La seconde est enclenchée pour The Mosaic Window. Après un premier opus paru en
2023, le multi-instrumentiste Andrew Steven Brown (Mauled, ex-Montezuma) signe chez
Willowtip Records et fait appel à Gabe Seeber (batterie, Abigail Williams, Divine Heresy,
The Kennedy Veil, Vale Of Pnath…) pour créer "Hemasanctum", son deuxième album.
Des pleurs et gémissements nous accueillent sur "Incantation To Summon The Unstable", mais
le black metal furieux prend rapidement la suite en dévoilant riffs effrénés et vociférations
féroces, créant rapidement un climat oppressant. Le flot mélodieux semble inarrêtable, et il
nous projette sur "The Pounding Of Hooves", qui reprend sensiblement les mêmes éléments
avec une touche plus heavy dans les leads qui répond à l’approche martiale lourde et
brutale de la rythmique. Le rythme reste très soutenu et colle parfaitement à la violence
souhaitée, mais le musicien nous accorde enfin un instant de répit avec l’introduction de
"Black Bethlehem", rapidement écrasée par son habituelle rage à laquelle il ajoute parfois une
touche plus lente et pesante, ainsi que quelques touches plus complexes. Nouveau moment
de douceur pour les premiers instants de "Turibulum", mais le flot de noirceur refait
rapidement surface et nous emporte dans sa charge entêtante aux leads planants, créant un
contraste avec "Ash Like Anvils" qui s’ancre immédiatement dans des tonalités plus
étouffantes.
Les premières percussions rappellent une marche militaire, mais c’est avec des
influences doom épaisses que le morceau s’ouvre à nous, puis il reprend des racines old
school plus agressives et froides avant de laisser place à "Night Disease", la plus courte et
incisive des compositions de l’album. Elle est partagée entre éruptions rapides et petites
accalmies dissonantes avant de s’éteindre, permettant à "Shrouded In Pain" de débuter avec
sa voix samplée, puis de s’inscrire d’abord dans une lenteur brumeuse et enivrante avant de
reprendre sa vitesse habituelle. Les harmoniques habillent parfaitement la rythmique solide,
avant de l’accompagner à sa douceur finale qui permet de relier celle d’"Hymn To Silence The
Light", sorte d’interlude avant que la déferlante ne s’abatte à nouveau sur nous, offrant des
parties plus lumineuses qui permettent de nuancer la marée de ténèbres galopante qui nous
permet aisément de comprendre où se trouvent les principales inspirations du musicien,
avant que le tumulte ne s’éteigne lentement.
Si The Mosaic Window est une découverte pour moi, son black metal mélodique ne l’est
pas. S’inspirant de la scène suédoise et américaine, le projet nous offre sur "Hemasanctum"
un véritable moment de froideur et de violence addictive.
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