Le groupe
Biographie :

Originaire du Suède, Thornium est est au départ le projet solo de Thypheus. Le groupe a été inactif entre 1997 et 2005, suite au séjour en prison de son fondateur. Thornium refait surface en 2008 avec à la clé un deal sur le label Hollandais Soulseller Records. "Fides Luciferius" sort au mois de Juin 2010.

Discographie :

1995 : "Dominions Of The Eclipse"
2009 : "Mushroom Clouds And Dusk"
2010 : "Fides Luciferius"


Les chroniques


"Fides Luciferius"
Note : 14,5/20

Comme je le disais dans ma précédente chronique, Thornium avait dû faire face à une mise en sommeil forcé de 12 ans ans pour cause d’incarcération de son leader. Typh s’était rappelé à notre bon souvenir avec son deuxième album l’année dernière "Mushroom Clouds And Dusk" (le premier date de 1995) qui nous montrait qu’il avait les crocs et qu’il n’était pas près d’arrêter la musique. On plongeait dans un black résolument old school et très brutal et que j’avais rapproché de Dark Funeral pour l’esprit "je te blaste la gueule d’abord et on discute après".

De ce côté là ça n’a pas changé, Typh en a encore gros sur la patate et on se prend une fois de plus une avalanche de blasts sur le coin de la gueule. Par contre dès la première écoute on remarque que Thornium a pris le temps de s’appesantir sur ses morceaux depuis "Mushroom Clouds And Dusk". Là où ce dernier durait dans les 36 minutes celui-ci en fait 58, alors forcément les morceaux tapent souvent dans les 6 ou 7 minutes. Et là si vous vous souvenez de l’album précédent vous devez être en train de vous dire un truc du genre : "j’espère qu’il a varié ses compos sinon on va doucement se faire chier !". Eh bien oui je vous rassure il a varié ses compos bien comme il faut (en plus je fais des rimes c’est pas beau ça ?). Résultat même si cet album est presque deux fois plus long que son prédécesseur on ne peut pas dire qu’on se fait chier. Il y a quelques longueurs de temps en temps et quelques passages qui auraient quand même pu être quelque peu raccourcis mais bon c’est pas la corvée non plus.

Et puis il a quand même appris à aérer son black brutal, ça blaste toujours bien fort mais on a quand même de passages mid tempo assez salvateurs, parce que tenir une intensité comme ça pendant près d’une heure ça aurait pu devenir lassant. Du coup l’album gagne parfois un côté malsain ou plus profondément sombre que son grand frère, plus riche dans ses ambiances dirons nous en tout cas. Autre surprise sympa, on retrouve sur plusieurs morceaux des soli de guitares vraiment pas dégueux qui tapent même carrément dans le shred parfois. C’est assez rare dans ce genre de black metal pour être signalé, d’autant plus qu’ici c’est vraiment bien foutu et que ça apporte réellement un petit plus aux morceaux qui en disposent.

Le seul truc qui me chagrine c’est ce son de batterie synthétique qui est monnaie courante de nos jours, même avec une boite à rythmes certains groupes arrivent à avoir un son plus organique. C’est surtout dommage dans des groupes ,comme celui qui nous occupe aujourd’hui, qui misent beaucoup sur la puissance de frappe. Plus le son de la batterie sera puissant plus la puissance fera de dégâts, ça a quand beaucoup moins d’impact quand la caisse claire fait "poc poc poc". Pour le reste c’est bon, les guitares sont bien tranchantes comme le veut le black metal et comme sur le précédent la basse a réussi à se faire une place au soleil (oups pardon). On entend tout clairement et c’est déjà pas mal finalement, mais bon je persiste à dire qu’avec une batterie plus couillue ça pourrait devenir méchamment violent.

