Le groupe
Biographie :

The Butcher’s Rodeo est un groupe de hobocore formé en 2010 et composé de Vinc (Aqme, Noswad), Kwet (Strike Back), Thomas (Vera Cruz), Tonio (Seed From The Geisha) et Guigz. Le groupe délivre un son brut dans la vague d’Every Time I Die et de Cancer Bats. Ils sortent leur premier EP en 2011 : "Like A Hobo On A Bison", enregistré au Studio Ste Marthe à Paris. S’en suivront de nombreux concerts avec notamment les premières parties de Protest The Hero et Cancer Bats. Début 2013, Guigz quitte le groupe et est remplacé à la basse par Benoît. Sur ce nouveau départ, The Butcher’s Rodeo, plus énervé et déterminé que jamais, rentre en studio pour enregistrer son nouvel EP "Ghosts In The Weirdest Place" avec Etienne Sarthou aux commandes de l’enregistrement et du mixage, et Magnus Lindberg (Cult Of Luna, AqME) au mastering. La sortie du CD est prévue pour Décembre 2013. Le premier album, "Backstabbers", sort en Novembre 2016 chez At(h)ome. Cinq ans plus tard, le deuxième album, "Haine", sort le 26 Novembre 2021.

Discographie :

2011 : "Like A Hobo On A Bison" (EP)
2013 : "Ghosts In The Weirdest Place" (EP)
2016 : "Backstabbers"
2021 : "Haine"


Les chroniques


"Haine"
Note : 17/20

Non, pas tant de haine que ça, je vous rassure. Beaucoup d'amour et de câlins au programme aujourd'hui. Amis viandards et non viandards, bonjour. Si vous ne connaissez pas encore les Parkway Drive made in France, je vous présente The Butcher's Rodeo, groupe francilien metalo-hardcoro-hobocore, si l'on peut dire ainsi. Cinq années ont passé depuis le premier album et ils reviennent avec un second opus, intitulé simplement "Haine" et sorti chez At(h)ome, aka le label préféré de ta meuf (Marcel Et Son Orchestre, Volo, Les Tit' Nassels etc...).

Le groupe étant porté par Vincent Peignart-Mancini, ancien chanteur d'AqME (aka le groupe préféré de ta meuf quand elle était ado), on ne s'étonnera qu'à moitié de constater que le chant est passé du côté francophone de la force. J'avoue ne pas avoir été un fan suffisamment addict du groupe pour m'accrocher aux lyrics en anglais, donc rien ne me choque ici. Au contraire, le micro étant plutôt propre, ça passe tout seul, même si, forcément, ça sonne très Nowhere et compagnie. Ce n'est plus trop mon délire mais une fois de temps en temps, ça reste bienvenu. Et puis se limiter au chant serait une grave erreur. The Butcher's Rodeo se révèle bien plus violent qu'on pourrait s'y attendre. Les enchaînements calmes / bourrins sont parfaitement menés, à l'image par exemple de "Lâche !", où les riffs nous retournent vraiment les neurones en bonne et due forme. Mais commençons par le début, ou presque. Oublions le chant, ou presque.

Penchons-nous ainsi sur "Crève !", deuxième morceau de cet opus, qui s'inscrit totalement dans la lignée de ce que le groupe nous offrait autrefois. Ça cogne dur, parfois aux frontières du hardcore, voire du deathcore, avec ces gros riffs à la The Arrs qui nous agressent dès la première écoute. On trouve aussi quelques passages plus dark et torturés, à l'image de "Morte" et de son chant vraiment hurlé, pouvant rappeler les heures glorieuses de Eths (aka le deuxième groupe préféré de ta meuf quand elle était ado). On savourera ici aussi quelques passages plus déstructurés, propres aux anciennes chansons du groupe. On saluera également "Le Désordre", qui accueille Fredd de Noise Emission Control, pour ce morceau sans doute plus classique pour du metal français.

