La Suède, patrie d’ABBA, Soilwork ou encore Opeth, ne s’arrêtera jamais de me surprendre par ses envois de groupes dans notre contrée musicalement sous-développée et droguée à la merde mainstream à la Shy’m, Tal, M Pokora, La Fouine et B2O… Même s’il est vrai que ce pays aux femmes de rêve, et même la Scandinavie in extenso, a produit bon nombre de groupes de metal qui sont parmi mes préférés, je dois reconnaître que parfois, dans le lot, il y a des dommages collatéraux, des albums mauvais ou en demi-teinte, et le premier opus des KillerHertz, le consensuel "A Killer Anthem", en fait partie. Jeune quatuor issu de la scène underground de Copenhague, hot spot des groupes de talent, The KillerHertz donne dans le metal mainstream, entre des influences FM et, hélas, du heavy à la Megadeth période "Countdown To Extinction" (mais nous y reviendrons). Impeccablement produit et enregistré (merci Flemming Rasmussen à qui on doit les meilleurs choses avec Metallica), il n’en reste pas moins que cet opus, à part sur quelques titres plutôt dignes de louanges, est beaucoup trop inspiré par les grands noms du Big 4, et ma question est la suivante : puisque vous avez été capables de faire de bonnes choses à peu près originales ("Shine A Light" qui passe plutôt bien, pourquoi ne pas avoir continué dans cette voix en vous détachant un peu plus de vos influences musicales ?

Sur le premier morceau, "Rebel Heart", on a même le droit à une voix à la Mustaine, amusant... ou pas (car le souci c’est qu’il en va de même sur tout l’album, donc ça commence à faire beaucoup) ! Surtout que le riff principal, aux accents thrash (avec des phases dignes de "Rust In Peace"), se met en opposition avec les longueurs, des accords qui sonnent, pour meubler, totalement vides de sens. Là, bim !, on tombe dans le plagiat qui me fait saigner le cœur et les oreilles avec "Swansong", pâle copie à peine masquée de "This Was My Life" avec des bribes d’autres titres de "Symphony Of Destruction" et ça, ce n’est pas kikoolol ni poney cœur. En 2014 c’est juste abusé. Vous vouliez une ballade qui ne sert à rien ? Non ? Moi non plus mais il faut croire qu’ils ne nous ont pas donné le choix et c’est donc chose faite avec "Better Days" avec ses passages en arpèges alternés avec de la grosse gratte saturée. Basique mais mal fait…

Heureusement, on passe de bons moments avec "Redeem Me", au style un peu plus contemporain, et que dire de "A Killer Anthem", de l’album éponyme, qui porte bien son nom avec le vent de rage punk qui lui souffle dessus. Le titre "let The Game Begin", lui aussi, s’écoute plutôt bien avec son riff prinicipal relativement proche de "Goodnight Fair Lady" (de Coheed And Cambria, titre lui-même fortement inspiré de l’œuvre de Thin Lizzy) alterné avec des passages clairement plus heavy. Avec "The Fall", assez curieusement, on change radicalement de style, avec une voix différente, une énergie et des riffs plus rock dans l’esprit, proches de l’euphorie des titres de The Darkness (bien que, dommage pour le lead guitariste de The KillerHertz, il n’approche pas, même de loin, le niveau du six-cordiste de ce groupe de joyeux couillons).

En bref, un premier opus qui ne peut pas se permettre d’être prétentieux et qui, malgré ses erreurs de jeunesse, avec du pompage et du repompage dans tous les sens, propose des idées intéressantes et foncièrement prometteuses.