Le groupe
Biographie :

Anciennement Count Nosferatu puis Count Nosferatu Kommando et renommé en 2006 The Cosa Nostra Klub, The CNK est un groupe de metal industriel. La première formation regroupant les membres de The CNK débuta en 1996 sous le nom Count Nosferatu. Le groupe de black metal se sépara en 1998. Hreidmarr se focalisa sur Anorexia Nervosa après les avoir rejoints en 1998, une des raisons de la mise en pause de Count Nosferatu. Ils attendirent 4 ans avant de sortir un nouvel album, "Ultraviolence Über Alles", en 2002, sous le nom de Count Nosferatu Kommando. Le 20 Décembre 2005, Hreidmarr quitte Anorexia Nervosa. Le duo recrute alors Sylvicious de Tamtrum et le designer parisien Valnoir de Metastazis pour se lancer dans une nouvelle aventure The CNK, le nom changeant de signification pour devenir The Cosa Nostra Klub. L'album "L'Hymne A La Joie" sort chez Season Of Mist à la fin 2007. Sept années après la sortie du disque "Ultraviolence Über Alles", alors introuvable, le groupe sort une réédition de l'album appelée "Ultraviolence Über Alles - Übercharged" sur le label de Season Of Mist. Le 3 Mars 2011, Valnoir quitte le line-up live du groupe, laissant sa place à Zoé (Herrschaft).

Discographie :

2002 : "Ultraviolence Über Alles"
2007 : "L'Hymne A La Joie"
2009 : "Ultraviolence Über Alles - Übercharged" (Réédition)
2012 : "Révisionnisme"
2015 : "Paris Brûle-t-il ?" (DVD)


Les chroniques


"Paris Brûle-t-il ?"
Note : 13/20

Les DVDs live sont de plus en plus rares dans le paysage métallique, à l'âge d'or de YouTube et des concerts complets disponibles gratuitement sur la toile. Aussi saluons l'initiative de Dooweet et The CNK pour cette présente sortie. The CNK, groupe martial français controversé, a eu à cœur de proposer un beau produit physique, esthétiquement soigné (DVD digipack 4-volets, à l'artwork superbe à la thématique militaire) et visuellement réussi. Filmé de façon pro par 8 caméras, le show en impose avec une image superbe digne d'un vrai film. La réalisation est, elle, impeccable et vivante : le montage est fluide et bien pensé, mettant en valeur les musiciens et surtout, évitant le mitraillage d'images multiples à la seconde, rendant ainsi le show dynamique et plaisant à regarder. L' immersion complète dans le show est facilité par une mise en scène pensée jusque dans ses moindres détails, les costumes de scène et l'intro-vidéo d'inspiration colonialiste (c'est le petit côté provoc adorable du groupe qui remonte à la surface), les vidéos projetées reprenant le thèmes des morceaux joués, le décor militaire... tout concourt à créer un DVD réussi. Alors, "Paris Brûle-t-il ?", fantastique concert de 75 minutes, intense et sulfureux ? En vérité, nous en sommes loin.

Car le gros problème de ce concert est le point primordial d'un live. La prestation et le son. Il s'agit d'un concert de metal, il nous semble. Alors où sont les guitares puissantes, où est le gros son ? Les riffs de guitares, froids et puissants en version studio, sont noyées dans le mix, ce qui réduit grandement l'impact des morceaux et atténue notre enthousiasme. La guitare est sous-sous-mixée et n'a aucune pêche, on peine à reconnaitre les morceaux. Et ne parlons pas de la basse, totalement absente. Seuls sont bien audibles la voix, les samples et la batterie. Oui, les parties symphoniques sont samplées, ce qui n'est pas un problème, sauf lorsqu'on entend que ça : l'élément qui ne fait pas l'objet d'une performance humaine est, incompréhensiblement, celui qui est le plus mis en avant ; aucun claviériste à l'horizon, donc, mais c'est pas grave, on va quand même en foutre partout. C'est un choix bizarre, donnant plus la sensation de regarder un concert symphonique qu'un concert metal.

