Le groupe
Biographie :

Towards Alantis Lights est un groupe de funeral doom / death metal mélodique italo-anglais formé en 2017 et actuellement composé de : Riccardo Veronese (basse / Aphonic Threnody, Arrant Saudade, Dea Marica, Gallow God), Ivano Olivieri (batterie / percussions), Ivan Zara (guitare / Void Of Silence) et Kostas Panagiotou (chant, clavier / Kostas Panagiotou, Landskap, Pantheist, Wastes, ex-Wijlen Wij, ex-Aphonic Threnody, ex-Bellator, ex-Clouds, ex-Crippled Black Phoenix, ex-Ereipia). Towards Alantis Lights sort son premier album, "Dust Of Aeons", en Mars 2018 chez Transcending Obscurity Records, suivi de "When The Ashes Devoured The Sun" en Juillet 2021 chez Melancholic Realm Productions.

Discographie :

2018 : "Dust Of Aeons"
2021 : "When The Ashes Devoured The Sun"


Les chroniques


"When The Ashes Devoured The Sun"
Note : 15/20

Le collectif Towards Atlantis Lights qui regroupe entre autres un membre d'Aphonic Threnody dont on a déjà parlé ici, un de Void Of Silence et Kostas Panagiotou de Pantheist est de retour avec un deuxième album, "When The Ashes Devoured The Sun". Comme pour le précédent album et avec un line-up pareil, c'est bien du funeral doom que délivre le groupe, on est donc reparti pour une bonne heure avec les spécialistes de l'esprit festif.

Le groupe n'a évidemment pas changé son fusil d'épaule et si vous aviez le moindre doute, "The Minoan Tragedy" va les dissiper avec ses seize minutes qui démarrent l'album après deux petites minutes d'intro qui sont déjà loin de respirer la joie de vivre. Le funeral doom de Towards Atlantis Lights est assez atmosphérique et laisse pas mal de place au chant clair, évidemment avec Kostas Panagiotou dans ses rangs ce serait incompréhensible de ne pas le faire. Ce premier morceau nous fait entendre tous les éléments classiques du genre, on a les riffs très lents et lourds, leads mélancoliques et relativement aériens, les growls très profonds et les riffs bien sales. La beauté n'a pas vraiment la place de s'exprimer sur ce début de morceau qui lâche une ambiance noire et plutôt résignée. Même les claviers en fond amènent une ambiance plus fantomatique que réellement belle, évoquant la fin de tout et un énorme champ de ruines. Quelques riffs rappellent tout de même les premiers My Dying Bride au bout de cinq minutes et représentent la première incursion d'une petite touche de romantisme noir dans un morceau jusqu'à maintenant assez dur. On note même une petite accélération, brève mais intense, qui surprend au milieu d'un tel monolithisme. Le chant de Kostas Panagiotou fait toujours des merveilles avec ses airs de procession funéraire et colle merveilleusement aux ambiances de ruines déployées sur "When The Ashes Devoured The Sun". Si vous aviez apprécié "Dust Of Aeons", vous pouvez foncer vous allez retrouver le même groupe, quoique peut être un tout petit peu moins atmosphérique et plus noir cette fois. Mais globalement c'est du funeral doom comme ces joyeux drilles savent le faire dans leurs groupes respectifs et comme ils l'ont fait sur le précédent album.

"To The Forgotten Tribes" remet un peu plus de claviers et d'atmosphérique dans le funeral doom de Towards Atlantis Lights et se fait moins dur que le premier morceau qui se montrait plus brut. Ici, on retrouve exactement ce que faisait le groupe précédemment et vous devriez retrouver vos marques instantanément. Pour ce qui est du niveau de qualité, je n'ai même pas besoin de m'étaler vu le palmarès des membres du groupe, on sait d'avance qu'on ne va pas être déçus. Ces gars-là ont un savoir-faire et une connaissance de la scène qui n'est plus à prouver. C'est "The Bull And The Serpent" qui surprend avec ce début presque thrash et noisy, bien plus nerveux que ce à quoi on pourrait s'attendre de la part d'un groupe de funeral doom. Mais chassez le naturel il revient au galop, les riffs de pachydermes et la beauté vénéneuse ont vite fait de reprendre leurs droits. On retrouve toutefois des riffs plus durs par la suite et ce morceau combine deux monde à priori antinomiques qui donnent ici quelque chose de surprenant et d'assez percutant, c'est tellement inattendu que le coup de massue est très efficace. "Mad Prophetess", quant à lui, pose des ambiances fantomatiques et inquiétantes avec des claviers assez présents et des riffs très lourds évidemment. Comme le titre du morceau l'indique, l'ambiance se fait plus noire et plus torturée sur ces seize minutes, confirmant que ce deuxième album est plus varié que son prédécesseur qui restait plus ou moins sur les mêmes rails. Cette fois, Towards Atlantis Lights se permet quelques écarts plus durs, voire même plus brutaux sur les précédents morceaux et livre un album plus difficile à saisir.

