Le groupe
Biographie :

The Grotesquery est un groupe de death metal old school formé au début de 2009, quand le musicien Rogga Johansson (Paganizer, Ribspeader, Demiurg, Bone Gnawer etc...) et le chanteur Kam Lee (autrefois dans les groupes Mantas, Death, Massacre, Denia Fiend), ont commencé à plancher sur un nouveau projet. Le reste du groupe est composé de Grand Master J. Berglund (basse / Echelon, Stass, ex-Demiurg, ex-The Skeletal, ex-This Haven, ex-Ribspreader) et Notorious B. Helgetun (batterie / Crypticus, Dominant, Gods Forsaken, Johansson & Speckmann, Just Before Dawn, Kam Lee, Liklukt, Megascavenger, Those Who Bring the Torture, ex-The Skeletal, ex-Axeslasher, ex-Down Among The Dead Men, ex-Ribspreader). The Grotesquery sort son premier album, "Tales Of The Coffin Born", en Janvier 2010 chez Cyclone Empire, suivi de "The Facts And Terrifying Testament Of Mason Hamilton : Tsatthogua Tales" en Avril 2012, de "Curse Of The Skinless Bride" en Avril 2015, et de "The Lupine Anathema" en Avril 2018 chez Xtreem Music.

Discographie :

2010 : "Tales Of The Coffin Born"
2012 : "The Facts And Terrifying Testament Of Mason Hamilton : Tsatthogua Tales"
2015 : "Curse Of The Skinless Bride"
2018 : "The Lupine Anathema"


Les chroniques


"The Lupine Anathema"
Note : 17/20

Je pense que si vous aimez le death metal, je n’ai pas besoin de vous présenter les fondateurs de The Grotesquery. Rogga Johansson (guitare, plus connu pour être le maître à penser de Paganizer et d’innombrables projets death metal) et Kam Lee (chant, Akathrata, ex-Death , ex-Bone Gnawer, ex-Massacre). Ajoutez au duo Johan Berglund (basse / Stass, This Heaven, Echelon) et Brynjar Helgetun (batterie / Crypticus, Just Before Dawn, Mecascavenger) et vous avez là un line-up assez prometteur. Le groupe sort quatre albums, le premier en 2010 et le dernier, "The Lupine Anathema", en 2018. Vous connaissez le mythe du loup-garou ?

"Under The Curse Of The Funeral Moon" vous fera imaginer le pire si vous croyez à ce mythe, avec un sample horrifique avant une composition purement death metal. Les riffs sont à la fois lourds et criards, mais la voix de Kam Lee ajoute une touche de puissance au mélange explosif. Le blast colle parfaitement à la rythmique massive que joue les Suédois (enfin… les musiciens sont suédois et le chanteur américain), mais passe à mon avis trop rapidement à "By Feral Ways". Plus axé sur la guitare lead, ce titre n’en reste pas moins une ôde au headbang avec une basse ronflante qui sait se faire entendre lorsqu’il le faut. Plus criarde, "Wrath Of The Garvulves (By The Eyes Of Moonlight)" n’en reste pas moins intéressante, et le duo Kam / Rogga est réellement intéressant. Johan et Brynjar ne sont pas en reste car ils tiennent une rythmique plus que solide lorsque le guitariste part dans un lead inspiré. Si "Advent Of The Werewolves" est un long et effrayant sample de transition, "The Faceless God" repart bien vite sur un death metal macabre, massif mais surtout puissant. Les riffs ne nous laissent pas une seule seconde de répit avant de nous faire headbanguer à pleine puissance, tellement il est bon d’entendre un son aussi pur et sale à la fois. Si la rythmique tourne toute seule, "As Death Dies" est plus saccadée. En effet, cette chanson se base sur les quelques pauses et harmoniques du guitariste pour nous prouver son intérêt. Ne vous fiez pas au titre presque risible de "The Beast Of The Bayou (Night Of The Rougarou)", car c’est l’un des plus puissants de l’album.

