Le groupe
Biographie :

The Machinist est un groupe de black / death metal industriel anglais formé en 2020 (anciennement NekroDrako) et actuellement composé de : Kieran Mackinnon (guitare / ex-Sepvlcralis, ex-Shades Of Avalon), T (guitare / ex-Sepvlcralis, ex-Shades Of Avalon, ex-Argesk), Scott Walton (chant / Reign Of Erebus, ex-Fires Of Tartarus, ex-Hexagram) et John Thompson (chant, clavier, programmation / Reign Of Erebus, ex-NekroDrako). The Machinist sort son premier album, "I Am Void", en autoproduction en Décembre 2020.

Discographie :

2020 : "I Am Void"


La chronique


D'après la biographie de The Machinist, son premier album "I Am Void" est à conseiller aux fans de The Berzerker, Anaal Nathrakh, Akercocke et Myrkskog pour la simple et bonne raison que The Machinist pratique visiblement un black / death industriel. C'est un sacré pari de citer ces influences parce que certaines d'entre elles ont mis la barre très haut pour ce qui est de l'intensité et de la brutalité, mais bon voyons ça de plus près histoire de vérifier si le groupe a tant de poigne.

"Extinction Event" ouvre l'album après quelques secondes d'intro installant une ambiance inquiétante et effectivement ça blaste d'entrée de jeu et l'influence The Berzerker se fait sentir dans ce mélange de sons electro énervés mêlés à un death bien méchant et brutal. Avec un peu plus de six minutes au compteur, ce morceau ne fait pas de prisonniers et défonce tout sur son passage avec des passages flirtant avec le black, d'autres plus death et totalement furieux et quelques riffs plus lourds qui écrasent bien la tronche aussi. On sent une ambiance apocalyptique et envie de tout détruire et la froideur des éléments electro ajoutent encore à cette impression de monde en ruines. Le mélange est plutôt efficace et vu que The Machinist ne lésine pas sur la brutalité, les cinquante-deux minutes de "I Am Void" risquent de faire des dégâts. "Skin Is Not Enough" ne calme pas le jeu et continue à rentrer dans le lard avec des sons electro puissants à la limite de la techno très proche de la façon dont les utilisait The Berzerker encore une fois. Quelques mélodies bienvenues font une apparition discrètes en arrière-plan sur les passages les plus lourds et créent un contraste encore plus violent avec les passages destructeurs qui ne tardent pas à revenir. Malgré les rapprochements avec The Berzerker, je dois dire que The Machinist propose une musique plus variée qui n'hésite pas à piocher plus d'une fois dans le black metal pour proposer des ambiances plus froides et se fait par conséquent moins monlithique que les dingues australiens qui fonçaient dans le tas sans se poser de questions. "Approach" calme même le jeu avec un peu plus de deux minutes purement instrumentales et électroniques en guise d'interlude inquiétant. Cela permet à la fois de reprendre son souffle après l'agression des premiers morceaux et d'ajouter de la profondeur en posant une ambiance bien glauque.

L'influence d'Anaal Nathrakh se fait elle aussi sentir sur "Depopulate" qui se montre bien furieux avec de gros blasts et un chant hurlé qui rappelle justement les compatriotes de The Machinist et grands malades eux aussi. Malgré toutes ces influences que l'on peut ressentir à certains moments, le groupe développe tout de même sa propre ambiance et a une patte déjà affirmée qui ne demande qu'à être poussée encore plus fort sur de prochains albums. Certes ce n'est pas une révolution puisque ce mélange de metal extrême et d'electro a déjà été fait plus d'une fois mais l'efficacité de la chose est indéniable et "I Am Void" fait très bien son boulot de démolisseur. Histoire de montrer de quoi il est capable, The Machinist va même jusqu'à fermer l'album sur un morceau de plus de dix minutes ! "Schwarzschild Radius" est son petit nom et présente un visage évidemment bien lourd et permet de voir que le groupe est aussi à l'aise dans cet exercice que dans la destruction à grande échelle. D'ailleurs, malgré une durée totale de cinquante-deux minutes, l'album passe tout seul et paraît durer bien moins longtemps que ça, ce qui est la preuve que le groupe a bien dosé les différents éléments qui créent son son et qu'il a clairement le sens de l'efficacité. On peut même sentir par moments des mélodies presque accrocheuses, mais n'allez pas vous imaginer pour autant que vous pourrez siffler ces morceaux sous la douche. Cela donne en tout cas des repères auxquels s'accrocher de temps en temps au milieu de la furie que déploie ce "I Am Void" qui ne nous veut pas du bien. Notons aussi que ce premier album est autoproduit et qu'une fois de plus la production est totalement à la hauteur, et que si on ajoute ce détail à la qualité de l'album, on se dit qu' il est très probable qu'un label sur penche sur le groupe, même en cette période trouble.

Un premier album autoproduit et très prometteur qui nous montre que The Machinist n'a pas envie de rigoler ! Malgré quelques influences parfois reconnaissables, "I Am Void" développe une ambiance glauque qui lui est propre et défonce tout sur son passage donc si vous voulez vous décrasser les oreilles, vous pouvez y aller.


Murderworks
Mars 2021


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/themachinistuk