Le groupe
Biographie :

Torche est un groupe de stoner / sludge originaire de Miami en Floride et formé en 2004. Un premier album sort en 2005, sur le label Robotic Empire, il est distribué en Europe par le label de Mogwai, Rock Action. Le deuxième, "Meanderthal", est publié en 2008 par le label Hydra Head Records. Fin 2008, le guitariste Juan Montoya quitte le groupe. Le groupe publie en tant que trio un split single avec Boris, suivi en 2010 d'un EP intitulé "Songs For Singles". Le groupe redevient quatuor en 2011 avec l'arrivée Andrew Elstner. Le troisième album, "Harmonicraft", est publié le 24 Avril 2012 par Volcom. En 2014, Torche signe sur le label indépendant américain Relapse. L'enregistrement du successeur de "Harmonicraft" a lieu au studio Pinecrust situé à Miami. Il est produit par le bassiste du groupe, Jonathan Nuñez, le mixage étant réalisé par Kurt Ballou du groupe Converge. Le cinquième album, "Admission", sort le 12 Juillet 2019.

Discographie :

2005 : "Torche"
2008 : "Meanderthal"
2010 : "Songs For Singles" (EP)
2012 : "Harmonicraft"
2015 : "Restarter"
2019 : "Admission"


Les chroniques


"Admission"
Note : 14/20

La dernière fois, je me demandais comment un gusse avait pu découvrir le feu et avait eu l’idée de le transporter. Sans y trouver des idées aussi saugrenues que pour le type qui a découvert le lait giclant des pis caressés, les scénarios style grottes de Lascau ont rapidement germé. Et dans son sillage tous les siècles d’évolution de l’Homme. Des siècles… Un peu comme ce qui m’a fallu pour me lancer dans l’écoute de cet album de Torche.

En vrai, je m’attendais à un groupe de metalcore. Et comme à chaque fois que je m’attends à ce genre de formations, je me suis planté. "From Here" et ses airs de Ghost stoné m’a directement fait ravaler ma fierté et ma langue de vipère. Torche donne allègrement dans un espèce de stoner sudiste où la fuzz est reine et les éloignements des codes du style légion. Presque psychédélique dans la répétition de ses enchaînements de notes, "Admission" tambourine relativement fortement le tympan ("Slide", "Times Missing"). Pourtant, sur la longueur, cette redondance voulue franchit parfois le seuil tolérable et devient un tantinet lassante. Tout comme les particularités des vocales jalonnant le concept de Torche ("Reeminder", "What Was", "Infierno"). Alors oui, "Admission" peut à la fois être aussi séduisant que repoussant. L’ensemble est correct, uniforme et va droit au but ("Admission", "On The Wire", "Changes Come"). Pourtant, pour être tout à fait complet, "Admission" semble avoir été amputé d’un petit quelque chose. Ce même petit quelque chose qui aurait rendu l’écoute plus fluide et entraînante en faisant disparaître certaines longueurs et lassitudes.

Merde, a priori, Héphaïstos a laissé échappé le feu une seconde fois pour que celui-ci revienne de nouveau aux Hommes. Ce qui induit inévitablement le fait que Prométhée va en prendre plein le cul une seconde fois. En même temps, difficile d’en tenir rigueur à Héphaïstos, rappelons d’ailleurs que le gusse avait déjà été bazardé du haut d’une montagne car sa mère le trouvait particulièrement dégueulasse à la naissance. Mais entre la ciprine et le placenta, difficile de devenir Brad Pitt… Bref, si cette fois la Torche s’appelle "Admission", l’utilisation qui en sera faite par les Hommes sera peut-être bancale. Alors bordel, qu’il songe également à le donner aux Femmes !


Rm.RCZ
Décembre 2019




"Restarter"
Note : 13/20

C’est un groupe que l’on prend toujours plaisir à écouter. Avec Torche, c’est la quasi-assurance d'une musique à la fois ronde, puissante et mélodique.

Servi par une production impeccable, Torche nous fournit quelque chose de très sludge. Auparavant, Torche, c’était moins sludge que cela, c'était de gros riffs puissants, violents et rentre-dedans, ici on est passé sur des morceaux plus lancinants, toujours bien servis par la production donc, entre sludge et doom. "Restarter" est bien moins brutal que ses prédécesseurs et les morceaux perdent en durée (beaucoup tombent sous la barre des trois minutes, ce qui nous donne un album sous les 40 minutes, un format "album" assez discutable donc). Cette redondance un peu sludge, avec des accents très pop au niveau de la voix et un phrasé très clair et complètement en opposition avec les chants "metal" habituels, apporte un certain vent de fraîcheur mais l’album devient un peu lassant à la longue. Les mêmes structures sont utilisées un peu trop souvent, l’ensemble manquant ainsi de relief et surtout de surprises. Le concept sludge était intéressant au départ de l'album mais devient vite lassant, et ce malgré un son et une production très puissants.

Torche revient en partie sur le devant de la scène avec certes quelque chose d’intéressant mais où il manque un petit plus indéniable pour en faire un grand album, "Restarter" est un album tout juste moyen, sans plus. Dommage, j’avais de bons souvenirs de Torche, notamment en live, mais ce retour avec "Restarter", qui est une forme de lien entre tous les précédents efforts, me déçoit sur le fond malgré de bonnes idées, et malgré une bonne production. Je reste sur ma faim…


Sam
Avril 2015




"Songs For Singles"
Note : 14/20

Etrange que ce nouveau Torche. J'avais quitté le trio aux Eurockéennes 2009 juste avant Kylesa avec un souvenir bien sludge / metal, je retombe aujourd'hui sur eux, tout foufou, au détour de leur maxi-EP "Songs For Singles" (8 titres au programme) quelque peu décevant. Du sludge bien lourdos que l'on connaissait, il ne reste plus que des miettes. Le côté rock est encore présent sur cette grosse vingtaine de minutes mais on se retrouve davantage face à quelque chose de plus léger... limite pop. Il est certain que la technique est toujours là, le son si caractéristique aussi, et la voix du chanteur atypique également. Pour la lourdeur, on repassera, c'est quelque chose de beaucoup plus speed et léger que nous sert le groupe, exit l'album assez énorme de 2008. Peut-être est-ce juste une impression de prime abord et qu'il me faudra un temps pour comprendre véritablement la totalité de cet EP. Le seul titre dépassant les deux minutes, "Face To Wall", recueille mes suffrages avec un son qui dénote du reste avec quelque chose de lourd et de pesant, et de plus conforme à ce que j'attendais d'un groupe comme Torche. Une qualité technique indéniable, un sens de la musique quand même bien présent mais une déception par rapport à ce que l'on pouvait attendre de Torche. Un virage musical peut-être mais au final, l'avenir n'est ce pas l'expérimentation ?


Sam
Septembre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.torchemusic.com