Quant a la batterie, il faudra nous expliquer quel est l'intérêt de donner un concert, si c'est pour passer une batterie programmée sur l'ensemble du set, avec le batteur qui joue par-dessus ? Les deux jeux, programmations techno et batterie, se superposent inutilement (certains passages, de façon un peu aléatoire, ne sont pas joués par Fabrizio, qui laisse la BAR tourner ; c'est donc une chose qui peut être fait à n'importe quel moment sans que cela gêne le bon déroulement du concert). C'est pitoyable, surtout lorsque l'on voit que les parties de grosses caisses ne sont pas jouées, ainsi que de nombreuses parties que l'on voit jouées par Fabrizio qui ne correspondent pas à ce qu'on entend (on peut voir, si on est attentif, de furtifs plans où la vitesse et la complexité du jeu du batteur ne colle pas avec les beats plus simples crachés par la sono ; ou bien d'autres moments grotesques comme le batteur frappant gauchement une cymbale, tombée quelques secondes avant, et en train d'être manipulée et replacée par un roadie, ce qui ne l'empêche nullement de sonner parfaitement. C'est vraiment flagrant par moments que c'en est insupportable (on ne remet pas en cause les capacités de Fabrizio, très bon, à la technique impressionnante et qui joue pour de bon ; mais les artifices studio ne lui rendent point hommage en l'occurrence...). Le son, retravaillé en studio, enlève toute l'énergie du concert et dénature complètement le show. OK, c'est de l'Indus, mais retoucher à tel point le son, surtout sur la batterie, c'est du foutage de gueule, ni plus, ni moins. Et ça nous fait mal de le dire, car nous aimons beaucoup les albums studio de CNK. On n'a plus l'impression d'entendre un live, mais un enregistrement démo de bonne qualité.

Un gros malaise s'installe donc à la vision de "Paris Brûle-t-il ?". Scéniquement en place, visuellement très bon (le cadre du Divan du Monde est plutôt pas mal pour ce concert), cinématographiquement réussi, le groupe, il est vrai, a mis des moyens plus ou moins conséquents dans ce live et la préparation se ressent. Le public apprécie le show et une bonne ambiance s'installe dans le pit (spectateurs à fond, pogos gentillets...). Mais nous sommes tellement déçus par le côté sonore que lors des visionnages, on ne peut s'empêcher de penser 'Mais ils sont sérieux là ?". On voudrait aimer pleinement ce DVD, mais nous sommes pris entre deux mondes ; entre notre plaisir de fan de voir un super groupe sur pellicule et la désillusion d'un produit incapable de combler nos attentes.

Tout n'est pourtant pas négatif, loin de là. On reconnaît que certains titres envoient méchamment du bois : "Vote For Winners" est excellent, de même que "Bunkermoon Khaos 3" aux grosses ambiances occultes, oppressantes et martiales. Grosse ambiance sur "Too Fast for Love" avec Swan de BlackRain en invité au chant. La reprise de Mötley Crüe, forcément décalée, met la patate à ce set. Enfin, les deux rappels constituent un autre gros moment du show, ces deux morceaux sont les plus destructeurs de la soirée et finissent en beauté le spectacle. La performance vocale de Rose Hreidmarr, puissante et rageuse, est également a saluer, de même que l'énergie et l'implication du bassiste Zoé. On apprécie également le côté décalé et provocant du groupe avec ses accoutrements colonialistes, ses projections vidéo douteuses et ses références dictatoriales. En revanche, le coup de faire monter sur scène deux fatma sexy en burka et en jaretelles juste pour créer une polémique à deux balles, non merci, ça ne sert vraiment à rien.

Côté bonus, nous avons droit au clip vidéo de "Sabotage" décliné sous deux versions : l'une est une version live-clip normale (son studio couplé à diverses archives live, l'intérêt de ces clips est très limité car souvent les images et le son ne correspondent pas toujours, ce qui le cas ici), l'autre contient des images captées lors de nombreux lives avec le son live originel associé aux diverses captations pour un résultat exécrable (succession et collage de scènes d'une même chanson sur différents concerts, avec variations de qualité sonore incessantes et montage maladroit, son qualité amateur YouTube, le genre de choses imbitables qui grésillent sans cesse), ce bonus fait très amateur comparé au live principal et fait plutôt office d'image d'archives sympathiques. La vidéo live de la reprise de Dead Or Alive, "You Spin Me Round", dispose de meilleurs avantages visuels (qualité bootleg, mais satisfaisante) et sonores (c'est tellement propre notamment au niveau des vocaux sur la partie centrale parlée et du son des percus que l'on ne nous fera pas gober qu'il s'agit du vrai son live). Démarche assez hypocrite donc, que ce vrai-faux live. Enfin, le cilp-vidéo de "Street Fights At The End Of The World", très bon morceau metal indus semble t-il inédit, est esthétiquement et visuellement réussi.

Les fans purs et durs seront aux anges, les spectateurs présents lors de cette soirée se replongeront avec plaisir dans le show. Certains trouveront ce DVD énorme mais les choix de productions ne nous permettent pas de faire partie de ces derniers (on ne demande pas un truc du niveau de Rammstein, mais tout de même). Il s'agit d'un très bon DVD dans le fond, mais notre intransigeance et notre souci de l'authenticité nous feront sûrement passer à côté de quelque chose d'énorme.


