Plutôt controversé depuis quelques temps dans le monde du death technique, le groupe américain qui mélange death metal technique et deathcore / metal progressif The Faceless nous revient avec un album dans la lignée du précédent, mais encore plus poussé. Michael Keene (guitare / chant / basse / clavier / un peu tout en fait) est toujours accompagné du guitariste Justin McKinney (guitare) et du chanteur Ken Sorceron (Abigail Williams, Chrome Waves, Cobalt), mais ils ont fait appel au batteur Chason Westmoreland (Burning The Masses, ex-Hate Eternal, ex-Fallujah, ex-Whitechapel) pour l'enregistrement avant que celui-ci ne quitte le groupe. Ils défendent actuellement "In Becoming A Ghost" avec l'aide de Bryce Butler. Mais trêve de mondanités, je vous laisse avec le son du groupe.

Une introduction effrayante qui porte le doux nom de l'album, "In Becoming A Ghost". Elle débouchera sur "Digging The Grave", un titre aux ambiances tout aussi saisissantes, et à la rythmique torturée au possible. Si le chant de Ken s'apparente plus à du black metal, le contraste avec celui de Michael est frappant et hypnotisant. Sergio Flores ajoutera quelques parties à la flûte avant que le groupe ne repasse sur un style beaucoup plus technique et planant avec "Blackstar". Le groupe semble s'être réellement donné à fond sur ce titre, et le côté progressif est poussé à l'extrême. Les parties atmosphériques sont gérées à la perfection, et reviennent alternativement sur un deathcore violent ou un metal atmosphérique lorsque c'est nécessaire. On reprend avec "Cup Of Mess" et sa dérangeante introduction, qui nous amène sur une rythmique lourde et technique, mais jamais ennuyeuse. Tirant beaucoup plus sur la virtuosité des musiciens, "The Spiraling Void" explore un aspect différent de la musique de The Faceless, avec l'aide de Derek Ryndquist (chanteur de 2006 à 2011). L'utilisation des effets est perceptible, mais absolument pas bizarre, alors que le début de "Shake The Disease" me surprend un peu. Bien heureusement, le groupe repart sur une vitesse et une violence appréciables, mais le morceau est ponctué de sonorités de ce genre. "I Am" s'infiltre dans votre esprit grâce à sa rythmique fantomatique, mais aussi à sa basse omniprésente qui dicte presque toute la composition. Quelques notes de piano sur "Ghost Reprise" pour nous replonger dans une ambiance horrifique avec une voix samplée, et le groupe repart avec "(Instru)mental Illness". Je trouve ce titre parfaitement bien choisi, avec des solos qui ne partent pas dans l'aspect "guitar hero", mais qui restent dans la ligne directrice, avant de finir sur "The Terminal Breath". Un morceau qui résumé surtout l'aspect progressif et technique de l'album, tout en passant que quelques moments plus violents, mais surtout atmosphériques du groupe.

The Faceless est revenu, et pour de bon cette fois. Leurs récentes annulations ont fait peur à leurs fans, mais je ne fais plus de souci. Cette fois, les Américains vont assurer comme jamais, et j'espère pouvoir être à leur prochain concert, que ce soit pour (re)découvrir ces titres en live, comme entendre les anciens qui m'ont fait apprécier leur musique.