Vous l'aurez deviné, je n'ai pas beaucoup de choses négatives à écrire sur ce nouvel album. J'admets toutefois que la seconde moitié sonne un peu plus "molle" (j'exagère, l'avant-dernier morceau, "Brûle", déchire sa race !) que ce que j'avais l'habitude d'entendre avec The Butcher's Rodeo. L'ensemble demeure tout à fait cohérent, on sent une évolution, un côté bien plus propre que par le passé, tant sur l'instru' que derrière le micro. Le résultat se révèle plus que satisfaisant, et on espère que leur tournée française actuelle pourra se dérouler sans encombre d'ordre sanitaire (ou non).


Grouge
Décembre 2021




"Backstabbers"
Note : 16/20

The Butcher’s Rodeo est un groupe parisien composé à l’origine de membres issus de formations comme AqME, Noswad, Strike Back, Vera Cruz et Seed From The Geisha. Ils se définissent comme étant un groupe de hobocore : un son furieux proche de Everytime I Die ou Cancer Bats. Voyons donc ce que ça donne de plus près.

Tout d’abord, ce qui nous marque lorsque l’on écoute nos amis de la capitale, ce sont les influences et les styles nombreux qui peuvent faire surface à tout instant, et pas seulement issus du monde metal. Alors bien sûr, ça sonne très hardcore, metalcore ou même néo parfois (mais non ce n’est pas une insulte, rooooh), mais on trouve aussi pas mal de passages qui tendent vers le punk, ou simplement le rock, au sens large. Autant dire qu’en deux mots, The Butcher’s Rodeo a son étiquette, et ça, ça fait plutôt plaisir.

Ainsi, si l’on prend "Connundrum", on pourrait s’attendre à du rock après quelques secondes d’écoute, puis ça part dans un délire punk, voire grind, où la voix oscille entre les aigus et les graves, avant de tambouriner quelques instants en mode HxC, puis d’y aller plus calmement en mode metalcore. Autre exemple, "The Legacy", qui commence en mode thrash, puis se fait accompagner d’une voix plus néo, toujours avec de gros riffs derrière, avant de reprendre sur sa lancée thrash, OKLM. Bon, je vais être honnête, j’ai toujours beaucoup de mal avec le chant clair, mais ici ça passe plutôt bien, ça m’a fait penser à ce vieux groupe que je me passais en boucle quand j’étais gamin, Godsmack. En plus, sur la piste que je viens d’évoquer, il y a souvent des back vocals bien plus torturés donc ça passe crème.

Charmant projet donc, qui ratisse large et qui saura sans doute plaire à un public divers et varié.


Grouge
Janvier 2017




"Ghosts In The Weirdest Place"
Note : 14/20

Ce n’est plus un secret, Vincent "Vinc" Peignart-Mancini (émérite vocaliste d’AqME) possède un incroyable don, dont certains avaient pu prendre la mesure en Octobre dernier lors du remarqué passage de son second projet au Batofar (à l’occasion de la release party de Checkmate) : The Butcher’s Rodeo tournant alors sur son premier EP "Like A Hobo On A Bison"... ! Eh bien voici que la déflagration "Hobocore" parisienne nous revient aujourd’hui avec un nouvel opus plus énervé que jamais : "Ghosts In The Weirdest Place", condensant les nouvelles influences de ce line-up en ébullition. Soigneusement emballé dans un fin étui cartonné, le contenu de ce nouvel EP nous est ainsi présenté via un fond bleuté mettant en scène, au travers de coupures de journaux façon collecte de faits divers (aux dominantes rappelant fortement "Some Girls" des Rolling Stones), nombreuses situations morbides et violentes, posant ainsi les jalons de cet univers nous tendant désormais les bras. Passons donc l’inquiétant masque de renard ornant la couverture, pour finalement prendre la peine de lire et découvrir, entre les lignes des articles mis en scène, les 7 titres composants ce CD.

