Le groupe
Biographie :

Formé en 2010 à Amsterdam (Hollande) par Caroline Westendorp au chant, Martijn et Rolf aux guitares, Lucas à la basse et Mathijs à la batterie, The Charm The Fury propose un metalcore au chant féminin et après un EP, sort un premier opus nommé "A Shade Of My Former Self" signé chez Listenable Records. En 2017, le groupe rejoint Nuclear Blast et sort "The Sick, Dumb & Happy" en Mars.

Discographie :

2012 : "The Social Meltdown" (EP)
2013 : "A Shade Of My Former Self"
2017 : "The Sick, Dumb & Happy"


Les chroniques


"The Sick, Dumb & Happy"
Note : 14/20

OK, il faut bien se l'avouer, j'ai une forte attirance pour tout groupe de metal ayant fait le choix d'avoir une jolie demoiselle au chant. Attention, je ne parle pas ici de mielleuses princesses à la voix sucrée mais bien de guerrières qui ne montent sur scène que pour nous envoyer de multiples mandales. C'est donc tout naturellement que suite au visionnage du dernier clip de The Charm The Fury que je me suis mis à une écoute attentive de leur nouvel album "The Sick, Dumb & Happy" sorti chez Nuclear Blast (Worldwide) / Arising Empire (Europe). Un clip inspiré, à mon sens, de l'excellent "The Devil's Rejects" pour le climat général. Un groupe qui fait preuve d'un certain bon goût donc. Alors, à ce qu'il paraît ce deuxième album est grandement différent (et bien meilleur) du précèdent mais vu que je ne connaissais pas ce groupe avant, je ne vais uniquement me concentrer que sur ce deuxième effort.

The Charm The Fury est donc un groupe néerlandais de post-harcore à la base que je re-qualifirais de southern-groovy-metal parce que moi aussi j'aime trouver des appellations et que ça groove. Cinq membres, Caroline Westendorp – chant, Rolf Perdok – guitare, Lucas Arnoldussen – basse, Mathijs Tieken – batterie et Martijn Slegtenhorst – guitare. Aucun doute sur le fait que cet album a été longuement pensé, écrit et a nécessité un grand travail d'écriture et de production. Le son est puissant et le mix est très bon. Les grattes sont épaisses et aiguisées, la batterie tabasse et la charmante Caroline hurle, comme une démente ("The Hell In Me") ou susurre avec son charme propre (la ballade "Silent War"), rien à redire, ce disque est taillé pour séduire les plus exigeants. Grosse prod', donc. Côté inspirations, ce n'est pas super compliqué, les gars se sont vraisemblablement nourris d'un peu de Pantera, d'un peu de Slipknot et pas mal de Machine Head. Splendide !! Le dernier tiers de l'album est d'ailleurs bien plus groovy, rock et punk. Pas mal de choses et d'influences, des choeurs ("oh-oh-ohhhh-ohhhh"), des atmosphères diaboliquement agressives et planantes qui m'ont fait penser à Otep pour le côté badass girl.

Je conseille donc fortement l'écoute mais conseille encore plus fortement de suivre les dates live (pas de dates prévues en France pour l'heure) car il est plus que probable que c'est en concert que The Charm The Fury doit le mieux s'en tirer. Au final, un album accessible d'un groupe qui souhaite visiblement toucher un large public, on aurait peut-être aimé un peu plus homogénéité et moins d'éparpillement mais l'effort est digne de mention et Caroline déchire !


JP
Mars 2017




"A Shade Of My Former Self"
Note : 17/20

Démarrage en douceur avec une instrumentale au piano, "The Unveilling", puis c’est parti pour 11 titres de metalcore au chant féminin ! Dès "A Testament", premier "vrai" titre de l’album, ça tartine, à part le chant clair, qui se doutait qu’une voix pareille pouvait sortir d’un corps pareil ? L’alternance clair / saturé est remarquablement bien gérée, on passe à "Carte Blanche" (tiens, un titre en français) et ses chœurs dignes des plus grands hooligans, on sent que la frontwoman a des choses à revendiquer, avec une fin de titre en douceur... Ouf, on avait peur d’en prendre trop dans la tronche dès le deuxième titre.

"A Shade Of My Former Self" varie avec une certaine mélancolie et la présence d’un break bien tranchant qui vient aérer la composition, le titre se clôture sur des chœurs revendicateurs puis sur un sample qui amorce le prochain titre, "The Enemy". Roulement de batterie et hop, c’est parti. Refrain accrocheur et parties dignes des plus grands circle pits, "Colormind" est le morceau avec les parties les plus tirées d’un metal moderne (beatdown, guitares aux sonorités djent), cela prouve que le groupe est un peu du genre "tout-terrain". Vient l’instrumentale "In The Wake Of Pride", ça sent la liberté, la nature, mais chaque chose a une fin. Au bout d’un peu plus d’une minute, on repart de plus belle avec "Living Saints", c’est catchy, ça bastonne mais en même temps, avec la présence de chant clair, ça adoucit le tout. Ici, les breaks font preuve d'une grande violence, les Hollandais ne sont pas là pour jouer à la marelle. "Heartless, Breathless" arrive et vient nous mettre la tête à l’envers avec sa structure... déstructurée. On repart dans la douceur et la mélancolie avec "Virtue Of Leadership", puis "A New State Of Mind" prend place, c’est hargneux, c’est vénère. On termine enfin cet album avec "Delivrance" qui, comme les autres, est construite de la même façon, chant clair dans le refrain et couplets super enervés.

On peut dire que pour un premier album, les Hollandais marquent des points avec la qualité non seulement des compositions mais du son en général. Le tout est maîtrisé et fait preuve de beaucoup de technicité. Seul point pas vraiment négatif, c’est la diversité des titres mais je chipote.


Paul
Octobre 2013


Conclusion
L'interview : Caroline Westendorp

Le site officiel : www.facebook.com/thecharmthefury