Le groupe
Biographie :

This Gift Is A Curse est un groupe de black / sludge metal / hardcore suédois formé en 2008 et actuellement composé de : Lars Gunnarsson (basse / chant), Christian Augustin (batterie), Patrik Andersson (guitare / chant), Jonas A. Holmberg (chant) et David Deravian (guitare). This Gift Is A Curse sort son premier album, "I, Gvilt Bearer", en Avril 2012 chez Discouraged Records, suivi de "All Hail The Swinelord" en Octobre 2015 chez Season Of Mist, de "A Throne Of Ash" en Juin 2019, et de "Heir" en Mars 2025.

Discographie :

2010 : "The Gift Is A Curse" (EP)
2012 : "I, Gvilt Bearer"
2015 : "All Hail The Swinelord"
2019 : "A Throne Of Ash"
2025 : "Heir"


Les chroniques


"Heir"
Note : 19/20

Il y a du nouveau chez This Gift Is A Curse. Après une existence discrète depuis leur dernier album, sorti en 2019, Jonas A. Holmberg (chant), Patrik Andersson (guitare/chant), David Deravian (guitare), Lars Gunnarsson (basse) et Christian Augustin (batterie) - accompagnés par Laura Morgan au chant - renouvellent leur partenariat avec Season Of Mist pour la sortie de leur quatrième album, "Heir".

"Kingdom" nous projette immédiatement au beau milieu d’un océan de noirceur, d’abord avec une vitesse chaotique, puis avec des hurlements saisissants qui nous hantent avant de finalement faire ralentir le morceau. Le duo vocal entre Jonas et Laura nous offre cet instant de répit salvateur avant que le son ne s’embrase à nouveau et ne nous traîne dans sa désolation jusqu’à "No Sun, Nor Moon" où le ton s’assombrit immédiatement, nous emprisonnant dans son cocon ténébreux avant de mettre à nouveau le feu aux poudres. Les riffs deviennent alors abrasifs et colériques, que ce soit dans ces influences black metal évidentes ou dans les influences sludge grasses, mais également dans la fougue des choeurs qui s’éteignent avec "Void Bringer", où la voix est presque plaintive sous ces coups lents et réguliers. Même lors du passage avec peu de saturation, on sent l’oppression développée par les musiciens qui grossit jusqu’à n’en plus pouvoir et exploser, nous offrant une nouvelle séance de violence avant de revenir progressivement à des bruits pesants, mais on retrouvera l’apocalypse auditive avec "Death Maker", où l’approche furieuse est de nouveau privilégiée. Le titre est très brut, autant au niveau de l’instrumentale que des parties vocales, mais il est également plus court que ses prédécesseurs et se permet donc de se déchaîner sans attendre pour rejoindre "Passing", interlude d’un peu plus de deux minutes qui nous voit reprendre notre souffle dans l’angoisse.

La quiétude devient fausse avec l’arrivée de "Seers Of No Light" où il ne faudra que peu de temps pour craindre l’éruption qui survient après une petite minute, emportant une fois de plus tout sur son passage dans ses passages les plus furieux, entrecoupés par quelques moments à peine plus calmes, puis des influences indus viennent temporiser avant que "Cosmic Voice" ne révèle sa vraie puissance. Le son devient alors aussi imposant et majestueux qu’apocalyptique, nous faisant parcourir des teintes intrigantes pendant que les voix se perdent dans l’immensité de la composition, mais le son devient plus froid et disparaît au profit de "Vow Sayer" qui repart à pleine vitesse et nous piétine à son tour dans sa noirceur. Les parties vocales sont vraiment perçantes, créant un véritable malaise rampant qui s’apaise en atteignant "Old Space" qui rappelle le son distant et aérien tout en y intégrant des parties obscures comme les murmures qui accompagnent le chant principal et l’aspect massif du morceau. Il conserve tout de même la dissonance, en particulier sur le final avant "Ascension", ultime composition qui permet au groupe de renouer avec sa fureur dévastatrice pour clore l’album avec tout de même une certaine maîtrise du rythme, s’autorisant des moments plus légers pour renforcer les déferlantes.