Fidèle à son image d’OVNI de puissance, le combo entame son accroche de l’auditeur avec "The Curse", un titre surpuissant, truffé d'énergie, de contrastes et de virulentes saturations / dissonances puis, "Eye Of The Storm"s’inscrivant dans son sillage... S’ouvrant ainsi sur une invitation au déchaînement, ces riches titres inspirés d’un post-hardcore brillant et sans concessions plongera, dès ses premières mesures, l’auditeur dans ce monde tourmenté qu’est celui des TBR... Appuyés par une voix d’une rare expressivité (entre grognements et prises de hauteur cleans comme sur la brillante fin du second titre par exemple), les morceaux montreront cependant certaines "faiblesses" de mixage, proposant quelque chose d’un rien trop chaotique, perdant et usant parfois la personne désormais en possession du support et pouvant éprouver certaines difficultés à distinguer la composition des morceaux pourtant bien pensés...

Continuant sur son explosive lancée, la puissance du quintette sera prolongée sur le troisième titre : "The Mutiny", trouvant des accents technico-mélodiques fondamentalement plus poussés que ses prédécesseurs, faisant ainsi osciller la nerveuse saturation de certains riffs punk / hardcore avec l’éclatante clarté du pont (aux environs de la troisième minute) soutenu par les profondes lignes de Kwet et Tonio (guitares), ainsi que de Junior (basse), dont la brillance semblera (enfin !) apparaître sur cette enclave au rythme sensible et "reposant"... Axé sur ces 2 dernières minutes, le titre s’imposera donc comme bien plus "élaboré" de par son relief et sa profondeur... Après avoir proposé cette capsule aux explorateurs à la tête désormais remplie d’une martelante saturation, le combo poursuivra sa bruyante déferlante de riffs avec le très punk "Spoiler" qui brillera malheureusement par son dommage déséquilibre et l’anarchie qui y règne, mais aussi avec le foncièrement hardcore (moderne) / post-hardcore "Blind Army", s’ouvrant sur une agressive dissonance mais trouvant, une fois n’est pas coutume, un aspect plus accessible dans le refrain, preuve de l’utilisation d’un schéma assez linéaire.

Rebondissant sur cet énervement latent, voici que le premier titre du duo conclusif de l’EP : "Repent & Honor" se fait entendre, avec plaisir, le rythme relevant une nouvelle fois d’une écriture pleine de relief (notamment avec les refrains s’inscrivant dans une ambiance plus mature, profonde et torturée sans pour autant tomber dans un excès de virulence comme c’était le cas plus tôt...). Une unité semblant avoir été trouvée dans l’ambiance finale de ce détonnant 7 titres, "Hold The Morning" vient à son tour nous faire étalage de la force du combo, à grands renforts de boucles nettement plus mélodiques allant de paire avec une voix clean propre et maîtrisée, enveloppant, sur les ponts et refrains, le titre d’un manteau nettement plus mélancolique et groovy (l’ensemble basse / voix mis en avant avec éclat entre 2:45 et 3:30). Preuve en sera faite avec l’outro instrumentale de cette ultime pièce fermant avec douceur ce bloc mouvementé qu’est "Ghosts In The Weirdest Place"...

Ainsi donc s’achève ce bruyant hymne à l’anarchie martelé par l’incroyable solidité d’un batteur déchaîné (Tom), et porté par la voix d’un frontman dont les talents ne sont décidément plus à prouver ! Cet EP laissera malgré tout comme un amer arrière-goût, tant les passages alliant cleans et mélodies soutenues seront remplacés, dans les esprits et les oreilles, par la linéaire composition de l’ensemble, par trop souvent porte-parole d’un excès de violence perdant dans les méandres de la saturation et de la dissonance, quiconque tend à s’y aventurer en profondeur. Des titres tels que "The Curse", "The Mutiny" et "Hold The Morning" resteront cependant gravés dans les mémoires comme de bien habiles mélanges d’influences qui résonneront dans les crânes des amateurs de Protest The Hero, Cancer Bats, Everytime I Die ou The Gallows !...


E.L.P
Mars 2014


Conclusion
L'interview : Vince

Le site officiel : www.thebutchersrodeo.com