Le groupe
Biographie :

The Murder Of My Sweet est un groupe de gothic metal suédois formé en 2007 et actuellement composé de : Daniel Flores (batterie, clavier, chant / 7days, Crash The System, Mind's Eye, Tears Of Anger, The Codex, XsavioR, ex-Hubi Meisel, ex-Zool, ex-Afterglow, ex-Evil Masquerade, ex-Fatal Force, ex-Mindcage, ex-Secret Sphere), Angelica Rylin (chant / Angelica), Patrik Janson (basse / ex-Platitude) et Mike Palace (guitare). The Murder Of My Sweet sort son premier album, "Divanity", en Janvier 2010 chez Frontiers Records, suivi de "Bye Bye Lullaby" en Mai 2012 chez AFM Records, de "Beth Out Of Hell" en Août 2015 chez Frontiers Records, de "Echoes Of The Aftermath" en Janvier 2017, de "Brave Tin World" en Décembre 2019, et de "A Gentleman's Legacy" en Décembre 2021.

Discographie :

2010 : "Divanity"
2012 : "Bye Bye Lullaby"
2015 : "Beth Out Of Hell"
2017 : "Echoes Of The Aftermath"
2019 : "Brave Tin World"
2021 : "A Gentleman's Legacy"


Les chroniques


"A Gentleman's Legacy"
Note : 16/20

Daniel Flores est connu du milieu du prog metal comme le maître derrière Mind’s Eye. La formation étant séparée, The Murder Of My Sweet est donc le groupe principal du grand batteur / producteur. Les fins connaisseurs auront sans doute l’impression que "A Gentleman's Legacy" leur dit quelque chose. Ils n’ont pas tort puisque ce sixième album complet du groupe se veut une suite directe de l’album concept "A Gentleman’s Hurricane" de Mind’s Eye, sorti en 2007. Celui-ci racontait l’histoire d’un membre de la CIA, Adam Evangelisca, devenu paria. Au travers de ses confessions au prêtre l’ayant pratiquement élevé, il finira entre autres par rencontrer pour la première fois sa fille, Pandora. "A Gentleman's Legacy" raconte donc l’histoire de Pandora qui, au fil du temps, prend sa revanche sur ceux qui donnaient des ordres à son père, l’antagoniste de l’album, l’Illuliminati.

Le personnage principal est donc porté par Angelica Rylin au chant. Elle est de ces chanteuses au timbre posé mais puissant, mélodique et expressif. Sa voix se marie parfaitement au style de musique préconisé par Flores, un amalgame entre le metal mélodique et le progressif. Sans nécessairement faire dans les arrangements les plus complexes, Flores parvient à insuffler dans sa musique juste assez de technique pour que l’auditeur ressente un certain défi d’écoute sans pour autant que le tout soit intriquant. De ce constat, il est facile de comparer The Murder Of My Sweet à Seventh Wonder, à la différence que le premier s’approche plus du rock progressif, comme si le vieux Genesis s’était mis au metal.

Au-delà du talent indéniable de Flores pour l’écriture de morceau alambiqués, c’est également au niveau des mélodies que celui-ci excelle. Cela se veut pratiquement essentiel lorsque vient le temps de produire un album concept, cette impression que l’on nous raconte vraiment une histoire, et ce, de morceau en morceau, en une seule et unique fresque musicale. La performance de Rylin ne serait rien sans la présence de musiciens de premier plan et Flores s’est donc assuré d’avoir à ses côté les meilleurs du genre, avec Mike Palace à la guitare ainsi que Patrick Janson à la basse, celui-ci n’étant pas étranger au metal progressif, ayant évolué au sein de Platitude. Et niveau production, vous ne serez pas surpris que l’album sonne comme une tonne de briques, Flores n’ayant plus besoin de présentation à ce niveau. Il aurait été dommage qu’un tel album souffre d’un mix déficient et clairement Flores s’est assuré que cela ne soit pas le cas.

Les amateurs nostalgiques des grandioses performances de Shadow Gallery, par exemple, seront ravis à l’écoute de "A Gentleman's Legacy".


Mathieu
Février 2022




"Brave Tin World"
Note : 17/20

Le metal symphonique est légion aujourd’hui. Nul besoin d’en étaler une liste ici, les vrais amateurs savent déjà qui s’y trouverait de toute manière. Se disant la réponse suédoise aux groupes comme Within Temptation et Delain, The Murder Of My Sweet tente de sortir son épingle du jeu avec ce cinquième album en carrière, celle-ci couvrant près de 13 ans d’existence.

Les trois premières pièces de l’album se placent aisément dans le moule du metal mélodique à saveur symphonique. C’est plutôt sur l’excellente "Reasons To Live" que le tout sort du lot. Avec sa rythmique saccadée et un son proche d’Evanescence, l’ensemble drapé d’une production moderne, cette approche plus progressive du groupe est plus que bienvenue. S’ensuit "Safe In The Shadows", un autre petit bijou de morceau, genre pseudo ballade rock à la Kansas ou Extreme, mais le tout encore une fois axé sur des arrangements recherchés, rendant le tout inspiré et inspirant. Cette inspiration transparaît d’ailleurs beaucoup dans "Everyone Wins" et son amalgame hard rock et metal moderne. En résumé, The Murder Of My Sweet" réussit le pari de proposer un album résolument rock, mais sans jamais renier ses influences metal. Le résultat est un album qui ne flirte jamais avec le kitch, témoignant du sérieux des membres du groupe et du respect qu’ils portent au genre. L’apothéose arrive par contre sur "Memento" où le groupe ne se gêne pas du tout d’émuler Eurythmics et le résultat est à la fois particulier et excellent à la fois.

