Le groupe
Biographie :

L'histoire de The Legion a commencé en 1999, en Suède, avec le but d'apporter un nouveau froid glacial à la scène extrême metal. La démo épuisée "Bloodaeons" (2000) et l'EP "Awakened Fury" (Neodawn / Deepsend, 2003) ont contribué à la réputation underground du groupe. En Juin 2003, l'horde est allée aux studios Abyss pour enregistrer son premier album "Unseen To Creation", qui sortit sur le label Français Listenable Records. "A Bliss To Suffer", sort en 2009, toujours sur le même label.

Discographie :

2003 : "Unseen To Creation"
2005 : "Revocation"
2009 : "A Bliss To Suffer"


La chronique


The Legion, le refuge d'Emil Dragutinovic, nous revient 3 ans après "Revocation" avec leur troisième album. Alors quoi de neuf sous le soleil ? Premier changement déjà, le groupe a décidé de produire lui même son dernier rejeton et le résultat est plutôt convaincant. Un son assez propre, clair et qui donne une place à peu près égale à tous les instruments. Au niveau des sonorités pas de surprise, toujours quelques riffs à la Dissection ou à la Dark Funeral, voir même quelques nappes de claviers qu'on dirait tout droit sorties de chez Dimmu Borgir. La grosse différence avec ces derniers c'est que chez The Legion ça tabasse velu et on ne fait pas de prisonniers, et oui même si le groupe a mis une goutte d'eau dans son vin nous n'en nageons pas moins en plein black-death. Mais malgré la virulence de la chose on note quand même une volonté de lever légèrement le pied à certains moments par rapport aux deux premiers albums. Ce qui nous donne droit à quelques mid-tempos comme par exemple "A Toil Beneath The Skin". Une petite surprise se glisse aussi dans le premier morceau avec l'intrusion de quelques choeurs en voix claire du plus bel effet, d'ailleurs cette pièce est assurément une des meilleures de l'album. L'ambiance générale n'est bien entendu pas à la franche rigolade, quand ça ne blaste pas c'est relativement sombre. Leur utilisation du clavier appuie d'ailleurs là dessus, contrairement à certains qui l'utilisent pour amener de doucereuses mélodies. Quand on sait que le père Dragutinovic a officié chez Marduk on comprend de suite que le bonhomme n'est pas là pour nous faire du "Bisounours metal". Petite ombre au tableau, le cinquième morceau "A Curse For The Dead" qui n'est pas totalement mauvais mais qui note quand même une baisse notable d'inspiration avec des riffs pas franchement transcendants et des voix claires pas aussi bien amenées que sur "Shining Redemption". Le titre "The Inimical" est lui aussi assez ennuyeux par rapport au reste, même constat que plus haut, riffs pas très inspirés, pas d'ambiance... Par contre les gaillards se rattrappent avec un break plus posé en plein milieu de "The Luring Depths" très réussi qui délaisse pendant un temps le bourrinage pour installer une ébauche d'ambiance avant que le morceau ne reparte en blasts. J'aimerais bien les voir emprunter cette voie plus souvent, les claviers sont très bien utilisés sur ce morceau et le groupe nous montre qu'il peut faire quelque chose de très intéressant quand il daigne se poser un peu. Peut être une voie à suivre pour la suite même si ça risque d'en faire hurler plus d'un, The Legion étant quand même connu pour ne pas faire de quartier. Le groupe montre donc ici une volonté de bousculer quelque peu ses habitudes en nous proposant de temps en temps un côté moins frontal. Le pas est encore un peu timide mais l'intention est bien là, à voir ce que cela pourrait donner sur un prochain album. Au final donc, The Legion évolue à sa façon, lentement mais sûrement. Si "A Bliss To Suffer" ne sera pas une pièce maitresse indispensable il constitue néanmoins un bon album du genre. Et ma foi ce n'est déjà pas si mal, même si je reste persuadé que le groupe aurait pu faire mieux.


Murderworks
Mai 2009


Conclusion
Note : 13,5/20

Le site officiel : www.legion.nu