The Kennedy Veil est un groupe américain qui nous vient de Sacramento, qui est la capitale de la Californie (non, ce n'est pas Los Angeles, vous voilà un peu plus cultivés). Après un premier CD sorti en 2011, les voilà en 2014 avec un nouvel album, après un changement de chanteur. Le groupe navigue dans un brutal death ressemblant un peu à du Origin (avec une voix plus présente), avec quelques notes de Fleshgod Apocalypse ou Hate Eternal, voire un peu de Vader ou même de Suffocation.

Avant même d'écouter cet album, on se fait transpercer les yeux par la pochette de l'album, elle est tout simplement magnifique ! Mettre du rose (même un peu) sur une pochette d'un album metal, il fallait oser. Les couleurs sont sublimes, nul doute qu'elles attirent l'attention très facilement (je tuerais pour l'avoir en poster dans ma chambre, malgré mon âge avancé). L'enregistrement est à la mesure de la pochette : très bien réalisé, très pro, "à l'américaine" quoi.

Vient ensuite ce qui nous intéresse le plus : la musique en elle-même. Les premières secondes de l'album nous annoncent clairement que, celui qui commande ici, celui qui a les couilles, c'est le chanteur ! Cette grosse voix ne s'arrête jamais et on ne s'en lasse pas, toujours très lourde, très forte, qu'elle vienne du fond de l'estomac ou du bout des cordes vocales. Pourtant, si vous avez des parents de bonne foi (peine perdue…), il se pourrait qu'ils vous disent "tiens, pour une fois qu'on comprend un peu les paroles de ta musique de merde". Enfin bref, tout ça pour dire que du côté du chanteur, les longues auditions pour en trouver un nouveau n'ont pas servi à rien et on est parfaitement satisfaits. À côté de cela (et je vous conseille d'aller voir les vidéos du groupe sur la chaîne de "sick drummer magazine" sur YouTube), on a une batterie très propre, très rapide, qui "distribue" ce qu'il faut là où il faut, sans répit, c'est très appréciable. Le tout est accompagné par de jolis riffs, pas exceptionnels, on est loin du technical death, mais certains passages sont plutôt recherchés (comme environ à la moitié de "Seventh Circle" par exemple, pour ne citer que cela). Les 11 pistes s'enchaînent agréablement, sans repos et sans fausse note.

En fait, ce qui gêne sûrement un peu avec cet album, c'est que ça manque peut-être un peu d'originalité. En effet, ce groupe nous fait souvent penser aux meilleurs de la catégorie death, avec des passages où on pourrait se croire sur un album de Deicide (rien que ça !), Vader, Suffocation, ou même Decapitated, voire Nile ! Je n'arrive moi-même pas à savoir si ce que je dis là est une critique ou un compliment en fait, mais je sais que ce groupe a du mal à véritablement se démarquer : il nage dans le style des meilleurs, sans qu'on puisse véritablement se dire "tiens, ça, c'est The Kennedy Veil et ça ne peut être que ça." Toutefois, avant d'émettre cette critique (allez, j'ai décidé que ça en serait une finalement), il convient de prendre un peu de recul : ce groupe est jeune (2009), il s'agit de leur premier album avec le nouveau chanteur et il faut sûrement un peu de temps avant que le groupe ne se détache de ses influences afin de véritablement imposer son propre style.

Au final, on a certes un album qui sonne assez classique, mais peut-être parce que les meilleurs albums sont ceux que l'on écoute le plus, du coup ça sent légèrement le "déjà-entendu." La suite nous réserve très certainement de bonnes surprises. À découvrir néanmoins, et pas seulement pour la beauté de la pochette.