Le groupe
Biographie :

Créé au Havre en 2009, Torture Throne est né de la rencontre entre Fabrice (batterie, ex Tales Of Blood Paris) et Damien (Guitare). Authentiques fans accros au death metal depuis le début des années 90, ils décident de former un groupe cru et direct. Le nom Torture Throne illustre cette volonté de traduire la noirceur, la brutalité et la spontanéité de cette musique. Après quelques soucis de line-up, Torture Throne construit son identité autour de Guillaume (basse – voix, ex Tales Of Blood) et Xavier (Guitare), eux aussi fans de death metal de longue date. En Créant un groupe de "true" death metal sale, vicieux, lourd, occulte, malsain, en opposition aux mélanges des styles et aux trop nombreux groupes aux influences –core actuelles, Torture Throne souhaite rendre hommage aux grands du death metal : Entombed / Dismember / Grave / Incantation / Imprecation etc. L'enregistrement du premier EP 5 titres "Thy Serpent's Cult" en autoproduction courant 2010 puis sa réédition par le label Obscure Domain Prod en version pro ouvre la voie pour de futures prestations scéniques.

Discographie :

2011 : "Thy Serpent's Cult" (EP)


La chronique


Je crois avoir croisé une DeLorean DMC-12 et avoir été happé par le Dr Emmet Brown et Marty McFly pour faire un petit tour dans les années fin 80's et début 90's du death metal. On pourrait croire que c'est kitsch, obsolète, ou vintage, mais bordel qu'est-ce que c'est bon !!!! Torture Throne c'est la tradition, le savoir faire, le respect des coutumes. Oh bien sûr, on pourra toujours dire que ça ne fait pas avancer le schmilblick comme dirait l'autre, que ça n'apporte rien de plus au death metal, mais en tous les cas c'est avec des groupes comme ça que l'on peut dire que le death metal, celui qui est et qui sera, existe bien.

Groupe Français, en provenance de la Terre natale des vaches à lait, celles dont le fromage nous délecte les papilles à longueur d'année, Torture Throne sort son premier EP, ou plutôt une première démo, et on peut dire qu'on va en faire tout un fromage. Tels que nous l'ont enseigné les anciens dans les années 90's, le death metal noir, malsain et torturé, à l'encontre de tous ces pseudos groupes de death actuels, visuellement c'est sans fioriture ni froufrous superflus que ces Havrais arrivent sur le marché du metal Français. Pochette noire, logo old school, tout pour plaire, d'abord aux trentenaires qui ont connu le "c'était mieux avant", mais aussi aux jeunes recrues qui veulent se faire les oreilles sur de la caillasse bien rocailleuse. Cette manière de présenter le groupe avec un style minimaliste, nous rappelle tous ces groupes de death qui étaient et qui le sont encore pour certains, représentés par l'illustrateur Chris Moyen, une grande icône de la pochette death metal s'il en est. Le noir est blanc, quelque chose de simple mais fort.

On parle de death metal depuis le début, et c'est bien de cela qui vous explosera les oreilles à l'écoute de "Thy Serpent's Cult", pendant une vingtaine de minutes, sur une épopée de cinq titres, Torture Throne arbore fièrement son attachement au death traditionnel qu'il soit américano-underground dans un style "occult death" comme les mangeurs de burger savent le faire, ou suédo-grassounet dans un style bien glaireux comme les scandinaves nous en ont pondu une tripotée. La recette est classique me direz-vous, c'est un fait, rien de nouveau de ce côté là, mais pourtant les mid-tempos, les grunts et les growls du bassiste chanteur, les ambiances... vous donneront malgré tout cette impression satisfaisante, cette idée épicurienne pour vos oreilles avides qu'il faut profiter des bonnes choses, même si on les a déjà goutées. C'est comme la bière, on sait quel goût elle a, on en a gouté des dizaines, mais pourtant bon nombre y reviennent avec un certains plaisir. Alors le death metal de Torture Throne c'est pareil.

Si le début de cette production, se voulait torturé à souhait avec même un son de guitare qui n'est pas sans rappeler l'ambiance et la note des Anglais de Paradise Lost époque "Lost Paradise" et "Gothic", la lenteur presque death/doom de "Golgotha" n'était que les prémisses d'un gros death metal bien saignant. Les titres qui suivent cette introduction sont sanglants, car ils y vont à cœur joie dans les sonorités très roots, très poilues comme les premiers Entombed et surtout Grave époque "Into The Grave" ou "You'll Never See...". Et ce n'est pas hasardeux si j'ai choisi de parler de Grave, car si les suédois ont Entrails pour remettre au goût du jour le death metal national chez eux, nous avons maintenant Torture Throne pour faire de même. Mais les Havrais ne se cantonnent pas à rester dans les limites trop reconnaissables du death old school suédois, car les vocaux de Guillaume nous ramènent vers la scène Américaine, rappelant le premier Vital Remains en première ligne, du Incantation même, si l'on poussait le bouchon trop loin et quelques similitudes parfois à la Dave Rotten de Avulsed. On retrouve des ambiances très morbides sur "Conjuration Of Supreme Agony", avec des guitares affutées pour le massacre. C'est jouissif. Un solo hennissant comme la monture « Pestilence » que chevauche la mort quand elle vient vous prendre.

Du death, du gros death metal, tous simplement, qu'arbore un vocaliste très sombre dans son timbre, des passages tantôt mid-tempos qui s'imprègnent des atmosphères les plus putrides et d'autres passages A mi-chemin entre Autopsy et Grave et les old Asphyx, Torture Throne maitrise largement son sujet, et ressort son idée directrice avec brio. On en prend pour notre compte, avec humilité le quatuor sait attirer son monde jusqu'à lui. Cette production fera certainement des petits qui devraient se faufiler dans les cdthèques comme un virus. Affaire à suivre...


Arch Gros Barbare
Septembre 2011


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.myspace.com/torturethrone