Le metal est universel. Il rejoint tous les âges, toutes les ethnies, tous les groupes sociaux, sans juger. Alors si je vous dis thrash metal turc, cela vous surprend-t-il ? Au-delà de la curiosité, je crois que cela témoigne vraiment de la facette internationale du metal. Ce qui surprend vraiment dès les premières secondes de ce deuxième album du groupe, fondé en 2006, ce sont les ressemblances frappantes avec le son "old school" proche du vieux Metallica. Cela rappelle au passage d’excellents souvenirs, surtout pour tous les amateurs de la bande à Hetfield qui désespèrent d’un jour réentendre le Metallica des beaux jours.

Et lorsque s’affolent sous les riffs galopants de guitare sur la deuxième pièce, "Katacomb (Kingdom Of Resurrection)", on ne peut plus être dubitatif face à autant de nostalgie concentrée dans une seule chanson. Car oui, Thrashfire s’inspire directement du "Big Four of Thrash" : Metallica, Slayer, Megadeth et Anthrax, mais également du meilleur de ce que pouvaient offrir des groupes comme Death par exemple. La similitude est d’ailleurs frappante à la toute fin de "Katacomb", tant les riffs, inspirés et progressifs, se rapprochent de la formation de feu Chuck Schuldiner.

Vocalement, Burak Tavus évolue dans un style très death metal, proche d’un Alexi Laiho (Children Of Bodom). Cela vient distancer Thrashfire du thrash metal traditionnel flirtant ainsi avec un son plus death, plus agressif. Sinon, musicalement, thrash oblige, le groupe est fortement orienté vers les guitares ainsi qu’une batterie ultra rapide bien en avant-plan. Par contre, contrairement à certaines formation du genre qui proposent un son "And Justice For All", Thrashfire a plutôt opté pour une production puissante, large et avec une profondeur bien définie. La basse n’est pas en reste, comme en témoigne les excellents passages dans la frénétique "Supreme Command". Difficile de ne pas mettre cet album à plein volume et d’y aller d’une bonne séance de  headbanging  bien sentie.

Qui aurait vraiment cru que la véritable relève du death / thrash metal viendrait directement de la Turquie ? Moi le premier aurais été perplexe devant une telle affirmation. Et pourtant, ce "Into The Armageddon" s’avère pour moi une belle surprise en cette année 2019, au même niveau de qualité que l’excellent dernier album de Cattle Decapitation.