"Dark Cry Of The Wolf" est difficile à décrire, car il est pour moi ce que j’appellerais une death ballade. La guitare lead nous emmène loin, mais la rythmique rappelle tout de même un death metal lourd et massif. Cependant, les harmoniques prennent le dessus, et l’aspect atmosphérique m’emporte jusqu’à "Ithaqua The Wind Walker". Un sample de vent pousse les riffs hurlants alors que Kam nous offre son chant le plus grave. Difficile également de ne pas headbanguer sur cette composition des quatre gaillards tellement tout est fait pour nous faire apprécier l’atmosphère froide. Même le solo. Le dernier titre, "Bloodcurling Tales", est plus long que les autres. Plus lent également, mais il instaure une atmosphère terrifiante qui peut rappeler à certains les histoires “qui font peur autour du feu le soir”. Et c’est cette atmosphère qui est réellement intéressante.

Alors que l’on pourrait croire que Rogga Johansson enchaîne les projets sans aucun but, je vous assure qu’on est loin du death bête et méchant que certains groupes peuvent proposer. The Grotesquery propose un univers réellement prenant, et aucun des riffs de l’album ne se ressemble.


Matthieu
Mai 2018




"Curse Of The Skinless Bride"
Note : 13/20

Dernier volet de la trilogie conceptuelle dite de la "Coffin Born Trilogy", "Curse Of The Skinless Bride" est la nouvelle offrande aux Grands Anciens de nos amis de Grotesquery, groupe international comptant en son sein des détraqués comme Kam Lee (Mantas, Massacre) ou Rogga Johansson (environ un groupe de death suédois sur deux). Se situant chronologiquement après le premier album et avant le second, ce troisième chapitre macabre est dans la lignée de ce que la formation nous a déjà servi.

Ce nouveau recueil de pièces malsaines offre quatorze pistes pour huit véritables morceaux, les autres pistes étant des interludes narratives faisant progresser l'histoire relatée par l'album. Varié, l'album renferme de quoi satisfaire tous les acharnés de death metal velu et poisseux : des invasions barbares comme "Return To The House Of Grotesque" et "Her Exquisite Corpse - The Skinless Bride", des morceaux diaboliquement efficaces et groovy comme "The Advent Of The Crooked Man" ou "Hasturs Homecoming - All Hell Awaits", facilement mémorisable. La diversité se trouve également dans un titre doom pestiféré, "Downfall - It´s All Gone To Hell" mais aussi le final "This Is The End", mid-tempi ravageur aux guitares expressives et au final scandé (avec en backing vocaux, des voix claires style gothic rock étonnement bien placées). La patte Rogga est identifiable dès la première seconde, chacune de ses progénitures porte, comme une malédiction ancestrale, son ADN. Les titres se différencient néanmoins des autres projets estampillés Johansson par une approche plus lourde et occulte, plus sinistre. Quelques rythmiques très Hail Of Bullets ou Bolt Thrower, dans l'esprit, surgissent parfois, se mélant à de purs passages d-beat suédois.

Si la recette ne change pas d'un millimètre et si les compos fonctionnent bien, cet album est musicalement en deçà de ce que le groupe a pu produire. Le niveau d'un "Tales Of The Coffin Born" n'est jamais atteint et la surprise engendrée par ce dernier est maintenant loin. "Curse Of The Skinless Bride" n'en est pas moins un bon album qui a le mérite de montrer que Kam Lee est toujours l'un des plus grands growleurs de tous les temps. Son chant est toujours aussi effrayant et ses nombreuses incartades (superpositions de couches vocales telles cris déchirants, voix aiguës, borborygmes de Murloc !) utilisées pour renforcer l'aspect horrifique du concept, collent parfaitement à l'ambiance. Il parvient à lui seul, à pulser la musique et lui donne l'énergie qui pêche dans la mise en son de cet album.

Effectivement, le son est une production made in Rogga Johansson, la même que sur ses autres projets. A savoir, une prod' old-school et suédoise, rugueuse, graveleuse, suintant la mort par tous les pores. Moins puissante qu'auparavant, la prod' pêche par un mastering complètement à la ramasse et bâclé. La force de frappe de The Grotesquery y est grandement diminuée, ce qui est anormal lorsqu'on connait l'œuvre passée de Johansson qui, sans être un ingénieur hors pair, parvenait habituellement à des résultats honorables. Ici, la batterie aurait quand même dû mériter un autre traitement, les cymbales et la grosse caisse sont risibles et le traitement général manque de profondeur.

