"Crown Of Thorns"
Note : 18/20
Retour aux sources pour The Crown ! Pour marquer son douzième album, le groupe mené
par Marko Tervonen (guitare, Lady Mourning) et Johan Lindstrand (chant, ex-One Man
Army And The Undead Quartet) a recruté Mattias "Arvid" Rasmussen (basse), Mikael
Norén (batterie, Impious) ainsi que son ancien guitariste fondateur Marcus Sunesson
(Cyhra, Engel, ex-Night Crowned). "Crown Of Thorns" (qui est par ailleurs l’ancien nom du
groupe) sort en 2024 chez Metal Blade Records.
"I Hunt With The Devil" est le premier morceau à frapper, et le moins que l’on puisse dire est
qu’il ne prend pas de pincettes : entre le blast fulgurant, les leads tranchants et les parties
vocales féroces, tout est fait pour servir l’agressivité ! Les riffs déferlent à un rythme soutenu
malgré un passage plus calme et inquiétant, puis "Churchburner" vient prendre sa place en
restant dans une dynamique imposante et énergique où la double pédale règne en maître
pendant que les guitares et le chant apportent une lourdeur intéressante. Quelques parties
plus dissonantes accompagnent la fin du morceau qui mène à "Martyrian" et ses influences
old school marquées qui permettent au groupe de créer des mélodies perçantes qui sont du
plus bel effet sur les vagues de rage. On continue avec la sombre "Gone To Hell" qui place
des tonalités inquiétantes entre des moments plus énergiques, créant un contraste
accrocheur avec les influences death et thrash qui repartent à toute allure sur "Howling At
The Warfield". La composition nous réserve tout de même quelques parties inattendues
comme ces murmures intrigants qui permettent au groupe de temporiser avant de revenir à
l’agressivité, puis d’adopter une approche plus pesante avec "The Night Is Now" qui laisse la
guitare lead agir en quasi-permanence, ancrés sur des riffs simples et lourds.
"God-King"
reprend de la vitesse et nous lacère avec des mélodies sanglantes, mais le titre est assez
court, et il laisse place à l’encore plus courte "The Agitator" qui ne perd pas un instant pour
frapper avec toute sa puissance sur un tempo très vif. Pas le temps de respirer, on enchaîne
avec "Where Nightmares Belong" où l’allure reste assez sauvage, mais les refrains
deviennent soudainement beaucoup plus mélodieux et accessibles, et un chant féminin
apaisant viendra assurer la transition vers "The Storm That Comes", la dernière et plus longue
composition. Bien qu’elle démarre de manière très douce, la rythmique ne tardera pas à
reprendre du poil de la bête pour assurer un son solide mais assez froid et trempé dans un
Heavy Metal fédérateur, assurant un final efficace.
Certaines versions de l’album contiennent quelques bonus, à commencer par "Eternally
Infernal" qui renoue rapidement avec un rythme effréné pour placer des mélodies
dissonantes ainsi que quelques choeurs. La charge finale nous laisse rejoindre "No Fuel For
God" où la section rythmique délivre des riffs relativement solides qui nous piétinent en
continu pendant que les leads se permettent des envolées plus tranchantes, alors que "Mind
Collapse" laisse la sauvagerie s’exprimer sur un tempo élevé, piochant dans ses racines les
plus agressives pour nous convaincre.
Ce n’est une surprise pour personne, les racines death / thrash de The Crown leur
permettent de laisser libre cours à leur agressivité sur "Crown Of Thorns". Les Suédois signent
ici un album sans compromis comme ils savent parfaitement en faire.
"Cobra Speed Venom"
Note : 16/20
Vous pensiez connaître des groupes avec des histoires torturées ? Eh bien à mon avis, The
Crown en fait partie. Le groupe a débuté en 1990 en tant que Crown Of Thorns, puis est
devenu The Crown en 1998. Mais en 2004, les Suédois font une pause de quatre ans pour
revenir pendant un an sous le nom de Doberman avant de redevenir The Crown en 2009.
Et étrangement, c’est entre 1998 et 2004 qu’ils ont été le plus productif, avec sept albums
(dont trois en 2002) ! Côté line-up, Magnus Olsfelt (basse) et Marko Tervonen (guitare) ont
vécu toutes les périodes du groupe, alors que Johan Lindstrand (chant) a eu une petite
pause entre 2001 et 2002. Les dernières recrues sont Robin Sörqvist (guitare) et Henrik
Axelsson (batterie), mais tous ont mis la main à la pâte pour créer "Cobra Speed Venom", le
dernier et dixième album du combo. Prenez garde !
Après une introduction sombre et inquiétante qui frôle la musique classique, "Destroyed By
Madness" est un titre qui s’inspire clairement du Gothenburg Death Metal. Quelques racines
thrash par-ci, par-là, et le combo est lancé. Les parties lead n’empiètent pas sur la
rythmique ni sur le chant, supporté par quelques choeurs. "Iron Crown" continue sur la même
lancée, avec quelques harmoniques en plus et un tempo accru, mais c’est surtout la guitare
lead qui me choque. Presque dissonante, elle se fond à merveille sur des riffs déjà
puissants. Le break vous donnera une folle envie de headbanguer alors que le solo paraît
plutôt épique, mais c’est "In The Name Of Death" qui retient mon attention. Très martiale,
cette composition est une véritable déferlante. Une fois l’introduction à la batterie passée,
vous n’êtes probablement pas prêts pour cette tornade.
