Le groupe
Biographie :

Tiwanaku est un groupe de death metal progressif américain formé en 2003 et actuellement composé de : Ian Spencer (basse), Gabriel Lewandowski (batterie / Serpent Son, ex-Equinox, ex-Resurrection, ex-Unholy Ghost, ex-Aruspex, ex-Hellwitch, ex-Insatanity, ex-Killing Addiction, ex-Naphobia, ex-Sectioned, ex-Kauldron), Sean Hairy Valentine (guitare / Beneath The Remains, Curseborn, ex-Vermithrax), Ed Mowery (chant, guitare / ex-Fallen Idols, ex-Leash Law, ex-Nocturnus) et Ryan ONeill (clavier / ex-Synesthesia, ex-One Night Stand). Tiwanaku sort son premier album, "Earth Base One", en Novembre 2022 chez Unorthodox Emanations.

Discographie :

2022 : "Earth Base One"


La chronique


Si les Américains de Tiwanaku nous livrent leur premier album "Earth Base One" cette année, on ne peut pas qualifier le groupe de jeune pour autant puisqu'il s'est tout de même formé en 2003 ! Cela aura pris du temps mais l'album est bien là et le groupe pratique un death metal flirtant avec quelques sonorités progressives, ce qui ne vous étonnera pas quand vous aurez vu la présence de Ed Mowery dans le line-up (ex-Nocturnus).

"Visitor From Titan" marque d'ailleurs d'entrée de jeu une certaine proximité avec ces extraterrestres du death metal puisque ce premier morceau balance un mid-tempo bien lourd avec quelques claviers qui posent une ambiance menaçante et sombre. Pas mal de soli se font déjà entendre et la patte technique du groupe s'y exprime avec plaisir renforçant encore la dite filiation. Pour autant, Tiwanaku n'est pas une copie de Nocturnus et développe son propre style avec un death metal plus agressif, plus méchant et plus dur. La fin de ce premier morceau se fait d'ailleurs bien plus nerveuse avec une bonne volée de blasts et de gros tapis de deouble grosse caisse qui font très mal. Ce qu'il y a de commun entre les deux, c'est une ambiance, les thèmes abordés et l'apport des claviers qui a rarement été utilisé de cette façon dans le death metal, c'est à dire avec de grosses nappes planantes et spatiales. "Ghost War", après un démarrage lourd et death metal, part brièvement dans le thrash avec des riffs qui pourraient presque rappeler Megadeth avant que les ambiances froides et angoissantes ne reprennent le dessus. "Swarm" quant à lui remet la brutalité en avant avec là encore de gros blasts qui font mal et le retour de la double grosse caisse en mode rouleau compresseur, simple mais toujours aussi efficace. Le death metal de Tiwanaku n'hésite donc pas à flirter avec le progressif et le thrash et si les ambiances et les thèmes évoquent une filiation avec Nocturnus, le groupe n'est pas bloqué dans le passé bien au contraire. Le groove puissant et froid de "Closed Minds" m'a rappelé certains des albums récents de Illdisposed, un cassage de nuque impitoyable mais accrocheur et qui donne envie de taper du pied avant de vous briser les jambes.

Ce qui est emprunté au progressif c'est aussi cette façon de créer des morceaux très dynamiques, presque à tiroirs et qui changent donc de ton ou d'ambiance très vite et plusieurs fois par morceaux. Pour autant, on ne se perd jamais et les transitions aussi brutales soient elles sont bien amenées et Tiwanaku ne se perd jamais dans son propre dédale. Ce qui est probablement aidé par ce groove justement qui se fait entendre plus d'une fois ou tout simplement par le fait que le groupe vise une certaine efficacité. Du coup si les ambiances ont une bonne place sur "Earth Base One", la brutalité ne manque pas non plus une occasion de se faire entendre. On peut dire que le concept orienté science-fiction est bien rendu puisque entre la brutalité et les ambiances froides et sombres on retrouve bien ce côté déshumanisé et clinique d'une forme de vie hostile et déterminée. "Vision Abducted" fait d'ailleurs le pont entre les deux et se montre aussi froid, planant et spatial qu'accrocheur avec des mélodies directes qui vous entrent dans le crâne et des riffs de bûcheron au groove très sale. La plus grosse surprise vient tout de même de "Interdimensional" qui clôt l'album avec uniquement un chant clair très metal progressif d'ans l'âme pour un morceau mélodique et accrocheur qui tranche avec ce que l'on vient d'entendre jusque là ! Tiwanaku montre qu'il ne se pose aucune barrière et déploie une ambiance intéressante sur "Earth Base One" qui arrive à se faire riche et profond sans être trop difficile à aborder pour autant. C'est la science du riff qui tue et le fait que les mélodies arrivent souvent à faire une place quelque part qui rend le death metal du groupe captivant malgré sa complexité.

Tiwanaku aura mis du temps pour livrer son premier album mais cela valait le coup d'attendre puisque ce "Earth Base One" nous balance un death metal aussi technique que mélodique et riche en ambiances. On flirte parfois avec le thrash, parfois avec le progressif aussi mais ça reste toujours efficace et puissant voire brutal. On espère ne pas avoir à attendre aussi longtemps pour entendre du nouveau la prochaine fois parce qu'il y a des choses intéressantes là-dedans !


Murderworks
Décembre 2022


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.tiwanakumetal.com