"Nebulous Womb Of Eternity"
Note : 17/20
Attention à l’oppression de Thorn. Créé en 2020 aux Etats-Unis par le multi-instrumentiste Brennen Westermeyer (Paranoia Apparition, ex-Fluids), le projet nous offre aujourd’hui son cinquième album, "Nebulous Womb Of Eternity", et renouvelle sa confiance envers le label Transcending Obscurity Records.
"Ooze Maelstrom" nous frappe sans attendre avec un son gras et agressif caractéristique du death / doom, doublé des parties vocales malsaines pour créer un véritable raz de marée aussi pesant que dérangeant. Si la rythmique ralentit parfois, elle reste toujours aussi lourde en déversant ses riffs saccadés avant que les leads ne tentent de l’adoucir, laissant finalement place à "Entombed In Chrysalis" qui opte pour des touches de mélancolie angoissante. Les leads sont parfois assez stridents, renforcés par les rugissements qui passent de temps en temps près du pig squeal, mais le morceau est long et il se permet de développer des sonorités inquiétantes avant de se briser au milieu et de devenir quatre minutes de dark ambiant angoissant au possible, puis de revenir à la violence avec "Quartersawn Remains". Les riffs frénétiques reprennent, accompagnés par leurs harmoniques travaillées et perçantes, mais ce qui nous frappe le plus, c’est bel et bien la section rythmique inarrêtable, tout comme sur "Zombifying Mold" qui prend la suite avec une touche dissonante infernale, mais également un solo sinistre signé Daniel Bonofiglio (Fumes, Grotesque Mass, Gutvoid).
Le reste du morceau continue à une allure assez féroce, puis laisse place à "Haunting Gale" qui reprend le flambeau avec une agressivité assez similaire, mais les leads changent l’atmosphère du titre en le rendant plus mystérieux, passant cependant assez vite à "Gloaming Corporeal Form", un interlude très sombre où quelques murmures se joignent aux claviers étouffants. Le vocaliste Ryan Fairfield (Hallowed Butchery) rejoint Brennen pour "Nebulous Womb Of Eternity", le très long dernier morceau où les touches de doom sont les plus présentes, mais aussi et surtout les plus asphyxiantes, rendant l’air véritablement irrespirable pendant ses sept minutes où les rugissements nous terrifient, et où les leads apportent la seule touche lumineuse acceptable.
La productivité de Thorn égale aisément sa qualité. Si certains morceaux de "Nebulous Womb Of Eternity" sont très agressifs, les autres se concentrent sur l’atmosphère suffocante que son doom / death lui permet de créer.
"Evergloom"
Note : 16/20
Thorn n’est jamais loin. Créé en 2020 aux Etats-Unis par Brennen Westermeyer (Fluids,
Paranoia Apparition), le projet sort rapidement son premier EP, et commence à enchaîner
splits et albums. En 2023, il signe avec Transcending Obscurity, et annonce "Evergloom",
son troisième album.
L’album débute avec "Spectral Realms Of Ethereal Light", un titre relativement court mais
extrêmement saturé et oppressant qui laisse des hurlements se déverser sur nous entre les
éléments dissonants, qui nous mènent à "Xenolith Of Slime", une sorte de conglomérat
d’influences lourdes, criardes et écrasantes. Le musicien y ajoute des parties vocales
pesantes en arrière-plan pour accentuer la puissance brute, tout en saupoudrant le mélange
de leads inquiétants comme sur "Hypogean Crypt" où ils prennent une place plus importante
entre les riffs massifs. Le chaos progresse entre les passages imposants et les vagues de
blast vindicatives avant de ralentir pour laisser "Gaze Of The Seer" surgir d’un seul coup,
provoquant le retour de la double pédale ainsi que des éléments atmosphériques obscurs
pour intensifier les racines old school agressives.
Le final relativement plus doux nous
autorise un instant de relâche, mais "Wastelands Dimly Lit" prend rapidement la suite pour
nous marteler avec sa rythmique épaisse à un rythme effréné. Même lorsque le titre ralentit
il reste tout aussi abrasif, et il en sera de même pour la froide "Phantom Noose" qui mêle des
tonalités bruitistes à sa base éraillée, complétée par quelques leads mystérieux avant que
"Sapien Death Spiral" n’emprunte au grindcore pour construire son agressivité explosive.
"Farron's Covenant" continue de se nourrir avec une saturation poussée à l’extrême que ce
soit dans les parties rapides ou quelques passages plus lents et groovy, alors que "Thanatos
Basileos" fera naître une pointe de mélancolie grâce à une introduction plus planante, mais
tout aussi dissonante, en compagnie d’une voix en arrière-plan. "Evergloom", le dernier titre,
puisera dans ses racines les plus sombres pour créer un parfait équilibre entre lourdeur et
sonorités inquiétantes sans négliger les différents hurlements qui contribuent à cette
ambiance horrifique.
Thorn sait exactement comment procéder pour créer un son lourd, laissant la saturation
gagner chaque recoin de ses riffs tout en donnant à "Evergloom" une part sombre évidente
qui plaira aux amateurs de noirceur.
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