Le groupe
Biographie :

Jeune formation norvégienne datant de 2010, Tortorum ne compte que deux albums de black metal à son actif, dont "Katabasis" paru en Mars 2014 sur le Label World Terror Committee. S’il est vrai que la scène norvégienne est des plus prolifiques dans ce genre, il est parfois difficile de séparer le tout et surtout, de tomber sur un groupe qui se démarque des autres. Mais avec Tortorum, pas de surprise. Le groupe est composé de membres ayant déjà roulé leur bosse au sein de différentes formations de renom (Thunderbolt, Infernal War, Aeternus, Gorgoroth, etc...).

Discographie :

2012 : "Extinctionist"
2014 : "Katabasis"


La chronique


Tortorum est un groupe norvégien de black metal, formé en 2010 à ... Bergen. Hé oui, cette ville a ENCORE frappé. Ce qui est comme à chaque fois un avantage comme un inconvénient, car on a tendance à s’attendre au plus grand dès que ça vient de ce coin-là. Ils comptent déjà à leur actif, un album sorti en 2012 "Extinctionist", et continuent sur leur lancée avec "Katabasis". Et pour commencer avec ce petit nouveau, il faut d’abord parler de l’artwork de la cover. Créature démoniaque, flammes infernales... ça annonce la couleur. Et en la voyant, j’ai directement pensé au style de Watain. Et ça avant même de me rendre compte qu’ils partagent un producteur commun.

On va maintenant s’attarder sur le côté musical de la chose. Ouverture avec "Descensus", avec un piano entêtant pendant 2 minutes. En linguistique, on parle de collocation... personnellement dès que j’ai vu ce titre, mon cerveau a fait le lien "Chouette, une descente aux enfers !", mais ça c’est ma réaction et je ne m’attends pas à ce que vous ayez la même. "The Great Appetence" annonce le début des choses sérieuses, après cette introduction réussie. Impressions ? C’est un black maîtrisé sans réelle surprise, mais qui ne se refuse vraiment pas. Le trio arrive dès ce titre à attirer notre attention. Et "In Nameless NonBeing" confirme cette impression. Pas de grande innovation, mais de l’efficacité pure et dure. L’atmosphère instaurée permet de rendre l’expérience d’écoute très agréable. Pourquoi ne pas se laisser convaincre par cette petite virée dans les ténèbres du monde ?

"Severance And Perseverance" s’ouvre sur un hurlement des plus convaincants. On sent quelques influences de black plus moderne, peut-être mises en relief par la production qui n’est franchement pas dégueulasse. Le groupe martèle sévérement et réaffirme (si c’était encore nécessaire) qu’ils ne font pas dans la dentelle. Ouf. Suit le "As The Light Falls To Slaughter" au titre très inspirant. Hé oui, l’inspiration ne se contrôle pas ! Et comme quoi, l’instinct ne trompe jamais car ce titre va rapidement s’imposer comme un de mes favoris de l’album. Sans concession, violent et brutal à souhait. J’adhère totalement. "Into The Sixth Coil" continue le travail entamé, cherchant de plus en plus à nous entraîner dans cette fameuse descente aux enfers. Des cris de plus en plus torturés, des instruments maîtrisés à la perfection et une voix en background absolument hantante.

Avec "Open Wide The Gates Of Chaos", je suppute qu’on arrive bientôt au terme du voyage. Forcément dès qu’on ouvre les portes de l’enfer et qu’on relâche tout ce qui y traîne... Tortorum ne relâche pas l’intensité, et les vocaux se transforment en incantations. Incantations exhortant le Mal à venir s’emparer du monde et... D’accord, j’arrête, j’ai compris ! "Attributions To The Dead" est un titre aussi convaincant, mais qui franchement, va sans doute être très vite relégué à "l’introduction de ce qui vient après". Parce que oui, le titre de presque 10 minutes qui va suivre est LE morceau de cet album. La pièce maîtresse. J’irai même jusqu’à dire que c’est un titre d’une puissance rare, baigné d’une intensité extraordinaire. On ne décroche pas une seule fois et on se laisse happer. Sans discussion possible. Oui, "Beyond The Earth And Air and Sun" est ce qu’il fallait pour achever de me convaincre que Tortorum n’est pas à prendre à la légère, et ne fait pas tâche dans la scène norvégienne.

On pourra toujours râler sur le fait que la production est peut-être un peu trop soignée pour les puristes, et que les influences modernes se font bien sentir mais... Tortorum livre un album abouti et plus que convaincant. Au final, si vous êtes fans de black norvégien, vous devriez jeter une oreille à "Katabasis". Terme qui, je viens de le découvrir, voudrait dire "Descente". Pour le coup, le voyage aux enfers est réussi.


Velgbortlivet
Mai 2014


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.tortorum.com