Le groupe
Biographie :

The Devil Wears Prada (aussi connu sous TDWP) est un groupe musical de metalcore, originaire de Dayton, dans l'Ohio (États-Unis), formé en 2005 et actuellement constitué des membres Mike Hranica (chant), Jeremy DePoyster (guitare / chant), Mason Nagy (basse), Jonathan Gering (clavier) et Giuseppe Capolupo (batterie). Le groupe maintient son line-up initial jusqu'aux départs du claviétiste James Baney en 2012, du guitariste Chris Rubey en 2015, du batteur Daniel Williams en 2016 et du bassiste Andy Trick en 2019. The Devil Wears Prada, signé chez Roadrunner Records, puis chez Rise Records et Solid State Records, compte huit albums studio, un DVD ET deux EPs.

Discographie :

2005 : "Patterns Of A Horizon" (Démo)
2006 : "Dear Love: A Beautiful Discord"
2007 : "Plagues"
2009 : "With Roots Above And Branches"
2010 : "Zombie" (EP)
2011 : "Dead Throne"
2012 : "Dead & Alive" (Live)
2013 : "8:18"
2015 : "Space" (EP)
2016 : "Transit Blues"
2019 : "The Act"
2022 : "Color Decay"


Les chroniques


"Color Decay"
Note : 16/20

Quand Devil Wears Prada, groupe plus si jeune que ça (créé en 2005), se met à faire du Architects période "Lost Together, Lost Forever", outre le fait que les rageux vont s’en donner à cœur joie, cela donne un mélange plutôt intéressant et clairement plaisant.

"Color Decay", huitième et dernier album du sixtet de Dayton dans l’Ohio, sort actuellement dans les bacs avec au programme 12 excellents titres qui font le lien entre les premières heures du groupe et leurs dernières œuvres plus matures et travaillées. Produit pour l’occasion par Jonathan Gering, qui officie en tant qu’homme à tout faire dans le groupe (piano, synthé, programmation), ce nouveau joyau sent bon l’apport électronique au niveau du son, et la crise de la trentaine vécue par Mike Hranica qui pose réellement ses tripes sur chaque morceau.

Ce nouveau bébé a été lancé sur la toile par les titres "Watchtower" et "Sacrifice", redoutablement efficaces et précurseurs à leur niveau de la qualité générale de l’album qui oscille tout le temps entre agressivité (screams, gros beatdown, à l’image du titre "Hallucinate") et mélodie (voix clean, passages ambiants, comme dans "Twenty-Five", "Fire"), parfois même au sein du même morceau ("Cancer", "Exhibition") afin de proposer un réel voyage aux auditeurs. Quelques titres très orientés "gothopouet" sont vaporisés ci et là ("Time"), vestiges d’un passé de metalcoreux à mèche, mais que voulez-vous, comme le chante si bien Celine Dion : "On ne change pas, on met juste les costumes des autres sur soi" (! Troll Alert !).

Bref, si ce nouvel album d’un des acteurs majeurs de la scène metalcore n’apporte rien de nouveau au style, il faut tout de même reconnaître que l’exercice est réussi avec mention.


Byclown
Octobre 2022




"The Act"
Note : 16,5/20

J’ai connu très tôt The Devil Wears Prada, notamment sur des tournées avec Bring Me The horizon, un combo affirmant sa volonté d’un metalcore puissant. Le groupe s'est construit petit à petit, a su évoluer dans ses compositions, sans pour autant renier son identité de départ, et en gardant toujours un lien avec l’album précédent.

Les morceaux, au fil du temps, se sont voulus ainsi plus construits. Dans ce dernier album, "The Act", l’on trouvera quelque chose de plus posé, de plus noir avec des parties électroniques en arrière-plan. Le son des guitares est plus personnel, moins génériques, et manifeste une recherche évidente. Ici, les morceaux sont plus "lents", avec un côté moins metalcore et plus émo, avec de longues parties chantées qui viennent se poser sur une base musicale très discrète et une section rythmique présente juste ce qu’il faut. "Wave Of Youth", véritable petite perle, est justement un peu rock mais pas trop, avec des notes uniques ou grattées frénétiquement en arrière-plan. Le refrain accrocheur à souhait est violent mais pas trop non plus, juste dans le bon tempo, et les envolées raviront les fan d'émo-rock, et donc moins ceux qui s’attendaient à de la violence brute. On assiste à une progression et à une avancée manifestes au fil des années, on n'oublie pas pour autant les parties screamées ici et là, mais ce n’est plus du brutal pour faire du brutal.

