Le groupe
Biographie :

Toxic Holocaust est le nom d'un groupe de thrash metal américain formé en 1999 à Portland par le multi-instrumentiste Joel Grind. La musique du groupe se caractérise par un thrash metal à la sonorité très old-school sans être très technique. Signé actuellement chez Relapse Records, ce groupe compte à son actif 6 albums, 3 démos, 11 splits CD, 1 MCD live ainsi qu'une compilation.

Discographie :

2003 : "Evil Never Dies"
2005 : "Hell On Earth"
2008 : "An Overdose Of Death..."
2011 : "Conjure And Command"
2013 : "Chemistry Of Conciousness"
2019 : "Primal Future: 2019"


Les chroniques


"Primal Future: 2019"
Note : 13/20

Six ans séparent "Chemistry Of Consciousness" de "Primal Future: 2019", on a failli attendre ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que Toxic Holocaust a pris son temps pour sortir ce sixième opus. Ou devrais-je dire Joel Grind, plus précisément. Le fondateur et tête pensante du groupe repart de zéro cette année. "Primal Future: 2019" est le fruit du seul génie de Grind qui a tout enregistré lui-même jusqu'aux multiples instruments, et Toxic Holocaust fait peau neuve avec un tout nouveau line-up depuis un peu plus d'un an. Allons voir si ces changements en valent réellement la peine !

L'album démarre sur "Chemical Warlords", morceau de black / speed en soi assez banal mais néanmoins efficace. La rythmique est tout aussi entraînante que le phrasé où perce une mélodie catchy. Nous poursuivons l'écoute avec "Black Out The Code" et "New World Beyond" à l'influence bien plus thrash metal. Nous retrouvons le même type de refrain accrocheur appuyé par une instrumentale solide. En revanche, "Deafened By The Roar" va casser la tendance à coups de batterie et guitare typés punk où le chant va se faire bien plus agressif. Ce morceau marquera malgré lui le tournant de cet album vers ce que je redoutais dès le début ; "Primal Future: 2019" va commencer à tourner en rond et nous désintéresser par trop de redondance et de platitude musicale. Même avec la meilleure volonté du monde il est difficile de trouver les points forts de titres tels que "Time's Edge", "Primal Future" ou encore "Aftermath". N'allons pas dire que ces compositions sont mauvaises car ce n'est pas le cas. Cependant elles sont gâchées par leur cruel manque d'originalité.

Non pas que Toxic Holocaust doive sa renommée à son goût pour l'inconnu et l'innovant, cet album est un ensemble de titres grandement similaires et il est difficile de rester concentré et de prendre du plaisir. Je ne citerai pas tous les morceaux qui souffrent de ce défaut (vous l'entendrez par vous-même), en revanche je vais soulever le point de la production qui freine la puissance de cet opus. Toxic Holocaust est synonyme de violence, de saleté et de brutalité, comme la plupart de ses albums l'ont prouvé. Or "Primal Future: 2019" est dénué de tous ces traits de caractère au profit d'une production étouffée et trop propre pour lui. Ce nuage va planer quasiment jusqu'à la fin, mais va cependant disparaître au profit de l'ultime morceau et certainement le plus qualitatif de cet opus. "Cybernetic War" a tout : la mélodie, la rythmique à la fois accrocheuse et hypnotique, le tout doté d'une petite touche d'originalité qui mène l'opus à son terme de manière positive et très réussie.

"Primal Future: 2019"donne un immense sentiment de confusion et de frustration. On se sent mitigé à son écoute, tiraillé entre les quelques morceaux réellement efficaces et mémorables, et les titres clairement oubliables et sans intérêt. Les compositions de cet album ne sont hélas pas aussi surprenantes et déroutantes que son artwork... Toxic Holocaust n'aura donc pas forcément marqué les esprits part son retour autant que Grind l'aurait voulu, mais il contentera certainement les inconditionnels.


Candice
Novembre 2019




"Chemistry Of Conciousness"
Note : 15,5/20

Homme orchestre dans le petit monde du thrash metal dernière génération, Joe Grind s'impose depuis plus d'une décennie à marteler de ses riffs une scène qui avait tendance à s'essouffler. Pourtant, l'homme donne le sentiment de faire bande à part, un peu la teigne de service qui fait son chemin, ne devant rien à personne sinon à ses fans. C'est ici que se distingue Toxic Holocaust : pour son côté “rock'n'roll”, comme pourrait l'entendre un Motörhead.