Affichant plus d’une heure au compteur, "Heir" peut surprendre, voire rebuter, mais pas les fans de This Gift Is A Curse, qui ont raison de croire en leur groupe favori : le rythme est parfait pour alterner violence pure, dissonance et quelques moments plus imposants. A écouter les yeux fermés.


Matthieu
Mars 2025




"A Throne Of Ash"
Note : 14/20

Bordel, avec un tel blase, “This Gift Is A Curse”, j’ai eu peur d’me taper un groupe de core à la con. Je me voyais déjà pester après la rage de dents du chanteur, hurler sur la mèche trop lisse du guitariste et dégueuler sur l’obésité flagrante du bassiste qui passerait bien plus de temps à se goinfrer chez Ronald qu’à poser trois foutues notes sur son manche. Puis, j’ai mis l’album, et l’intro bruitiste m’a fait me questionner longuement sur ma vie le temps de deux minutes. Deux minutes durant lesquelles j’ai caressé du doigt mon ami Google qui m’a reproché de ne jamais avoir entendu un album de This Gift Is A Curse avant ce "A Throne Of Ash". Parce qu’en plus de garder mes données, la version rapide d’Internet Explorer m’a renvoyé en pleine gueule le fait que le cadeau d’aspect maladif était importé de Stockholm et qu’il grésille du black depuis 2008. Alors secrètement, je me suis mis à me faire ma petite tirade pour te remballer, toi, le spécialiste de This Gift Is A Curse qui viendrait me chercher des noises. Mon choix s’était arrêté sur un “J’m’en fous un peu, j’suis pas un “trve” du cul moi” clair, net et appuyant ce côté “stade anal” du développement de l’enfant. Pourtant, c’est à ce moment que "Haema" a laissé sa place à "Blood Is My Harvest" et avec lui qu’à surgit le reste de l’album qui se veut tout aussi bruitiste.

"A Throne Of Ash", ça fait quand même sacrément morte-flamme et couilles de dragons. Cendres ou mégots, passée la surprise d’un alliage black metal / sludge des plus violents, ce troisième album s’inscrivait dans une espèce de redite jusqu’à la dernière minute de "Gate Dweller" et cette luminosité sordide inatteignable qui en jaillit. Par vagues, "A Throne Of Ash" s’injecte des sonorités bien plus “post” ce qui lui permet de gagner en contraste et en efficacité. Là où les premières pistes s'inscrivent dans un amas uniforme d’agressivité cradingue porté par des blasts et des cris parfois inaudibles ("Blood Is My Harvest", "Threshold"), le “second tiers” d’"A Throne Of Ash" se révèle bien plus aérien. Si certains passages rappelleront aisément les Au-Dessus, The Great Old Ones et compagnie, force est de constater que cet aspect est plus intéressant que le premier ("Monuments Of Dead Gods"). Évidemment, lorsqu’on parle de dédain pour l’humanité et de haine, mieux vaut toutefois rester violent. Alors la raison de tout ceci est-il un goûter volé dans la cour d’une école élémentaire suédoise ? Aucune idée. Quoi qu’il en soit, "A Throne Of Ash" connaît quelques longueurs, en partie liées à la similitude des titres et de l’approche dans la composition ("I Am Katharsis", "Wormwood Star").

Finalement, "A Throne Of Ash" peut se résumer en quarante minutes de black metal dans la tradition suédoise : du blast, des aigus, de la distorsion tout aussi forte en treble. Le gros point faible de cet album est cette fâcheuse tendance à s’inscrire dans la violence si violente qui, à la longue et faute de variations, elle en devient fade. Désormais, je suis certainement un peu plus dangereux pour la société. L’agressivité épileptique de cet album a, sans aucun doute, laissé des séquelles irréparables sur l’un de mes cortex. J’ai envie de violer des canaris et d’exploser des poussins précuits pour KFC contre des murs. “Le metal, c’est trop brutal lol”.


Rm.RCZ
Août 2019


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/thisgiftisacurse