A présent, un mot sur les interludes. Si, avec ces pauses sonores, la volonté du groupe de plonger l'auditeur plus profondément dans une ambiance horrifique, le résultat est vraiment horripilant. Censée apporter du relief au disque, ces pistes, toutes semblables, nous font subir une voix d'outre-tombe grotesque style film d'horreur des années 80, au débit ultra rapide, et à l'expressivité inexistante. La déclamation complètement vide de Kam Lee et les effets cheap anéantissent la portée littéraire de ces narrations, calquées sur des schémas narratifs à la Lovecraft (reports policiers par exemple), et font tout sauf contribuer à l'ambiance occulte désirée, au contraire, cela casse le rythme de l'album, à la différence des dialogues morbides des deux autres albums, qui eux, restaient dans le ton et apportaient un plus. On se retrouve donc avec huit vraies compositions en béton armé, et des pistes faisant office de remplissage.

Mais cet ergotage ne saurait vraiment faire perdre l'estime que nous avons pour The Grotesquery qui sait toujours produire un death de qualité. Que les nombreux enfants de Cthulhu se rassemblent et récitent les psaumes de "Curse Of The Skinless Bride" en attendant la venue de leur maître dans notre monde.


Man Of Shadows
Avril 2015




"The Facts And Terrifying Testament Of Mason Hamilton : Tsatthogua Tales"
Note : 12/20

Après un premier album des plus percutants même si la plupart d'entre vous n'en n'ont même pas jeté une oreille dessus, le retour de The Grotesquery, énième projet du père Rogga Johansson (Paganizer, Demiurg, Bone Gnawer...) accompagné du fabuleux et non moins talentueux Kam Lee (Massacre, Denial Fiend...) aux vocaux, est un réel bombardement atomique. Alors bien sûr que cet album n'apporte rien de nouveau, comme la plupart des projets de Rogga Johansson, mais putain, c'est du gros death metal avec du graillon américano-suédois, des guitares graisseuses, des rythmiques démoniaques et la voix de Kam Lee qui se pose comme un linceul sur le visage des défunts.

Il n'y a pas vraiment grande différence avec le premier album, parce que les titres s'enchaînent très facilement et que l'innovation n'est pas de la partie, mais c'est superbement bien écrit et les titres sont agressifs et sombres. Toujours influencé dans l'esprit, la thématique et les paroles par H.P Lovecraft et Edgar Allan Poe, ce second album concept album d'ailleurs, est le digne successeur de "Tales Of The Coffin Born". On retrouve des grosses ambiances et atmosphères morbides où la voix de Lee, cette puissance vocale permet de donner énormément d'ampleur aux chansons, comme sur "Gaze Of Ghatanathoa...". Des chansons écrites pour exploser en live, mais qui même en studio se révèlent être de grosses boucheries malgré tout... The Grotesquery va chercher son death metal toujours dans la même épuisette de Rogga, où il puise une énergie débordante de morbidité , comme sur ces autres projets, tels que Paganizer, Bone Gnawer... C'est un album qui s'écoute très facilement, du death metal rugueux mais qui possède des mélodies très faciles à retenir. Les atmosphères gèrent les morceaux, si la batterie reste souvent mid-tempo, on découvre sur la plupart des morceaux de grosses guitares qui moissonnent comme des engins de la mort ("Psychopompos..."). Les amateurs de groupes comme Hail Of Bullets, ou les derniers Asphyx devraient adorer ce second album.

Il dure environ 47 minutes, mais pas un seul instant on a envie de couper le son et de stopper l'écoute, on passe de passages bien glauques comme sur "The Cthulu Prophecy" à des passages pus intenses tels qu'on peut l'entendre sur " Entrapped Within...". The Grotesquery sait comment diriger son death metal pour qu'il soit percutant, violent, intéressant et primaire, tout mettant le doigt sur l'aspect mélodique dans sa brutalité. Le son est d'une clarté à rendre jaloux les diamantaires, et d'une puissance à faire pâlir Chuck Norris.

On prend une grosse baffe, comme on l'a prise sur le premier album d'ailleurs. Mis à part le titre de l'album et les titres des chansons qui sont trop chiants à dire ou à écrire, cet album s'assimile facilement et ne lasse jamais, ça bute grave et on en redemande... Possession obligatoire, c'est clair.


