Le groupe
Biographie :

Convaincus qu’on ne devient pas pirate en enfilant des perles, le Breton, le Duc, El Bavo et Lorenzo ont décidé d’unir leurs vies dissolues pour les raconter et créer en 2008 un univers musical aussi infâme et piratesque que la somme de leurs vies personnelles. L’équipage infernal sort son premier EP "In Hell We Dwell" en 2009 et le défend sur une cinquantaine de dates un peu partout en France. Parmi les différentes influences on retrouve Clutch, Mastodon, System Of A Down ou encore Pantera enrichies des expériences et voyages (pas toujours très orthodoxes) vécus par chacun des membres du groupe. En 2010, The Buffalos est sélectionné par le Brise Glace, à Annecy, pour faire partie d’une formation d’un an de perfectionnement de projet artistique qui va beaucoup faire avancer le groupe. A l’issu de cette année, le groupe enregistre un nouvel EP, "The Mahogany Secrecy" et assure une série de concerts. Parallèlement, The Buffalos ont participé à la bande son de plusieurs vidéos de sports extrêmes pour des marques comme Salomon ou Monster Energy et assuré l’ouverture de l’International Free Ski Film Festival en 2011. Aujourd’hui, The Buffalos sortent leur premier album "Full Of Silence And Fury" sur Thirty Hour Drive Records.

Discographie :

2009 : "In Hell We Dwell" (EP)
2011 : "The Mahogany Secrecy" (EP)
2013 : "Full Of Silence And Fury"


Les chroniques


"Full Of Silence And Fury"
Note : 17/20

Clairement, quand on associe la musique à du vocabulaire marin et à des notions de pirates ça a une fâcheuse tendance à me foutre le mal de mer. Un certain Hugues Aufray et son titre "Santiano" ça vous parle ? La chanson prise, reprise voire violée alors qu’elle était déjà dégueulasse à l’origine. Tu t’en souviens ? Tu as l’air en tête ? Je viens peut-être de te ruiner ta journée, mais je vais me rattraper. On va soigner le mal par le mal et je vais te parler d’un truc frais, un vent qui te fouette la tronche comme sur une plage de Normandie en plein mois de novembre, un air iodé chargé d’histoire fait de riffs tranchants comme une ardoise pétée et d’une voix granuleuse comme une plage de galet au bout du bout de la Bretagne.

The Buffalos. Ca y est je l’ai dit. Vous venez de jeter l’encre dans "Full Of Silence And Fury". La tension monte avec "Golgotha" et l’abordage est sérieux avec des guitares affûtées et un chant qui se veut meneur de l’embarcation. Après cette mise en bouche, le pirate rencontre Peter-Pan. Pourquoi ? Parce qu’apparaît une manière de débiter des paroles et une certaine intonation de voix qui rappelle forcément Serj Tankian. J’veux pas grandir ! On retrouvera cette sensation sur plusieurs titres y compris "Dust Of Rhino Ivory" juste après et, pour une fois, on n’est pas dans la copie ringarde bien au contraire. Ca glisse comme une lampée de rhum ambré au réveil d’une nuit à la belle étoile.

Mais attention petit mousse, je n’ai point dit que The Buffalos pouvait s’assimiler à du System Of A Down. Vraiment pas. Déjà parce que c’est un groupe inimitable, mais surtout que nos pirates ont une personnalité qui leur est propre. Les membres ont chacun digéré leurs différentes influences pour en recracher un truc aussi intense, puissant et imprévisible qu’une lame de fond. Il suffit d’écouter des titres comme "Antartica", "Black Storm" ou "The Call Of The Sea" là où la musique de The Buffalos s’élève, pour en prendre conscience. Même quand la musique semble s’assagir un petit peu ("Unleash The Pirate Within") ou paraître moins accrocheuse ("When The Devil"), la formation réussit à dynamiser le tout pour ne pas perdre l’attention de l’auditeur, chose difficile aujourd’hui sur une épopée de près de soixante minutes.

Aussi, le groupe relève son périple d’une heure par une houle légère comme "Alba Sum Ergo Evertens" et "Nigra Sum Ergo Formosa" qui nous bercent, sans quitter l’univers de la formation. Un chant fédérateur, des notes de piano qui s’envolent, c’est beau, très beau même. L’opus s’achève sur "Autumn", une mélodie apaisante. Apaisante comme le clapotis de l’eau sur la proue d’un navire arrivé à bon port et ce chant, celui du réconfort après avoir affronté la mer et l’avoir vaincue.

The Buffalos c’est une vague scélérate qui nous chavire, imprévisible, sensationnelle. Une armature faite d’un métal rigide, un équipage inspiré qui nous raconte une histoire, partage ses histoires. "Full Of Silence And Fury" c’est la chaîne qui vous traîne dans un voyage fait de tempêtes, d’accalmies, de cyclones, de repos…


Kévin
Avril 2014




"In Hell We Dwell"
Note : 17/20

Prêts pour une virée sous une chaleur suffocante dans un no man’s land ? Embarquez donc avec The Buffalo’s et n’hésitez pas à pousser le volume à fond car vous ne serez pas déçus du voyage. "In Hell We Dwell" est une merveille que je ne risque pas d’oublier dans la pile de mes disques. Ce premier EP des rockeurs fous offre 5 titres efficaces. S'ils s’affirment dans un registre rock / metal puissant qu’au premier abord on pourrait qualifier de "bourrin", il n’en est pourtant rien à l’écoute attentive de "In Hell We Dwell". Prenons "Ebony" pour ne citer que lui, qui remporte haut la main le titre du meilleur titre de cet EP car l’orchestration y est simplement magistrale du début à la fin. La douceur inattendue qui nous prend aux tripes au début d’" Ebony" nous prouve par A+B que les gars de The Buffalo’s ne se cantonnent pas à une étiquette de grosses brutes. Eh oui, leur travail artistique sait être délicat quand cela est nécessaire, belle osmose guitare / voix nostalgique, suivie d’une transition avec la partie brutale finement menée, et que dire de ce refrain efficace, qui résonne encore dans ma tête deux jours plus tard (hum… excellent signe). L’instrumentation des titres est sans bavure, les guitares sont pleine d’assurance, tantôt mélancoliques (couplet d’"Ebony"), souvent nerveuses ("Johnny Fist" et le gargantuesque "Golgotha Hill"), les batteries s’accouplent parfaitement aux basses, les sons additionnels sont amenés de manière très subtile (violons dans "Kidnapping Satan"). On se délecte avec "Kidnapping Satan" d’un génial "double refrain" mi-agressif , mi-tendre, et la voix du chanteur ne flanche pas, suivant parfaitement la cadence effrénée de ces changements de rythmes , à 3 minutes 16, un interlude envoûtant et metalo-arabisant harmonisé de voix sorties de nulle part arrive de nouveau à me surprendre. Le final monstrueusement metal se passe de commentaires et termine l’album avec beauté. Pari réussi pour The Buffalo’s avec un EP qui a été plus que bien produit, avec un son énorme, des titres tout aussi énormes, des musiciens doués, un chanteur "vrai" qui ressent ce qu’il raconte (même les faiblesses vocales ici et là n’entachent en rien la profondeur du chant), et un travail méticuleux sur les voix back… Malgré des influences proches de Pantera ou Nashville Pussy, ils ont su trouver un style qui leur est propre, dérivant avec brio sur un océan musical tout en variations duquel on ne se lasse jamais. Bref, me voilà conquise par une bien jolie découverte.


Malicia
Juin 2009


Conclusion
Le site officiel : www.thebuffaloscrew.com