Le groupe
Biographie :

Originaire du Pays-Basque, The Rodeo Idiot Engine sévit dans un mathcore chaotique. Crée début 2009, le groupe fait ses premiers concerts pendant l'été de la même année. Leur premier EP sort début 2010 suivi de deux tournées ptomotionnelles, une en Europe et une en Espagne et au Portugal. L'année suivante, ils sortent leur premier album "Fools Will Crush The Crown" sur le label Throatrunner. Deux ans plus tard, une nouvelle tournée accompagne l’album "Consequences". Il faudra à nouveau attendre deux étés pour découvrir "Malaise".

Discographie :

2010 : "The First Fall" (EP)
2011 : "Fools Will Crush The Crown"
2013 : "Consequences"
2015 : "Malaise"


Les chroniques


"Malaise"
Note : 17/20

The Rodeo Idiot Engine. Putain, ça fait un bail. Ma dernière chro’ remonte à 2013, la première à 2010 et entre temps j’ai eu le temps de les voir en concert, et de tâcher le t-shirt que j’avais acheté ce soir-là. Je le porte toujours d’ailleurs, ne sachant pas si ce sont des traces de sauces BBQ ou d’une copine qui avait besoin d’un truc pour pas mettre du foutre partout entre mon lit et les chiottes. Bref, je suis content de les voir dans ma liste les mecs.

De prime abord, la recette n’a pas changé. Les premières notes de "Le Parfum" suffisent à rétablir dans ma tête le chaos que j’avais découvert avec plaisir par le passé. C’est étouffant, rien n’est établi, et les soulagements s’apparentent à un bain de lames de rasoirs. En fait, TRIE repart de la base et va ensuite démêler une musique plus nuancée, plus mûre, plus poignante. C’est "Carrying Icons" qui va initier le renouveau du groupe suivi du magnifique "Passing Daemons" qui est un morceau absolument passionné. Pour autant, The Rodeo Idiot Engine  est capable d’enchérir avec "Syngue Sabout", qui n’est autre que LE meilleur morceau de cet opus. Le chant est énorme, le chaos sublime, comme si on pouvait peindre le monde telle une nature morte.

Remise des pendules à l’heure avec "Je Me Noierai", incisif et lancinant à la fois avec ce chant très screamo, proche de celui qui a marqué les grandes formations du genre. Avec ses plus de sept minutes et une introduction très mécanique, "Ildoak" aurait pu être la dernière (ou la première) piste. Que nenni. Après avoir martelé fermement nos écoutilles sans aucun chant, TRIE décide d’enquiller de plus belle pour un dernier relais avec le combo "Malurrak", "Final Relief" et "Thousand Of Nails" sauf que, le mec au pistolet ne tire pas en l’air et à blanc. Ça s’agite démésurément, le souffle est court, et il est temps de franchir la ligne avant que tout s’écroule. Toi avec. La musique finale, presque sacrée, vient souffler une dernière fois sur un monde en ruines avant de le laisser là, fumant.

Je crois que je l’avais déjà pensé par le passé mais ces artistes, je trouve, sont davantage expressifs sous leur casquette plus post-hardcore que math’. Incroyable de puissance, la musique vient tordre les oreilles et le cervelet, appuyée par un enregistrement hyper soigné. Rien ne sert de chercher du positif ou de l’espoir dans ce que The Rodeo Idiot Engine dégage. L’album s’appelle "Malaise", et il vous met bien mal avant de dormir. On parle souvent de ces groupes comme étant des exutoires. Ici, nous avons tout l’inverse.


Kévin
Mai 2019




"Consequences"
Note : 17/20

C'est devenu une habitude maintenant. A chaque nouvel album, The Rodeo Idiot Engine nous inflige une série de gifles bien senties sous forme de mathcore cataclysmique. Une fois encore, un travail important a été fournit sur cet artwork aux personnages ectoplasmiques qui nous annonce que cette fois encore ce n'est pas le pays des bisounours que cet opus va nous faire découvrir.

