Le groupe
Biographie :

The Fallen Divine est un groupe de black metal progressif Norvégien formé en 2009, et composé uniquement de Christoffer Wig (basse), Alex Stebbing (batterie), Markus Charras (guitare), Magnus Haugo (guitare) et Magnus Kvist (chant, claviers). Le premier album, "The Binding Cycle", sort en autoproduction fin 2011 avant d'être réédité au mois de Mai 2012 chez Indie Recordings.

Discographie :

2010 : "The Eternal Past and Future" (EP)
2011 : "The Binding Cycle"
2012 : "The Binding Cycle" (Réédition)


La chronique


Tiens des Norvégiens qui jouent du black, ça faisait longtemps. Ah oui mais non en fait eux ils ne le font pas comme les autres, eux c'est The Fallen Divine avec leur premier album "The Binding Cycle". La bête est sortie en autoproduction fin 2011, et fait suite à un EP de 2010 que je n'ai pas eu l'occasion d'écouter. Depuis l'album a été réédité chez Indie Recordings.

Quand je disais qu'ils ne faisaient pas du black typique à la Norvégienne ce n'était pas façon de parler, The Fallen Divine pratique un black metal teinté d'un esprit prog. Riche en influences diverses, parfois mélodique, toujours mid tempo et plus vicieux que le black de base. Plus vicieux parce que d'un premier abord on se dit que ces passages mélodiques et ces quelques escapades techniques rendent leur black plus lumineux, mais on se rend vite compte que l'album est blindé de passages plus sales qui tranchent bien avec le reste. En gros quand vous avez baissé votre garde face à une mélodie de toute beauté, le groupe décide de vous balancer un arpège vicelard ou un riff bien méchant dans la tronche.

Si vous ne l'aviez pas encore compris, cet album ne vous livrera pas les clés de sa musique dès la première écoute. Le tout est assez touffu pour nous tenir en haleine un certain temps, d'autant que les musiciens maîtrisent tous parfaitement leurs instruments et qu'ils arrivent à construire des morceaux façon toiles d'araignées dans lesquelles on va à coup sûr se prendre les pieds. Globalement c'est plus du prog extrême teinté de black que l'inverse, on trouve d'ailleurs quelques accointances avec Opeth lors de certains mélodies, certains soli de grattes ou parties acoustiques. Autre influence notable, ces mecs auraient écouté du death / thrash technique que ça ne m'étonnerait pas. On sent les délires technico jazz de tous les ténors de l'époque, Cynic, Atheist and co, même si c'est discret.

Niveau prod', l'album a été confié aux bons soins de Andy Laroque, pas besoin de préciser que ça sonne bien et ça colle parfaitement. Tant qu'on est dans le son, on remarque que l'influence des groupes techniques ci-dessus se fait sentir là aussi, la basse est pas mal en avant et pour un groupe affilié black c'est assez rare pour être signalé. J'ai bien dit affilié black hein, normalement les bourrins ont déjà fui cette chronique mais on ne sait jamais j'en rajoute une couche, ce groupe n'est pas fait pour vous. Le signe qui ne trompe pas c'est la durée des morceaux, on en a une paire qui tapent dans les 6-8 minutes. C'est pas vraiment dans les habitudes des brutes qui tabassent du début à la fin.

En tout cas la démarche est risquée, je ne suis pas certain que le groupe trouve facilement son public. Il a un peu le cul entre deux chaises, ce sera trop extrême pour les amateurs de prog et trop mou pour ceux qui cherchent du black. Pourtant l'album est bon dans son genre, à la limite peut-être qu'en visant le public d'Opeth, même si les deux ne sont pas identiques ils trouveront peut-être quelques éléments familiers ici. En tout cas ça change des groupes Norvégiens qui se contentent de respecter la tradition, même si j'aime les groupes de pur black. Chez The Fallen Divine on y retrouve l'ambiance de temps en temps, ainsi que le chant mais pas la furie inhérente au genre. C'est ce qui est un peu dommage d'ailleurs, je suis sûr que quelques explosions de temps en temps auraient été bien sympa.

Au final un bon mélange des genres et un album à la durée de vie assez conséquente, à ne pas mettre entre les oreilles des intégristes du black toutefois. Ils se demanderont d'ailleurs ce qu'il y a de black là dedans, pourtant il est bien là. Plus vicelard que jamais puisque bien caché, il ne sort que quand on ne l'attend pas. Bon boulot, surtout pour un premier album, ce qui laisse entrevoir d'eventuelles bonnes surprises pour la suite.


Murderworks
Mai 2012


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.myspace.com/tfdofficial