Thyrathen sort son premier album pour fêter ses dix ans. Créé en Grèce en 2011 par Corax S. (batterie / percussions / chant), le groupe est maintenant composé d’A.Z. (guitare / basse, Gospel Of Grief, ex-Obsecration), Stefan Necroabyssious (chant, Funeral Storm, Katavasia, Varathron, ex-Kawir) et Alexandros (chant, Macabre Omen, The One, ex-Lvcifyre) pour la sortie de "Thanatopsis".

Avec "["Praelūdium" (Parodos):] Νυκτωδία", une longue introduction, le groupe va nous entourer de leur ambiance mystique pesante menée par cette voix féminine. Bien qu’il me soit totalement inconnu, ce texte possède une certaine portée oppressante qui colle à la perfection avec "…Of Mistress Earth And Zagreus", la composition suivante, qui lie un black metal brut avec des hurlements viscéraux. Le son dissonant donne parfois naissance à une énergie malsaine brûlante ou à des éléments plus aériens, puis "The God Of Mount Nysa" nous replonge de force dans cette noirceur angoissante et virulente. Le contraste avec les choeurs planants et les sonorités orientales douces sera total, nous plaçant au beau milieu de ce rituel impie qui nous mène droit sur "Diarchy - United As One", un titre encore une fois très brut qui pioche dans les racines du black metal tout en les agrémentant de cette touche de mysticisme qui renforce le côté malsain. Le son impur s’éteint soudainement pour laisser place à "Villa Dei Papiri (The Philosophical Library)", une composition extrêmement agressive qui mêle des mélodies tranchantes à cette base directe sur laquelle le groupe saupoudre sa touche aérienne.

L’ambiance redevient plus lancinante avec "Kyriai Doxai (Part I - The Tetrafarmakos Epitome)", un titre lent sur lequel des choeurs marchent avec les mélodies pesantes avant que le chant principal ne vienne sévir à nouveau, proposant une douleur palpable. Le final fera accélérer le tempo, puis "Transmogri(e)fication" vient à nouveau nous inonder de sa noirceur mystérieuse avec un calme sombre et différentes voix qui nous guident à nouveau dans ce labyrinthe de terreur, duquel on ne sortira que pour tomber sur le discours de "Flēbilis Moriendum (Μονωδία)". Une douce instrumentale accompagne cette voix vindicative, puis "ThanatOpsis" renoue avec le black metal malsain et pesant surmonté de ces hurlements viscéraux, puis une nouvelle pause nous permettra de souffler tout en restant entouré de cette ambiance oppressante avant que la flamme impie ne s’allume à nouveau. L’album prend fin avec "Exodus - Catharsis", la plus longue composition de l’album, qui reste ancrée dans la noirceur, mais en mettant en avant l’aspect majestueux de cette touche personnelle, tout en la mêlant avec les hurlements et les choeurs. La progression est saisissante, et l’explosion est libératrice.

Thyrathen a enfin trouvé sa voie. Bien que le groupe ait mis dix années à concrétiser sa personnalité musicale, elle est aussi théâtrale qu’unique. "Thanatopsis" mélange des racines black metal brutes avec des aspects majestueux, des voix puissantes et expressives, et surtout cette ambiance mystique envoûtante.