Depuis "Evil Never Dies" (le premier album qui défend ardemment le drapeau de la sainte patrie “old school”) jusqu'à "Conjure And Command", Toxic Holocaust s'évertu a mettre en scène un monde post-apolalyptique dominé par les rats, les zombies, les dégénérés et il faut survivre ! Dans ce désert urbain ultra violent, Joe puise son inspiration dans l'urgence, faut aller vite et être efficace. "Cheministry Of Consciousness" en remet une couche forcément... radioactive. A l'image d'une pochette sans complexe, "Awaken The Serpent" déboule avec ses riffs pernicieux que ne renierait pas Venom, la voix se fait directe, saturée, agressive Le ton est relevé, vindicatif, Joe en veut à la terre entière et peut être au thrash lui-même... l'ambiance soignée et sombre d'un "Rat Eater" a beau rappeller Slayer, c'est pourtant bien à Motörhead que l'on pense le plus dans l'ensemble. Les "Out Of The Fire", "Acid Fuzz" ou encore "International Conspiracy" auraient pu sortir du manche d'un Lemmy sous amphé (encore que ce ne soit pas vraiment nécessaire, "Silence" brille de ses breaks bien balancés qui renforcent cet aspect punk à la Discharge et nous invitent viscéralement au headbanging.

En confiant le mixage à Kurt Ballou (accessoirement guitariste de Converge, aux manettes également de groupes tels que Kvelertak et Torche), les onze titres de "Chemistry Of Consciousness" étaient promis à une forte identité sonore, toutefois, et paradoxalement à ce qui a été dit, sur l'ensemble de l'oeuvre (si apocalyptique soit elle)... une certaine lassitude s'installe. Le manque de contraste entre les morceaux certainement y fait beaucoup tout comme le chant ou plutôt les lignes vocales au final assez linéaire.

Moins d'une demi-heure avec des titres qui ne dépassent pas les trois minutes, c'est peut-être suffisant pour appréhender ce "Chemistry Of Consciousness" et prendre son pied. Son économie est sa force et Joe Grind a bien saisi la manière dont il fallait dompter sa bête pour qu'elle se révèle dans toute sa dangerosité.


Boris
Décembre 2013




"Conjure And Command"
Note : 14/20

Après 3 albums, plusieurs splits et EPs, Toxic Holocaust se lance dans la composition du quatrième album. "Conjure And Command" qu'il se nomme le petit… m’enfin pas si petit que ça. 10 titres de haine sans concession. L’apocalypse commence dès les premières notes, on sent venir le jugement dernier avec "Judgement Awaits You", "Agony Of The Damned", "Bitch", en plus ce qui est marrant c’est que le dernier titre est totalement sérieux, donc ça me parle. Manque plus que la coke et c’est parfait ! Restons sérieux tout de même, c’est carrément une déferlement de décibels.

La suite est tout aussi jouissive avec "Red Winter", "Nowhere To Run", "I Am Disease" qui s’enchaînent à vitesse grand V, le son est tout bonnement massif. Le groupe se fait un malin plaisir à lancer des riffs de tarés, la voix de Joel est monstrueuse, je dois avouer que je ne suis pas un connaisseur de Toxic Holocaust mais ils me laissent sans voix, je suis totalement sous un chaos sonore. En ce qui concerne le mixage, le groupe reprend les codes du old school underground, on a certes une grosse production et un mixage très propre, mais on sent que le groupe ne se dégonfle pas et a le culot donc de faire un mixage assez audacieux. Le groupe finira avec "In The Depths", "The Liars Are Burnings", "Revelations" et "Sound The Charge", où le groupe montera d’un cran en puissance et technicité. On ne peut que rester bouche bée en écoutant ces compositions. Du thrash sans complexe comme j’aime.

On a donc un excellent album, pas très novateur certes, mais très bon, le groupe nous donne 10 compositions très carrées ! Ce ne sont pas des "Toxico Low Cost" en tout cas.


Motörbunny
Août 2011


Conclusion
Le site officiel : www.toxicholocaust.com