Le groupe Throneless n'était pas passé inaperçu avec son premier opus éponyme en 2015. Sans être révolutionnaire, leur musique nous rappelant par moments Conan, avait fait tilt dans notre esprit. Trois ans plus tard, les Suèdois, plus que jamais motivés, reviennent avec "Cycles" chez Black Bow Records. Et là, on redécouvre leur musique avec grand plaisir d'autant plus que celle-ci a pas mal évolué. En effet, tout en restant tout à fait reconnaissable, le style du groupe s'est affirmé, nous faisant moins penser à d'autres groupes.

C'est ce qui marque le plus au fil de ces quatre longs et tortueux morceaux, les Suédois ont trouvé leur truc, leur personnalité. On le ressent très bien avec des compositions plus travaillés, subtiles et bien sûr avec cette touche caractéristique. Pendant 40 minutes, nous sommes submergés par une musique oppressante, pachydermique et glaciale. Comme une vague sans sentiments, ni conscience, cet opus nous lobotomise le cerveau, mais ce n'est pas du tout négatif, attention, car même si c'est assez sado, on apprécie totalement ce que l'on écoute. "Born In Vain", qui débute, est, par exemple, ultra malsain mais nous hypnotise, nous laissant dans le vague tout comme l'excellent "Oracle" qui affiche une vraie prestance dans un monde chaotique et plaisant à la fois.

Throneless nous présente ici un doom / sludge tranché et morne qui cohabite avec une lumière blanche pas si lumineuse au fil des morceaux. Elle se retranscrit au travers de passages planants et atmosphériques nous faisant voyager dans une autre dimension. On se croirait vraiment dans l'espace dans le morceau-titre "Cycles" qui est plus calme mais aussi bien étrange. Il est assez relaxant, voire bienveillant, mais aussi ultra boueux et encore une fois froid. Le tempo lent et la musique épaisse à coup de gros riffs et de basse énorme sont aussi présents dans l’envoûtant "Senseless".

Le groupe nous présente un album complet, bien étudié, qui, malgré une musique pesante et malsaine, ne donne pas d'impression de lourdeur. Ils ont même réussi à intégrer des "respirations" dans leur musique qui, du coup, s'écoute plus facilement. "Cycles" nous met mal et c'est donc une vraie réussite !