Difficile de passer à côté de l’information musicale la plus importante de cet été : après treize années d’absence, Tool revient avec un nouvel album. Même la presse généraliste s’est emparée de l’affaire, et comme d’habitude avec Tool, on a droit à cette grande mode Facebookienne, ce combat à mort entre les fans (celui qui poste en premier le nouveau morceau s’autoproclame le TRVE FAN absolu) et les antis ("Tool c’est trop de la merde" étant généralement l’argument de ceux qui se considèrent comme les seuls vrais fans de metal progressif… Coucou Max Yme). Quoi qu’on en pense, quoi qu’on en dise, Tool reste un monstre de la scène metal actuelle, les Californiens connaissant un succès fou depuis plus de vingt ans. "Fear Inoculum" était donc très attendu, encore plus qu’un Half Life 3, et on pouvait s’autoriser à penser que ça allait être du lourd.
Verdict ? Ça passe crème. Tool est de retour, aucun problème là-dessus. Je dois avouer que j’étais un peu sceptique lors des premières écoutes. Je me disais : "Merde, ça part quand là ?", mais non, tout va bien, ça part doucement mais sûrement. D’ailleurs, plus j’écoute cet album, et plus j’apprécie ces longs moments calmes, cette atmosphère Toolienne par excellence, et cette voix si unique qui me confirme que Tool n’est pas qu’un groupe à l’instru' démentielle, mais possède un chant largement capable de séduire le plus grand nombre ("Culling Voices"). Cet album est sans doute le plus accessible de Tool, il a un côté largement tout public qui pourra peut-être en décevoir certains. Comme je l’ai sous-entendu plus haut, ça ne cogne pas des masses, on est loin d’un morceau comme "Schism". Même si on trouve quelques riffs un peu plus rentre-dedans, comme sur "7empest", je me suis vite aperçu que ce n’était pas ce que Tool savait faire de mieux.
Ce que j’aime avec Tool, c’est cet univers à part, dans lequel je me sens complètement envouté grâce à une instru' totalement délirante. C’est en découvrant Tool il y a une dizaine d’années (seulement oui) que j’ai compris l’intérêt que l’on pouvait porter à cet instrument étrange qu’est la basse. La fin de "Pneuma" illustre bien ce phénomène, idem pour la fin du morceau suivant, "Invincible". On se sent vraiment bercé par les mélodies de Tool qui nous permettent d’apprécier chaque instrument à sa juste valeur. Basse, guitare et batterie s’accordent à merveille du début à la fin, et rien que pour ça, on se régale.
La seule piste vraiment loupée me semble être "Chocolate Chip Trip", mais heureusement, elle est de loin la plus courte. Pour le reste, on a du Tool comme on aime, souvent copié, jamais égalé. Alors certes, ce n’est pas leur meilleure production, mais plus je l’écoute, et plus j’ai envie de l’écouter encore et encore. Ce retour tant attendu s’avère être une belle réussite finalement.
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