Le groupe
Biographie :

Thränenkind est apparu en 2007 à Munich. Le nom du groupe pourrait se traduire par "Les enfants des larmes", symbole de l’ouverture d’esprit et la nature sauvage de l’enfance face à la réalité déprimante de l’humanité dans la société moderne. La formation se dit anarchiste, végétarien, critique du capitalisme et de la civilisation industrielle. Leurs paroles abordent la relation entre l’homme et la nature, les relations interpersonnelles, la société, l’anarchisme et le désir de liberté. Après une première démo (2008) et un split CD avec Heretoir, "The Elk" (2013) est le premier album du quintette. Les premières années du groupe sont marquées par l’influence du post-black metal et du shoegaze, tandis que les années Lifeforce Records touchent davantage le crust et le punk hardcore. "King Apathy" (2016) confirme la versatilité du groupe et sa volonté de se concentrer sur l’atmosphère et la mélancolie de ses compositions.

Discographie :

2008 : "Eine Momentaufnahme - Der Rest Ist Nur Einsamkeit" (EP)
2013 : "The Elk"
2016 : "King Apathy"


Les chroniques


"King Apathy"
Note : 15/20

Thränenkind a beaucoup de choses à dire et à défendre. Le groupe collectionne volontairement les étiquettes en se disant "anti-tout" (anticapitaliste, antisexiste, anti-homophobie, antifascisme...), mais aussi straight edge, environnementaliste, vegan et anarchiste. Ne s’arrêtant pas là, nos anarchistes du 21ème siècle amoncellent les styles : post-metal, post-black metal, crust, post-rock, hardcore, punk. A ce moment précis, vous avez deux choix : soit vous tirez sur cette (énorme) ambulance ou soit vous laissez vos préjugés aux vestiaires. Malgré mon faible intérêt pour cette idéologie soigneusement étiquetée, modulable et fourre-tout, je reste enthousiaste durant la découverte de cet album.

En réalité, "King Apathy" n’est pas aussi compliqué à déchiffrer. S’il fallait comparer cet album à deux groupes, ce serait Isis et Harakiri For The Sky. En outre, Thränenkind creuse davantage son univers post-metal que black metal. Néanmoins, nos Allemands se distinguent grâce à une approche plus directe et brute de décoffrage. Le titre éponyme en est un parfait exemple. Globalement mélancolique et morose, "King Apathy" traîne sa peine sur 10 morceaux alternant entre plages atmosphériques et violences sans véritable rupture. En effet, mené par l’agressif Nil au chant, Thränenkind se détend rarement et la brutalité semble palpable sur tous les titres. A la différence de Harakiri For The Sky, vous ne trouverez pas de lyrisme ni de riffs mélodiques mais plutôt ce qu’il y a de plus abrupt et puissant chez ce dernier. Nos munichois sont peut-être des êtres sensibles et affligés, mais avant tout enclins à utiliser la force de leur style hardcore pour s’exprimer.

Pourtant, "King Apathy" ne se résume pas seulement dans ces termes. Cet album vogue toujours d’un extrême à un autre. Très polyvalent, voire trop pour rester post-metal, Thränenkind risque d’égarer quelques auditeurs et notamment les plus fervents fans de post et black metal. Un album que je recommande aux adeptes de ces deux genres et qui n’ont pas peur de prendre des risques.


Vinny
Novembre 2016




"The Elk"
Note : 13/20

Avec un nom imprononçable (enfin, "imprononçable" au vue du tréma et du nombre de "n" dans le nom, pour le reste on se débrouille) et une musique lancinante, le groupe propose 13 titres pour son premier album album. Etrangement progressif, "The Elk" de son doux nom fait la part belle aux mélodies de toutes sortes pour quelque chose d’assez ambiant et progressif avec à la fois des plages instrumentales et d’autres renforcées par un chant qui se pose en plaie béante et déchirée.

Les Allemands jouent à fond cette carte des mélodies et des ambiances, misant l’ensemble de leurs morceaux sur des guitares profondes, puissantes et mélodiques avec un martèlement permanent d’une batterie présente et discrète à la fois.. Avec des rythmes saccadés et des mélodies lancinantes, les morceaux sont des espèces de vagues musicales qui vont et viennent, entre morceaux calmes avec parties acoustiques et parties plus pêchues et métalliques. La précision teutone faisant le reste, le CD oscille entre ambiances et parties plus violentes, une sorte d’hydre à deux têtes. Des relents un peu tristes, des relents un peu nostalgiques, l’ensemble, bien produit, n’est qu’une enfilades d’ambiances où les mélodies guitares règnent en maître. Le chant est plus facilement rattachable à une mouvance death métallique de par sa tessiture. Une certaine ambiance de tristesse également se dégage de celui-ci. Une sorte de résignation sourde et triste, une nostalgie, s’accordant parfaitement avec les accords et le reste des instruments.

Les 13 titres s’enchaînent à la perfection, dans cette ambiance sombre et nostalgique. La production claire et précise fait la part belle aux guitares et à la voix. En conclusion, l’album n’est pas mauvais, constant et complet, alliant morceaux calmes et d'autres plus pêchus, avec une voix très présente. Les 13 titres reposant sur une production tout à fait à la hauteur. Dans la moyenne de ce qui se fait, cet album retiendra votre oreille un moment, mais pas bien longtemps.


Sam
Septembre 2013


Conclusion
Le site officiel : www.thraenenkind.com