Un clavier presque dérangeant marquera le début de "We Avenge!" pour une rythmique très
thrash, mais toujours avec la voix caractéristique de Johan, aidé par Robin. Le break peut
surprendre, mais on passe rapidement au titre éponyme. "Cobra Speed Venom" démarre de
manière très old school, pour revenir assez vite à des claviers atmosphériques et un amas
de riffs tout aussi tranchants qu’efficaces. Il ne me faudra d’ailleurs qu’une poignée de
secondes pour entrer dedans. A nouveau on frappe dans le registre guerrier avec "World
War Machine" et ses guitares millimétrées. Si cette composition ne me séduit pas
spécialement, elle reste assez efficace, mais toujours moins que Necrohammer. Je n’aime
toujours pas le thrash, mais la touche death mélodique apportée par le groupe réussirait
presque à me convertir…
Un peu plus de puissance brute pour "Rise In Blood" sur un tempo à nouveau accéléré qui
fera probablement des ravages dans une fosse pleine lorsque le groupe se décidera à
passer en France, et on arrive vite sur la douce "Where My Grave Shall Stand". Une
introduction saturée mais calme qui mérite que l’on s’y attarde vu la progression de la
batterie, et on se croirait réellement sur une route sinueuse. Pourquoi une route ? Je n’en ai
absolument aucune idée, mais c’est à cela que la composition instrumentale me fait penser.
D’ailleurs, on sent également que "Sign Of The Swarm" est à la fois la fin de cette route, mais
aussi le passage le plus long. Non pas que les riffs sont ennuyeux, loin de là, mais on sent
quelques longueurs sur ces sept minutes de virtuosité, surtout lors du passage plus
doom / death.
Vous en avez assez ? C’est dommage, parce que les Suédois nous offrent trois titres bonus.
"Nemesis Diamond" et son arrivée progressive qui donne un sentiment d’invincibilité sur du
blast contrôlé, "The Great Dying", une composition qui se classe aisément parmi les plus
lourdes du groupe avec une basse dopée aux amphétamines que j’apprécie tout
particulièrement, et enfin "Ride The Fire" qui prend à peine le temps d’arriver pour libérer sa
puissance.
The Crown nous offre un dixième album rempli de surprises. Certes, les Suédois ne
réinventent rien à proprement parler, mais cet album ne se contente pas d’une seule et
unique orientation, et c’est ce qui fait sa force. Il est impossible de s’ennuyer un seul instant
avec "Cobra Speed Venom", alors je le conseille autant aux fans de Slayer que de Death et
Bolt Thrower !
"Cobra Speed Venom"
Note : 16/20
Vous pensiez connaître des groupes avec des histoires torturées ? Eh bien à mon avis, The
Crown en fait partie. Le groupe a débuté en 1990 en tant que Crown Of Thorns, puis est
devenu The Crown en 1998. Mais en 2004, les Suédois font une pause de quatre ans pour
revenir pendant un an sous le nom de Doberman avant de redevenir The Crown en 2009.
Et étrangement, c’est entre 1998 et 2004 qu’ils ont été le plus productif, avec sept albums
(dont trois en 2002) ! Côté line-up, Magnus Olsfelt (basse) et Marko Tervonen (guitare) ont
vécu toutes les périodes du groupe, alors que Johan Lindstrand (chant) a eu une petite
pause entre 2001 et 2002. Les dernières recrues sont Robin Sörqvist (guitare) et Henrik
Axelsson (batterie), mais tous ont mis la main à la pâte pour créer "Cobra Speed Venom", le
dernier et dixième album du combo. Prenez garde !
Après une introduction sombre et inquiétante qui frôle la musique classique, "Destroyed By
Madness" est un titre qui s’inspire clairement du Gothenburg Death Metal. Quelques racines
thrash par-ci, par-là, et le combo est lancé. Les parties lead n’empiètent pas sur la
rythmique ni sur le chant, supporté par quelques choeurs. "Iron Crown" continue sur la même
lancée, avec quelques harmoniques en plus et un tempo accru, mais c’est surtout la guitare
lead qui me choque. Presque dissonante, elle se fond à merveille sur des riffs déjà
puissants. Le break vous donnera une folle envie de headbanguer alors que le solo paraît
plutôt épique, mais c’est "In The Name Of Death" qui retient mon attention. Très martiale,
cette composition est une véritable déferlante. Une fois l’introduction à la batterie passée,
vous n’êtes probablement pas prêts pour cette tornade.