"When The Ashes Devoured The Sun" montre un groupe qui se permet quelques petites nouveautés et qui, par conséquent, trouve un bon moyen de rendre sa musique plus vivante et en même temps de ne pas se répéter. Un exercice pas si évident que ça dans un style aussi balisé que le funeral doom, mais que le groupe réussit avec brio sur ce deuxième album. Le fond n'a pas changé, la forme a légèrement évolué mais si vous aviez aimé vous perdre dans "Dust Of Aeons", vous allez vite retrouver vos marques.


Murderworks
Août 2021




"Dust Of Aeons"
Note : 15/20

Vous aimez le funeral doom ? Si je vous dis que Towards Atlantis Lights regroupe des membres de Pantheist, d'Aphonic Threnody et de Void Of Silence, ça vous parle ? Si la réponse est oui, vous devriez vous pencher sur le premier album du groupe qui nous occupe aujourd'hui, "Dust Of Aeons".

Là, vous allez dire qu'il y a funeral doom et funeral doom, alors mettons les choses au clair tout de suite en précisant que le premier morceau de l'album dure une bonne demi-heure. "The Bunker Of Life", puisque c'est son petit nom, va bien prendre le temps de vous écraser et de vous flinguer le moral sans forcer. On retrouve le côté presque incantatoire ou cérémoniel typique de Pantheist justement avec ce chant clair déclamé sur fond de riffs de pachydermes sous tranxène. Une impression de messe se dégage de l'ensemble, un côté solennel en plus de la dépression qui suinte de partout. Malgré tout, le doom de Towards Atlantis Lights ne sombre pas dans le doom extrême et garde une beauté vénéneuse, les mélodies dont l'album est parsemé vous enlacent dans leur toile jusqu'à l'étouffement. L'orgue présent discrètement, en retrait, ajoute encore au côté solennel de l'ensemble et le chant se partage entre la voix claire déclamée et les traditionnels growls profonds. Les amateurs des groupes cités en début de chronique vont se sentir à la maison tout de suite avec ce premier album, pour les autres il faut aimer le chant particulier de Kostas Panagiotou. J'imagine qu'il doit bloquer chez certains puisqu'il se fait parfois un peu nasillard, mais la façon dont il déclame ses textes lui donne vraiment des airs de prêtre suicidaire et pour du funeral doom? c'est quand même taillé sur mesure. Pour le reste? c'est relativement classique pour le genre, on retrouve tous les ingrédients habituels du genre et comme chez Pantheist, ça sent la procession.

Un petit tour sur le tracklisting permet de le vérifier, un morceau d'une demi-heure, un autre de seize minutes et deux plus conventionnels d'à peu près cinq ou six minutes. Quand vous voyez que l'album dure une heure et que la moitié est déjà passée sur le premier morceau, vous comprenez tout de suite chez qui vous venez de mettre les pieds ! Du doom de vrais pour les vrais, pas de jolies mélodies aux claviers, de refrains accrocheurs ou de chant féminin lyrique ici. Juste des riffs qui pèsent des tonnes, des mélodies à se pendre et une ambiance de marche funèbre. Encore une fois, pas de surprises mais ça n'est pas le propos, ce premier album reste dans la sphère habituelle de ses membres et délivre un doom qui ne trouvera preneur quasiment que dans le public de ces différents groupes et projets. C'est tellement pesant, processionnel et solennel que seuls les amateurs de doom funèbre et extrêmement lent seront en mesure d'apprécier cette heure aux allures d'enclume. Même sans la moindre trace de violence, l'album est éprouvant et vous en sortirez lessivés. Les quelques mélodies qui apportent une touche de beauté ne vous sauveront pas du désespoir qui s'infiltre partout sur cet album, de cette neurasthénie ambiante qui finira par vous avoir vous aussi.

Premier album tout désigné pour les fans des autres projets des membres, donc Pantheist et Aphonic Threnody en tête. Du funeral doom solennel, d'une beauté noire et aux accents cérémoniels.


Murderworks
Septembre 2018


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/towardsatl