Man Of Shadows
Juillet 2015




"Révisionnisme"
Note : 16/20

Déjà plus de 15 ans que The "Count Nosferatu Kommando" désormais "Cosa Nostra Klub" nous livre son talent au compte-gouttes. Le groupe a désormais lancé le pari ambitieux de réaliser un album de reprises. La démarche est louable et montre l’envie du groupe de proposer quelque chose de novateur, tant la liste est éclectique. On sent ici l’ouverture des musiciens et l’envie de saluer des groupes venant de registres différents qui ont bercé les oreilles de nos chers et tendres : Allant du metal de Slayer et Emperor, en passant par la case glam avec Mötley Crüe, mais souhaitant aussi aller plus loin, en allant chercher des morceaux des Beasty Boys ou bien encore Leonard Cohen. A noter la surprenante venue de Snowy shaw connu pour avoir participé à de nombreux projets tels que Therion, King Diamond et Mercyful Fate.

Regardons en détail les titres de l’album : L’album commence par "Gadd Ist Gott", medley de chansons de Gary Glitter. Rappelant un certain Manson à la sauce CNK, le morceau est idéal pour poser de bonnes bases. Un bon premier titre qui devrait faire ses preuves sur scène. Nous poursuivons ensuite avec le célèbre "Sabotage" des Beasty Boys. Ce morceau est très intéressant, mêlant la puissance des phrasés rap / core à la puissance CNK. Hreidmarr délivre toujours une vraie puissance qui transcende le titre. "You Could Be Mine", énorme titre des guns est assez classique (voire trop) et apporte moins que les 2 premiers titres dans l’expérimentation. "Everybody Knows", reprise de Leonard Cohen est un mid tempo vraiment très intéressant. Il pose une ambiance sombre, sublimé par une orchestration simple mais qui accentue le côté sombre du titre. Un très bon titre, soit dit en passant. Nous arrivons au titre qui aura forcément attiré l’œil de toutes les personnes qui auront le CD dans les mains, à savoir le fameux "Seasons In The Abyss" de slayer. Restant fidèle au morceau original, les quelques orchestrations donnent un côté dramatique au titre. Arrive ensuite "Too Fast For Love", reprise de Mötley Crüe en duo avec Swan BlackRain et " Weißes Fleisch" de Rammstein qui ne présentent que peu d’intérêt, avant d’arriver sur le très bon titre de Nick Cave et Kylie Minogue "Where The Wild Roses Grow". Toujours très proche du titre original, la version de CNK est plutôt bien réalisée. "I Am The Black Wizards" d’Emperor est plutôt réussi pour clôturer cet album, puissant et ténébreux.

The CNK a ici eu l’envie et la volonté de proposer une liste de titres éclectiques, présentant plusieurs facettes de leur approche musicale. On apprécie le fait que le groupe s’est mis en danger au lieu de proposer une liste "attendue". Certains titres sont de vraies réussites ("Gadd Is Gott", "Sabotage", "Everydoy Knows"), d’autres moins (" Weißes Fleisch", "Too Fast For Love") mais nous ne pouvons que saluer le groupe d’oser s’essayer à ce difficile exercice de "révisionnisme".


Humphrey
Janvier 2013




""Ultraviolence Über Alles - Übercharged""
Note : 15/20

La réédition de l'album "Ultraviolence Über Alles" est arrivée. 16 chansons y sont présentes au total dont certaines peuvent pas mal surprendre. Mais on y reviendra plus tard. En effet, la première partie du CD est constituée des 8 titres de "Ultraviolence Über Alles" dans une version remasterisée, rien de réellement innovant donc, mais c’est toujours bon de sentir ce qui fait la force du groupe : des accords violents, un chant hurlant, une ambiance indus et bien entendu une batterie toujours mise en avant dans chaque chanson. En bref, on retrouve huit pistes de bonne qualité signées CNK, qu'on a tout de même plaisir à réécouter. Plutôt à conseiller pour ceux qui souhaitent redécouvrir le groupe et (ou) ceux qui sont également fans de musique gothic / electro / metal. En revanche, les huit pistes suivantes peuvent être classées comme des bonus tracks. Chaque piste a été remixée par des musiciens extérieurs au groupe (Tamtrum, BlackRain, Herrschaft…) donc si vous aimez plutôt le style gothic / rock / electro, vous serez servis. Je ne suis pas fan de ces versions et même si je n’écouterai pas ça tous les jours, il faut admettre que les chansons originales sont bien remaniées. En résumé, cette réédition devrait plaire aux fans de metal industriel bien violent (pour la première partie), et aux fans de gothic rock (pour la seconde). L’éclectisme est vraiment mis en avant sur ce "Ultraviolence Über Alles - Übercharged". Maintenant, c’est à vous de juger.


JU
Novembre 2009


Conclusion
Le site officiel : www.thecnk.org