Globalement on en revient à l’esprit old school qui animait déjà "Mushroom Clouds And Dusk", pas de gros changement de personnalité à l’horizon. Mais en tout cas un travail peaufiné, plus varié et plus riche qu’avant, c’est quand même assez rassurant de voir que le sieur Typh ne se repose pas sur une formule toute faite pour nous pondre le même album à chaque fois. C’est là que je me dis qu’il devrait attendre un peu plus d’un an pour sortir son prochain album et travailler plus longuement sur ses compos, je suis sûr qu’il peut nous sortir quelque chose de vraiment différent. Peut être que ceux qui bouffent 376564 albums de black par jour ne trouveront rien de palpitant là dedans, mais le travail est bien fait et il faut avouer que ça ratiboise quand même sévèrement. Peut être pas l’album que je me ressortirai tous les jours, mais une assez bonne galette dans le genre.


Murderworks
Août 2010




"Mushroom Clouds And Dusk"
Note : 16/20

Thornium a été fondé en 1993 et a sorti son premier album "Dominions Of The Eclipse" en 1995 après deux démos, et jusqu'à aujourd'hui c'était le néant. Et pour cause son leader Thypaeuz a visiblement passé une bonne dizaine d'années en prison. Pour quelles raisons je n'en sais rien, même la biographie du groupe ne le mentionne pas mais vu durée de l'incarcération notre ami ne doit pas être un enfant de coeur. Mais peu importe, l'essentiel n'est pas là mais bien dans le contenu de leur nouvelle galette "Mushroom Clouds And Dusk". Cette dernière nous présente un black metal tout ce qu'il y a de plus old-school, chose tout à fait normale puisque Typhaeuz à sa remise en liberté a sûrement voulu renouer de suite avec le style qu'il avait délaissé en 1995.

Pas de surprise donc ici mais par contre une musique très efficace et très sombre. Le black-metal pratiqué ici est très direct, ça blast dans tous les sens et les guitares pratiquent des incisions précises. La prod est froide mais propre et claire, on distingue sans soucis tous les instruments, y compris la basse même si celle ci n'est pas la plus présente. Les titres sont en général relativement courts, aux alentours des 4 minutes 30, en dehors du dernier titre qui fait péter presque 7 minutes au compteur. L'album comportant 8 titres vous aurez bien compris qu'il n'est lui non plus pas excessivement long et qu'il tape directement là où ça fait mal. Pour faire un rapprochement on pourrait à la limite comparer Thornium au black Suédois genre Dark Funeral. Pas de franches ressemblances entre les deux mais la même volonté de tout détruire avec un black-metal qui ne respire que rarement et qui assomme l'auditeur sous une avalanche de salves en fusion. Quelques passages mid tempo arrivent à se frayer un chemin mais ils sont assez rares et ne sont là que pour créer un contraste avec les passages speed qui leur succèdent.

On note aussi l'apparition de quelques touches de claviers de temps en temps, très discrètes et présentes uniquement pour relever le caractère glauque et froid de l'ensemble. Le dernier titre montre aussi une petite variation par rapport au reste de l'album avec l'incursion de riffs black n' roll comme sait si bien le faire Satyricon par exemple. Mais ce n'est qu'une excuse pour détourner l'attention de l'auditeur qui se prendra une horde de missiles sur la nuque lors de l'accélération finale. La voix quant à elle est constante du début à la fin, pas franchement hurlée ni haineuse mais plutôt bien vicelarde. En dehors de ça on constate aussi l'apparition de quelques soli assez rares dans le pur black-metal et qui font plaisir quand ils sont bien placés et bien joués , ce qui est le cas ici. L'album est vraiment ancré dans le black-metal des 90's, celui qui n'avait pas encore connu de "dérives" symphoniques avec apparition de claviers à gogo et chanteuses omniprésentes pour des morceaux gavés de mélodies sucrées et mielleuses. Thornium c'est du pur et dur, aucun compromis, du black-metal dans la plus pure tradition Suédoise. Pas de prisonniers ici, c'est la balle dans le crâne direct après lapidation à coups de parpaings pendant 36 minutes et 49 secondes. En résumé, un bien bon album de black-metal qui ne révolutionnera pas le genre mais qui démontre une grande efficacité et un savoir faire évident dans ce style.


Murderworks
Juillet 2009


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.thornium.com