Vocalement, Angelica Rylin possède un sens inné de la mélodie, et jamais elle ne force sa voix, se concentrant plutôt de livrer une performance toute en finesse, démontrant clairement un talent indéniable qui la place aisément dans le top 10 des chanteuses metal. Le groupe n’est pas en reste côté musiciens, les gars étant tous de vieux routiers du genre, Daniel Flores en tête à la batterie. Connu pour son travail avec Mind’s Eye en particulier, je ne serais pas surpris d’apprendre qu’il est un des raisons principales des arrangements progressifs du groupe.

Ainsi, comme je le mentionnais d’entrée de jeu, ce qui au fil des trois premières pièces laissait présager un autre album sans trop d’originalité, s’avère au final un excellent album de metal mélodique, divertissant et distrayant à la fois. Si les Within Temptation de ce monde se commercialisent de plus en plus, oubliant au détour leurs origines, il est rassurant de savoir que des groupes comme The Muder Of My Sweet s’assurent de perpétuer le genre.


Mathieu
Février 2020




"Echoes Of The Aftermath"
Note : 17/20

Après avoir bien apprécié leur précédent opus, un concept-album des plus réussis, cette fois, avec "Echoes Of The Aftermath"  je découvre une toute autre et nouvelle histoire. Plus intime, plus moderne, l’écoute est différente.

Le morceau d’entrée en matière, "Sleeping Giant", nous montre les nouvelles couleurs du groupe : un peu plus de pop dans le mélange, qui n’enlève en rien cependant à ce qui rend la musique envoûtante. Là encore, c'est percutant et lancinant, on a du mal à se sortir cette mélodie de la tête. Ce n’est pas aussi précis qu’un tube de l’été répété en boucle à la radio mais c’est une sensation musicale qui reste. Des violons, une voix de conteuse, le tout rythmé, il n’en faut pas plus. Les Suédois ont choisi "Personnal Hell" pour leur clip vidéo, illustrant les difficultés de la vie quotidienne, avec comme message de laisser courir, d’avancer. La musique suit le message, tendant vers un air majeur, joyeux, saupoudré de notes mineures qui teintent le tout d’un voile. On a parfois envie de sourire mais en même temps on est sur la retenue.

Et c’est comme ça tout le long de l’album, The Murder Of My Sweet est subtil et sait se servir de sa musique pour évoquer chaque histoire, usant de samples ambiants pour accompagner les musiciens, sans en mettre partout. Ce n’est pas l’album pour headbanguer ou en prendre plein les oreilles, par contre si vous écoutez bien, vous remarquerez le travail de composition pour amener l’auditeur dans une certaine ambiance, le tout sublimé par la douce voix d'Angelica.

Le mixage global va dans ce sens, il offre un écrin de velours au master, nous faisant profiter d’un petit moment de détente avec de la bonne musique. Avec cet opus, rien d’original ou de nouveau à l’horizon dans le style metal gothique mais on passe un bon moment et il se réécoute avec plaisir !


Fianna
Février 2019




"Beth Out Of Hell"
Note : 18/20

Troisième album pour The Murder Of My Sweet, le combo suédois nous revient cette année avec "Beth Out Of Hell". L'enfer semble s'abattre sur le monde comme nous l'apprend la petite introduction sombre et pleine de tension. Belle entrée en matière donc avec "Hell On Earth".

Un enchaînement parfait avec "The Awakening" qui ouvre donc les hostilités très proprement, promettant un morceau bien sympathique en guise d'ouverture. Le groupe nous distille un heavy efficace supporté par la douce voix d'Angelica. "World In Ashes" continue sur la lancée sans faire retomber le tout, tout aussi efficace et jouant sur une composition plus complexe, on apprécie chaque minute. J'aime beaucoup "Bitter Love", doux et tenant pourtant une certaine tension grâce aux notes de clavier inquiétantes. La lenteur lancinante du morceau est prenante et on imaginerait presque une scène d'un film de Tim Burton derrière ! Tout comme "Requiem For A Ghost", digne d'un morceau de comédie musicale tout en gardant la patte du groupe. Et c'est un peu ce qu'on retrouve sur beaucoup de morceaux, et qui fait la particularité du groupe The Murder Of My Sweet : un piano omniprésent sur des moments bien précis de tension qui donne l'étrangeté efficace à chaque composition, peu importe son parti pri. Une ballade digne d'un film romantique se transforme en ambiance un peu glauque et fantomatique dans sa splendeur angoissante. Le morceau " Tide After Tides" en est un parfait exemple ! J'apprécie les passages brefs du claviériste au chant, qui a une très belle voix également ! Il apporte un plus sans en rajouter style belle et la bête, tant et tant de fois déjà fait. En fait, on a un ensemble masculin / féminin plutôt qu'une dualité, et c'est beau.

Le point fort de "Beth Out Of Hell", qui se définit comme du rock cinématographique, est justement ce côté très théâtral de l'album : beaucoup de voix parlées en début de morceaux, qui racontent l'histoire, mettent en place la scène et les personnages, dans le ton parfait du narrateur, sans être non plus harassantes. On retrouve ce lyrisme marquant dans la composition également, puisque la mise en scène est soigneusement travaillée, donnant un aspect très vivant à chaque morceau et on imagine très bien tout cela mis en œuvre ! "Means To An End" baisse le rideau final avec près de 11 minutes et donne le générique à l'histoire, une histoire sur fond de musiques bien plus sombres que dans leurs précédents albums. Aborder un album concept n'est jamais chose aisée, The Murder Of My Sweet s'en sort à merveille !


Fianna
Décembre 2015


Conclusion
Le site officiel : www.themurderofmysweet.com