Après "Wave Of Youth", on enchaîne avec un "Please Say No" qui était un des premiers singles, il est calme, posé, avec un côté aérien. Après cet intermède, on retrouve un morceau plus pêchu, "The Thread", avec toujours une prédominance des voix claires, ou au moins chantées. La suite est faite de morceaux bien construits et bien sentis, avec un son de guitare plus que pertinent et intéressant. Certains d'entre eux sont techniquement propres, mais avec une tendance à se noyer dans la masse et donc à être moins impactants à la longue ("Numb", "Isn't It Strange?" ou encore "Diamond Lost", ils ne percutent pas, se répètent et se diluent. Dommage. Cette lassitude persistera jusqu’au dernier morceau ("Spiderhead"), un peu plus catchy et reprenant la puissance du début de l’album.

Après plus d’une dizaine d’années de concerts, d’albums et de tournées, The Devil Wears Prada a déjà largement fait ses preuves mais le groupe arrive encore à innover dans une grosse partie de cet album. Nul doute que chacun se souviendra de TDWP comme un groupe phare et majeur de sa génération, qui propose quelque chose, sans lassitude ou presque, de bien produit, et qui souhaite toujours vouloir faire mieux tout en gardant son identité.


Sam
Septembre 2020




"Space"
Note : 15/20

Après l’EP "Zombie" en 2011, The Devil Wears Prada retente l’expérience du concept EP avec "Space". Cette fois-ci, comme son nom l’indique, les thèmes développés se déroulent dans l’espace. Côté ambiance, le concept de l’espace se ressent globalement bien. Un peu sceptique au départ de voir The Devil Wears Prada s’associé à un thème généralement attribué au progressif ou au djent, je m’attendais plus à écouter du metalcore habillé d’un legging galaxy H&M, le genre de dress code que tu dois mettre pour aller à un concert de 30 Seconds To Mars. Bon, je m’égare, mais je veux dire par là que ce n’est pas le cas ici ! A défaut d’explorer les profondeurs des pensées métaphysiques que peuvent susciter l’univers des espaces infinis, les Américains font preuve d’une grande efficacité en développant très exactement 5 points dans leurs paroles :

- Parler d’une planète où il n’y a personne ("Planete A")
- Faire un hommage à Alien le film ("Alien")
- Parler de la Lune ("Moongod")
- Déclarer son amour à une étoile ("Supernova")
- Décrire vite fait la fin du monde suite à chute d’Asteroïde ("Asteroid")

Loin d’un space opera bourré d’intrigues à la Ziltoïd (Devin Townsend Projet), The Devil Wears Prada va droit au but quitte à être un peu minimaliste (comme insérer discrètement un interlude nommé "Interlude" dans un EP de 6 titres) et caricatural. Ce qui expliquerait pourquoi les Américains ont une approche si cinématographique et populaire de l’espace. S’il fallait comparer "Space" à un film, il serait plus proche d’Armageddon avec Bruce Willis que de 2001 : L’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, si vous voyez ce que je veux dire.

Niveau musique, la force de "Space" tient dans ses claviers finement dosés et sa production made in US. Ceux qui avaient mis de côté The Devil Wears Prada depuis longtemps pour cause de niaiserie et autres artifices redondant du mauvais metalcore (chant nasal, surenchère de breakdown etc …) sont priés de revoir leur jugement. Cet EP est un bon résumé de tout ce qu’il se fait de mieux en metalcore aujourd’hui : c’est lourd, les refrains sont accrocheurs (pas racoleurs) et le chant clair est utilisé à bon escient. Mais par-dessus tout, "Space" est globalement très rentre-dedans, meilleur exemple étant le titre "Alien" (claque de 2:30 menée tambour battant). À l’image de son titre minimaliste et direct, "Space" se consomme instantanément. Tenant sur une courte durée de 20min, les titres s’ont optimisés pour faire mouche rapidement. De plus, c’est avec grande surprise que je découvre des jours après que les écoutes se renouvellent bien ! En effet, bien que les morceaux tiennent sur deux riffs et un refrain, on ne se lasse pas de s’injecter "Space" dans les oreilles le temps d’un cours trajet en bus sur le chemin du boulot. Je pense que cet EP ne peut pas avoir d’autres buts et le format court de ce dernier nous garde de toute autre interprétation. En résumé, du très bon job !


Vinny
Octobre 2015




"8:18"
Note : 16,5/20

Plus haineux et massif que jamais, The Devil Wears Prada  revient à grand renfort de double pédale et de voix saturée. Un son beaucoup plus organique pour cet album et une voix déchirée. On trouve toujours la grosse production américaine qui fait la spécificité des productions de TDWP, mais avec quelque chose en plus. Certes le groupe fut toujours un énervé du bocal contenant des petits poissons que sont ces musiciens tout aussi énervés mais là, à grands coups de riff déchaînés et d’une base rythmique martelante, The Devil Wears Prada marque un pas supplémentaire vers la consécration d’un groupe qui se tourne maintenant résolument vers quelque chose de beaucoup plus deathcore dans la façon d’aborder les morceaux et les compositions. De grosses dates en compagnie de Bring Me The Horizon auront continué à forger un groupe qui offre beaucoup moins de concessions que BMTH. Renfort des synthétiseurs en arrière-plan qui donne une dimension plus "profonde" aux différentes compositions, les passages de chant clair que l’on retrouve dans beaucoup de groupes se font moins présents et surtout les passages rentre-dedans se veulent beaucoup plus puissants et sans concessions. Riffs acérés et redoubelements de doubles croches se veulent être la marque de fabrique de cet album de TDWP.

