Le groupe
Biographie :

Il ne sera pas utile de s'attarder sur la présentation des musiciens. Comme le suggère le groupe lui-même, il serait facile de qualifier  The Winery Dogs  de  supergroupe, et ce, sans même écouter le résultat final. La réunion de Richie Kotzen (Poison, Mr. Big), Billy Sheehan (Steve Vai, David Lee Roth…) et de Mike Portnoy (Dream Theater) a largement de quoi faire tourner les têtes. Début de l'enregistrement studio de l'album "The Winery Dogs" en 2012 pour une sortie officielle en 2013. En 2015, et preuve du succès du groupe, un deuxième album sort, "Hot Streak".

Discographie :

2013 : "The Winery Dogs"
2015 : "Hot Streak"


Les chroniques


"Hot Streak"
Note : 13/20

Quand on parle d’un supergroupe, le talent des musiciens le composant est rarement à prouver. Pourtant, l’efficacité de l’ensemble peut être démontré ou démonté avec plus ou moins d’arguments. Ce n’est pas parce que vous aimez trois ingrédients que les trois mélangés vous feront rêver. Je sais tout de même, de réputation, que The Winery Dogs est un groupe qui sait y faire. Alors un avis sur cet album ?

Question rhétorique puisqu’il s’agit d’une chronique. Bien sûr que j’ai un avis sur cet album. Un avis mitigé, mais un avis quand même. Je ne vais faire de la lèche ni à Portnoy ni à Kotzen ni à Sheehan mais nous faisons bien face à trois musiciens reconnus. Pourtant dès le premier morceau, "Oblivion", quelque chose me semble terriblement plat, comme si le mixage ne faisait pas ressortir ce quelque chose qui doit ressortir. La voix sonne tristement ennuyante au bout d’un rapide moment et ce jusqu’à la fin de l’album, même sur une ballade comme "Fire". L’instru' est pourtant bonne sur l’ensemble de la galette mais vous savez il y a cette impression de déjà-vu et de "rien d’innovant" qui me donne réellement le sentiment de faire face, non pas à un supergroupe, mais à un groupe tout court. Et je parle bien là d’un groupe de renommée moyenne. La puissance du line-up n’est pas ressentie. Je dois pourtant m’efforcer de terminer l’album, mais rien n’y fait. Malgré des refrains accrocheurs comme dans "Captain Love" et "Hot Streak" rendant les morceaux très relativement intéressants, il y a vraiment un semblant de vide qui se fait de plus en plus présent sur la longueur. C’est déjà comme si tout avait été dit puisque arrivé à la moitié de l’album, tout a déjà été écouté. The Winery Dogs offre un deuxième album ni dégoûtant ni ragoûtant. On aime ou on n’aime pas mais ce qui semble évident c’est que Ritchie Kotzen, Billy Sheehan et Mike Portnoy peuvent mieux faire, et ont déjà mieux fait. Que ce soit ensemble ou séparément, ils ne doivent pas rester sur des acquis. Et je ne parle pas d’acquis personnels mais bien d’acquis musicaux. Des choses que l’on entend depuis des décennies. Bref, du réchauffé.

A l’heure où est écrite cette chronique (environ un an et demi après la sortie de l’album), le groupe est actuellement en pause à durée indéterminée. Sans doute le temps pour eux de réfléchir à mieux et de se consacrer à leurs autres projets. Les musiciens sont à suivre, le groupe l’est moins.


John P.
Mai 2017




"The Winery Dogs"
Note : 17/20

On ne présente plus ces trois géants de la musique, réunis dans une formation pour notre plus grand plaisir. Richie Kotzen assure le chant lead, les guitares, les claviers et les percussions pendant que Billy Sheehan (basse) et Mike Portnoy (batterie et percussions) assurent aussi le chant. La difficulté de parler d'un tel album, avant même de l'avoir écouté, est de ne pas de laisser submerger et influencer par le respect porté à de grands noms de la musique tels que ces messieurs. J'ai donc décidé de l'écouter en tentant autant que possible de ne pas tenir compte du line-up et de dans considérer les membres du trio comme de parfaits inconnus.

Cet album éponyme est avant tout une merveille de technicité et de professionnalisme (on pouvait s'y attendre). Les instruments sont maniés à la perfection, comme s'ils ne formaient qu'un seul être avec les musiciens (ils ne sont vraiment que trois là-dedans ?). Mais la bonne surprise est que les trois gaillards ne se contentent pas de leur niveau de maîtrise musicale et de leur réputation pour nous livrer un album "coup de pub promotionnel". Les titres mélangent un nombre indéfinissable de styles : du rock, du jazz, de la fusion, certaines sonorités prog, du shred point trop n'en faut, bref, tout y passe. Les titres ne s'éternisent pas pour autant dans de longs passages de démonstrations et le talent sert vraiment la musicalité. Le chant apporte une légèreté aux instrus qui, seules, auraient peut-être limitées l'audience aux purs musiciens uniquement (comme souvent le shred par exemple) ou auraient rendues les ambiances moins facilement accessibles à un public qui, ici, peut vraiment être complètement hétérogène et varié.

Cet album reflète bien le plaisir qu'a dû ressentir The Winery Dogs  à composer et enregistrer, mais aussi et surtout la volonté non pas de juste se faire plaisir mais surtout de nous en donner : et l'essentiel est là puisqu'il nous en procure plus que de raison. Vous n'aurez qu'une envie après la découverte de cet album, si ce n'est celle de le réécouter, c'est de foncer tout droit travailler votre instrument ! Une fois de plus la marque des plus grands reste cette humilité et cette intelligence de la composition, tout en étant capables de nous en mettre plein la vue, et bien évidemment, plein les oreilles. Bref, un grand bol d'air pur bien agréable.


Radien
Décembre 2013


Conclusion
Le site officiel : www.thewinerydogs.com