"Consequences", le titre et l'album, commence pourtant presque sereinement. Presque, car on sent quand même l'intro style cheval de troie, et c'est bel et bien une armée de roulements de batterie, de riffs tranchants et de hurlement qui envahit nos oreilles. La stratégie de bataille est pourtant bien connue mais reste efficace comme le prouvent des titres comme "Life Sentence", "Mass Gave", "Candor" qui sont des rouleaux compresseurs jouissifs et autres "Spitting", "The Stakes" et "Zigeuner" qui font carément dans l'expéditif. TRIE fait dans le truc qui arrache clairement, personne ne peut si tromper, et ce mathcore taillé dans du metal rouillé est des plus plaisants de par son efficacité. Néanmoins, le groupe nuance son propos avec talent pour ne pas sombrer dans un truc répétitif et fatigant sur la durée. Des morceaux comme "Gravel", "Masks" ou encore "Frozen Hearts" nous font ressentir bien d'autres choses. Une voix écorchée, une batterie moins rapide mais plus percutante et des mélodies maladives. Le désarroi, la souffrance, la fatalité et le manque d'espoir sont autant d'éléments qui viennent se greffer au chaos ambiant. La galette se ferme sur "Behind The Scars", qui finalement n'apporte pas énormément à cet album déjà bien complet, mais qui permet de faire durer un peu le plaisir.

Au travers de "Consequences", The Rodeo Idiot Engine affirme davantage sa personnalité et son caractère bien trempé. Les parties mélancoliques voire complètement dépressives sont particulièrement réussies mais semblent magnifiées par les passages ultra-violents. TRIE sait se renouveler en gardant une cohérence au fil des sorties. Alors vivement la prochaine.


Kévin
Novembre 2013




"The First Fall"
Note : 16/20

"Impressionnant" est je pense le terme qui définit le mieux The Rodeo Idiot Engine. Pour le premier EP d'un groupe encore jeune, la qualité des compositions ainsi que celle de l'enregistrement force le respect. A peine le bouton "Play" enfoncé pour lancer le CD que déjà on a l'impression de se faire piétiner par un troupeau de taureaux affamés. "Dirty Hands", le premier morceau, donne tout de suite le ton. C'est du mathcore, il n'y a aucun doute! Le riff est paralysant de puissance, appuyé par un batteur talentueux. Forcément cela rappelle la référence du genre The Dillinger Escape Plan, mais comment leur en vouloir quand on connait l'impact de ce groupe dans ce style si particulier. Au niveau vocal, rien à signaler, les cris sont puissants et nerveux, on en demande pas plus. Peut-être que quelques variations vocales auraient été les bienvenues pour déstabiliser d'avantage.

"Tightening" débarque avec la ferme intention de poursuivre ce que le premier morceau à commencer, détruire le cerveau de l'auditeur par une déstructuration extrême de la musique. On se demande presque comment les musiciens eux-mêmes font pour se souvenir de leurs parties. Ajoutons à cela un rythme très saccadé qui ne laisse que rarement la place à des notes qui sonnent. Ce second titre rappelle un peu les américains de Graf Orlock. L'effet radio très bien placé permet d'alléger un peu le tout de manière intelligente sans abuser d'effets impossible à retranscrire en concert. Place à "Good Road Johnny Vacance" où l'intro nous laisse entrevoir un espoir de rafraichissement auditif … et non ! Les cinq musiciens vous martèlent le crâne avec acharnement et on en redemande! Un passage très typé The Chariot  nous confirme que les membres de T.R.I.E sont admiratifs de la scène Américaine et qu'ils y puisent intelligemment leur inspiration. Si il y a une intro de mathcore originale et osée c'est bien celle du morceau qui suit ! "Another Day In Rodeo Life" débute par un sample éléctro assez réussi qui prend fin lorsque le chanteur s'impose avec un hurlement agressif. Le reste du morceau reste dans la lignée de ce que le groupe nous offre avec les trois titres précédents. Le suivant en revanche se différencie un peu des autres avec des sonorités inhabituelles mêlées à un riff presque punk. "The Testament Of William Jay William" est le bouquet final de cet EP, où les grattes se calment pour caresser les tympans de l'auditeur de mélodies puissantes et cyniques qui vous arracheront peut être un frisson.

The Rodeo Idiot Engine "The First Fall", c'est un EP indispensable pour les amateurs de mathcore et de sensations fortes ! Que dire de plus… affaire à suivre !


Kévin
Avril 2010


Conclusion
Le site officiel : www.therodeoidiotengine.com