Les compositions s’enchaînent, se suivent, ne se ressemblent pas et s’avèrent être toutes plus puissantes et violentes les unes que les autres. Le groupe alterne les passages mid tempo et d’autres beaucoup plus rapides, n’offrant que très peu de répit aux cervicales et aux oreilles de l’auditeur. Grosse batterie et de gros riffs guitares accordés pour l’occasion plus bas qu’a l’origine. The Devil Wears Prada, au fil des compositions, réussit à nous surprendre par des compositions qui se veulent tout sauf linéaires, proposant des structures variables et déconcertantes surtout dans les ponts et les breakdowns. Quelques passages sont quant à eux prévisibles au possible, notamment ceux avec du chant clair, bien que moins nombreux qu’à l’accoutumée. Le groupe, même s'il se veut plus violent et avec moins de concessions peut-être que Bring Me The Horizon, bénéficie d’une aura moins grande car BMTH se repose particulièrement sur son frontman Oly pour l’image du groupe. Le parallèle est vite fait car l’on retrouve tout de même certaines similitudes entre les deux, des passages très proches l’un de l’autre et une façon de composer, d’amener les choses, similaire.

Au final, cet album bénéficiant d’une production plus abrupte, moins travaillée sur les effets que BMTH, offre sa propre identité à The Devil Wears Prada, créant un univers notamment avec un frontman tout simplement énorme dans sa façon de prendre en main et d’imposer sa présence sur les compositions, les morceaux s’enchaînent sans lassitude aucune mais en proposant une identité propre, plus haineuse, plus violente, avec un grain de violence et de folie dans la voix du frontman permettant de s’appuyer sur des guitares tranchantes une batterie cataclysmique, le tout boosté par des synthés présents juste comme il le faut, ne prenant pas le pas sur les compositions mais leur apportant une profondeur bienvenue. De thrashcore et deathcore, il n’y a qu’un pas, le tout est de ne pas verser dans la caricature ou le déjà-vu et là, The Devil Wears Prada assure son rang de très bon outsider pour devenir un des leaders du genre si ce n’est déjà fait. Les tournées ont aidé, le groupe se voulant plus incisif et efficace sur l’album et sur l’ensemble de ses compositions et de ses musiques. Alors que je me plaignais des copier-collers de différents groupes et des déceptions avec le temps telles que  Architects,  The Devil Wears Prada, avec cet album, me fait mentir et replace une barre très haut dans les compositions et la façon d’amener un album.


Sam
Janvier 2014




"Zombie"
Note : 15/20

C'est avec un EP de 5 titres que The Devil Wears Prada nous revient, étant un grand fan de leur précédent opus c'est avec une grande hate que je me lance dans l'écoute de "Zombie" ! L'EP commence fort avec "Escape", premiers mots première gueulante : comme à son habitude TDWP nous offre un son direct. C'est là qu'arrive la première mosh part de l'album, tout coreux digne de ce nom verra monter en lui une envie irrépressible de casser quelque bras... Après ce déluge de décibels arrivée de la voix claire qui nous confirme le fait que TDWP maîtrise parfaitement les alternances voix claire / voix gruntée. On enchaîne avec "Anatomy", après une intro au violon de 45 secondes le morceau part fort à la façon circle pit, break vocal avec un extrait radiophonique et suite du morceau, c'est au moment où le morceau semble répétitif que la première mosh part du morceau démarre et précède le passage de voix claire. Suite à ça second break où l'on entend un flingue se charger et tirer, tir qui finalement se révèle être le début de la seconde mosh part. Le troisième morceau commence pas un extrait radiophonique qui donne suite a un enchaînement de breaks, pour la suite du morceau il ressemble fortement au précédent mis à part le fait que la mosh part de ce morceau ressort particulièrement bien (d'où mon envie de voir ce titre en live...). Avant dernier morceau et mosh part qui commence dès 25 secondes pour laisser place à un morceau typique de TDWP, effets electro, clavier, chant clair, guitare en retrait, mosh part... Parfois le classique a du bon ! Fin de l'EP avec "Survivor", morceau plus lent que le reste de l'EP, des montés dans les aiguës assez impressionnantes, des breaks de basse, et des sons très atmosphériques sont à noter dans ce morceau qui clôture d'une bien belle façon l'EP ! A la première écoute de l'EP je me suis royalement fais chier, mais après 2 ou 3 écoutes, "Zombie" trouve une place majeure dans la discographie de TDWP. EP qui ravira les fans de la première heure ainsi que les personnes qui découvriront le groupe !


Marss
Octobre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.tdwpband.com