Arch Gros Barbare
Février 2013




"Tales Of The Coffin Born"
Note : 15/20

Yeeeeeeaaaaahhhhh !!! Quand j'ai vu le logo, et que j'ai vu la pochette, je pensais que c'était du black metal, vu que j'ai reçu ça parmi un colis qu'avec des CDs de black... Mais point du tout, messieurs, dames, et "chui taiiiiiilllement cooooonteeeent !!!" de pouvoir chroniquer cet album. C'est clair c'est du p***ain d'album de death metal, de horror death metal !!! Ah Ah Ah !!! Ca donne envie de bouffer du troll, du humer de l'orc des forêts, de découper les plus vils démons pendant qu'on se met cet album dans les esgourdes !!! Ouais, ouais, c'est à toi qu'je cause !!! (ça ne vous dit rien ça ?!), après Denial Fiend, Revolting, Bone Gnawer, les pères Rogga Johansson (Paganizer, Putrevore avec Dave Rotten...) et Kam Lee (Death, Massacre) sont de nouveau de la partie pour nous filer une bonne trempe, dans un coin sombre d'une rue humide et froide pour bien nous montrer ce sont qui les patrons de ce genre de death metal , occulte horrifique et si flippant.

Chaque chanson de cet album c'est soit un coup de barre dans les côtes, soit un os brisé, un coup de tatane dans les testicules, de violentes soupes de phalanges sur les joues, les fringues qui se déchirent, de la baston, de la pure baston !!! Evidemment on pourrait se plaindre que Rogga on le voit un peu trop et Kam, il saute de groupe en groupe comme Tarzan de liane en liane, mais qu'est-ce qu'on en a à faire, c'est énorme d'efficacité !!! Ca poutre ! Ça déboîte, ça tue, ça déchire, ça pique, c'est excellent !!! De la pure musique Améridoise (Américaine-Suédoise) avec des vieux riffs graisseux, crasseux où on n'a rien à attendre que de la hargne, sans aucune subtilité, juste de l'agression façon film d'horreur. Si vous avez déjà écouté Denial Fiend, Revolting et Bone Gnawer, eh bien c'est exactement dans les même fondations. Le truc en plus c'est que c'est peut-être un peu plus noir, comme machin, moins gore, mais plus démoniaque au niveau de l'inspiration musicale mais aussi sur les paroles. On a encore une voix d'outre-tombe du père Kam Lee qui réveille les morts, et des guitares simples, mais totalement aguicheuses, ni rapides ni lentes, juste le tempo qui faut pour s'en prendre plein la face... A côté de ça, on a un peu les rythmiques à la Kataklysm des derniers albums, sans le côté mélodique, agrémentés de quelques samples pour égayer le tout et surtout mettre l'ambiance lugubre et sale du concept qu'ils ont adopté à savoir celui basé sur les contes macabres de H.P Lovecraft... Je suis un gros gros fan de ce genre de death metal. Les voix sont doublées, les morceaux envoûtants, accroche ultime. C'est le même schéma sur tous les morceaux. Sur "Necromantic Ways", j'ai même eu la sensation tracto-pelle d'un Bolt Thrower floridien avec un feeling ultra mélodique vers la fin du morceau.

Pour la production, c'est également du gros son qui ressort de "Tales Of The Coffin Born", un son des groupes de death old school, qui met en valeur les atmosphères macabres. Pour le coup également, ils sont allés chercher Mark Riddick, l'illustrateur officiel d'Arsis pour leur faire un joli logo bien sympa... Le seul titre qui diffère des autres, c'est le dernier "Fall Of The House Of The Grotesque", parce qu'il fait 7 minutes, qu'on dirait quasiment une B.O de film d'horreur façon death metal, parce qu'il fait death / doom par moment... Je ne vais pas m'étaler dix ans sur cet album, c'est un joyau de death old school horrifique avec un son énorme, des guitares excellentes et dévastatrices, une pure voix death comme le Général Lee sait les faire, un concept en revanche vu et revu, mais un album génial. Rogga Johansson et Kam Lee n'ont pas fini de nous offrir des perles comme celle-ci qui même si elles n'inventent rien, ont l'avantage de pulvériser tout ce qui se trouve devant les écouteurs...


Arch Gros Barbare
Janvier 2010


Conclusion
L'interview : Kam & Rogga

Le site officiel : www.facebook.com/thegrotesquery