Découverte aujourd’hui de Toxaemia. Créé en 1989 en Suède sous le nom d’O.S.S. puis
Anguish, le groupe vivra jusqu’en 1991 avant de s’éteindre. En 2017, Stevo Bolgakoff
(guitare / chant), Pontus Cervin (basse) et Emil Norrman (batterie) relancent le projet, et
c’est en 2024 en compagnie de Dennis Johansson (chant, Carry The Torch) et Anton
Petrović (guitare, Regular People) qu’ils annoncent chez Emanzipation Productions la
sortie de leur deuxième album, "Rejected Souls Of Kerberus".
Il est illustré par William Persson Öberg, guitariste de Creeping Flesh, et mixé / masterisé
par Dan Swanö (Nightingale, Witherscape, ex-Bloodbath, ex-Edge of Sanity…).
Le groupe attaque sans attendre avec "Rejected Souls Of Kerberus" où on retrouve ce son
suédois abrasif, couplé à des mélodies inquiétantes inattendues et des parties vocales
puissantes qui se déversent par vagues. L’approche devient plus saccadée et brutale avec
"M.A.O.D", mais également plus lourde lorsque la rythmique ralentit, accueillant également un
solo travaillé avant un final accrocheur qui débouche sur la sauvage "Hunger", où les leads
acérés se joignent à des patterns explosifs et old school. Impossible de ne pas se faire
happer par la frénésie, qui reprend de plus belle dès l’introduction de "Beyond The Realm"
passée, laissant les musiciens se déchaîner à nouveau sur leurs instruments pour créer une
rythmique dévastatrice.
On repasse par une lenteur pesante avec "Ex Odio" qui emprunte au
death / doom ses harmoniques lancinantes et son approche épaisse, mais "Blood Red" va
réconcilier les amateurs de riffs rapides avec le groupe, qui n’a visiblement pas perdu la
main et qui est capable de piocher dans ses racines virulentes pour construire ce titre. Bien
qu’assez courte, "Dawn Of The Enslaved" se montre rapidement majestueuse, profitant de la
touche suédoise des mélodies pour accentuer le phénomène, puis "Temple Of Venom" revient
à ce groove sec qui colle parfaitement aux mouvements de foule les plus désordonnés. On
se surprend à remuer le crâne avant que "Follow The Leader" ne prenne le relai avec une
approche différente mais finalement tout aussi efficace où leads et rythmique marchant main
dans la main pour nous offrir les accélérations voulues. On peut entendre quelques légères
pointes de black metal sur "Tragedies Through Centuries", la chaotique composition suivante,
mais elles restent mises au service de la violence, tout comme chaque élément d’"I Saw
Them Die" qui va refermer l’album en nous piétinant en quasi permanence, laissant les
guitares proposer des touches plus sanglantes par moments.
Bien que très friand de death à la suédoise, je n’avais jusqu’ici jamais entendu parler de
Toxaemia. La faute probablement à un retour timide, mais qui va prendre de l’ampleur avec
la claque que nous met "Rejected Souls Of Kerberus" !
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