Un clavier presque dérangeant marquera le début de "We Avenge!" pour une rythmique très
thrash, mais toujours avec la voix caractéristique de Johan, aidé par Robin. Le break peut
surprendre, mais on passe rapidement au titre éponyme. "Cobra Speed Venom" démarre de
manière très old school, pour revenir assez vite à des claviers atmosphériques et un amas
de riffs tout aussi tranchants qu’efficaces. Il ne me faudra d’ailleurs qu’une poignée de
secondes pour entrer dedans. A nouveau on frappe dans le registre guerrier avec "World
War Machine" et ses guitares millimétrées. Si cette composition ne me séduit pas
spécialement, elle reste assez efficace, mais toujours moins que Necrohammer. Je n’aime
toujours pas le thrash, mais la touche death mélodique apportée par le groupe réussirait
presque à me convertir…
Un peu plus de puissance brute pour "Rise In Blood" sur un tempo à nouveau accéléré qui
fera probablement des ravages dans une fosse pleine lorsque le groupe se décidera à
passer en France, et on arrive vite sur la douce "Where My Grave Shall Stand". Une
introduction saturée mais calme qui mérite que l’on s’y attarde vu la progression de la
batterie, et on se croirait réellement sur une route sinueuse. Pourquoi une route ? Je n’en ai
absolument aucune idée, mais c’est à cela que la composition instrumentale me fait penser.
D’ailleurs, on sent également que "Sign Of The Swarm" est à la fois la fin de cette route, mais
aussi le passage le plus long. Non pas que les riffs sont ennuyeux, loin de là, mais on sent
quelques longueurs sur ces sept minutes de virtuosité, surtout lors du passage plus
doom / death.
Vous en avez assez ? C’est dommage, parce que les Suédois nous offrent trois titres bonus.
"Nemesis Diamond" et son arrivée progressive qui donne un sentiment d’invincibilité sur du
blast contrôlé, "The Great Dying", une composition qui se classe aisément parmi les plus
lourdes du groupe avec une basse dopée aux amphétamines que j’apprécie tout
particulièrement, et enfin "Ride The Fire" qui prend à peine le temps d’arriver pour libérer sa
puissance.
The Crown nous offre un dixième album rempli de surprises. Certes, les Suédois ne
réinventent rien à proprement parler, mais cet album ne se contente pas d’une seule et
unique orientation, et c’est ce qui fait sa force. Il est impossible de s’ennuyer un seul instant
avec "Cobra Speed Venom", alors je le conseille autant aux fans de Slayer que de Death et
Bolt Thrower !
"Death Is Not Dead"
Note : 16/20
Non, le death n'est pas mort. Tellement pas mort que l'un de ses piliers scandinaves est de retour : The Crown. Après 25 ans d'existence et plusieurs péripéties, quel plaisir de retrouver du bon death mélodique à la sauce suédoise. Avec un line-up modifié pour revenir à ses origines, The Crown vient poser ses couilles sur la table et tente à nouveau de nous faire rêver.
Alors qu'on ne les attendait plus depuis longtemps, le groupe nous offre une sorte d'album hommage qui signe peut-être là une belle renaissance. On peut commencer par citer l'excellente reprise de Paradise Lost, "Eternal", en plus rapide mais aussi sombre que l'originale. Les anciens de Crown Of Thorns (le groupe avait dû changer de nom car celui-ci était déjà pris), accompagnés de Sörqvist (Impious), semblent très influencés par de grands noms américains, de Slayer à Metallica, en passant par Nile. Ainsi, l'on peut citer la rapidité du thrash présente sur "Herd Of Swine", ou encore l'instru très variée de "Meduseld". Cet album est tellement varié qu'on croirait parfois écouter une compil', mais avec tout de même une véritable identité, parfois assez éloignée des origines du groupe mais qui nous semble familière. Prenons par exemple l'excellent "Speed Kills", qui commence de manière plutôt classique, mais nous entraîne vers des mélodies assez incroyables, qui m'ont rappelé le célèbre "Through The Fire And Flames" de DragonForce ! Vous l'aurez compris, cet album passe par tous les styles, toutes les émotions, et nous rend nostalgiques des plus belles années du metal.
Pourtant, le bilan n'est pas tout rose, loin de là. Clairement, d'une manière générale, ce qui me déçoit, c'est ce manque de panache, ce manque de violence et de hargne, ce qui pourtant me semble essentiel dans le death. Ce côté rock'n'roll teinté de folk est plaisant, mais on a l'impression que le groupe ne nous offre pas tout ce qu'il a dans le ventre, ça manque de poigne, ça ne donne pas assez envie de se foutre sur la gueule dans la fosse à headbanging. Hormis le côté symphonique, on peine parfois à reconnaître l'école suédoise, sa noirceur et ses riffs glacials.
Difficile de tirer un bilan objectif de cet album de The Crown. Je pense qu'il pourra en décevoir certains, mais surtout en surprendre un grand nombre. Personnellement, n'ayant pas vraiment connu les débuts du groupe, je ne peux qu'apprécier cet album-hommage aux références multiples. Malgré un manque de patate, une batterie parfois hasardeuse, une production peut-être un peu bâclée, on a un album très varié, assez original, une sorte de medley scandinave sur fond de death mélodique. Les plus pointilleux auront sûrement du mal à accepter ce retour inattendu, mais nul doute qu'une telle production mérite quelques écoutes tout de même.