappelé la voix rageuse d’un groupe nordiste aujourd’hui disparu, Haaargn (le titre "La Nique" illustre bien cette comparaison). À côté de cela, Tri[BALLES] peut encore et toujours compter sur une instru' vraiment putain d’agressive, de quoi pleurer des larmes de liberté.

Avec vingt ans d’expérience, on sent que le groupe sait cogner où ça fait mal (dans les genoux) et réalise ici un retour fracassant. Espérons que le line-up se stabilise enfin et qu’un vrai album, suivi d’une tournée, vienne concrétiser la suite de cette belle aventure.

Le groupe qui vient d'arriver avec son 10 titres résonnant au doux nom de Tri[BALLES] est présent sur la prochaine compil' de French Metal, après un premier maxi datant de 2000 "Le Choc Des Viandes". On commence par "Tears Of Freedom", et le moins qu'on puisse dire à la première écoute, c'est qu'ils ne sont pas là pour traire des vaches, dans une veine death-thrash, reprenant le concept : "Je tape, tu tapes, il tape, nous tapons, vous tapez !". On enchaîne entre breaks ravageurs, efficaces, dissonances guitaristiques à faire vomir de temps en temps et un chant rempli de violence... au fait, chant c'est au pluriel... ils sont deux ! Pour ceux qui aiment les sons gutturaux venus du fond des intestins, c'est bingo !

"Prophet", le deuxième morceau change complétement, j'ai essayé de faire le lien entre ces deux morceaux... et après une écoute de la suite, finalement plus rien n'est vraiment comparable : "Tears Of Freedom" n'était que l'embryon de lumière qu'il restait dans la noirceur de ce premier album de Tri[BALLES]. La maîtrise technique est impressionante, des touches de tapping pour les guitares, des instants mélodiques, mais le tout dans une ambiance sombre et violente à souhait. Au fur et à mesure de l'avancée de l'album, on se rend compte de tout le potentiel du groupe du Nord-Pas-de-Calais, les riffs sont étudiés, la section rythmique au poil, une basse prenant au bide sur les breakdowns (que j'aime ce trou que ça peut faire dans ton petit ventre frêle !) et la batterie... alternant entre blast, double pédale ravageuse, mid-tempo, sections lourdes en deux mots : ultra complète ! L'ensemble n'est pas lassant, bien au contraire. Lorsque l'on prend certains groupes de death / thrash, la même impression revient au fur et à mesure des morceaux : "On l'a pas déjà entendu celui-là ?". Ici ?! Que Nenni ! La qualité technique des musiciens fait le reste, la diversité de leur jeu également.

J'offre une petite mention au morceau "Alone" qui démarre et qui envoie une sensation qui te fait un peu penser à un autobus que tu te prendrais en travers de l'anus ! C'est pour dire... Ouille ! La prod' et le mix sont plus que bons avec seulement un regret pour moi, un manque de fréquences basses pour ce genre de musique, ça sent le mosh à plein nez, et peut-être un ou deux morceaux auraient mérités d'être un chouilla plus court et.... Oh si ! Je n'ai pu profiter pleinement de l'album : je n'ai pas les cheveux longs et sur du headbanging, cela manque !