The Black n'est pas une référence dans le monde glauque et sombre du black metal, même si ce groupe peut avoir un statut culte aux yeux de certains, même si le leader de Dissection faisait partie du groupe à l'époque; et "The Priest Of Satan" sorti il y a 15 ans, n' est pas plus resté dans les esprits plus que ça. Il est malheureusement sorti dans une période où le black metal était en expansion, où ça foisonnait, ça pullulait de groupes plus black les uns que les autres, où l'originalité n'était pas la chose la plus importante aux oreilles des musiciens de ce courant musical. En effet, il fallait être le plus anti-religion que les autres, le plus provocateur, le plus extrême par la pensée, le plus méchant finalement. Et donc en 1994, The Black s'est noyé dans la masse, et s'il ne s'était pas noyé, aujourd'hui tout le monde l'aurait sur le bout des lèvres (et qu'on ne vienne pas me parler de "trendy" ou autre connerie de la sorte, sinon je découpe). Alors le fait de se noyer ne veut pas dire qu'on ne peut pas proposer une musique ténébreuse, plongée dans les abysses les plus profondes du monde souterrain.

14 ans plus tard, The Black ressurgit de nulle part, pour refaire parler de lui, ou alors tenter de refaire parler de lui. C'est avec "Alongside Death" qu'ils ont choisi de revenir. Cet album sorti cette année n'est pas plus original que son prédécesseur, mais ce qu'il a pour lui c'est qu'il semble sincère. Il n'a pas bougé dans sa noirceur, ni dans sa technique car nous n'irons pas chercher le riff complexe avec "Alongside Death", mais simplement la noirceur la plus totale au travers de titres bruts, primitifs, primaires. Et à ce jour, c'est ce qui est le plus important me semble-t-il. Arriver à jouer du black metal dans les règles de l'art pour ne pas plaire aux mainstreams. Il ne reste que le batteur de la formation originelle, à laquelle sont venus s'associer D.Forn Bragman et Andreas Jonsson (Tyrant, Vinterland). Le packaging est à l'image du contenu du CD, il sera présenté solennellement, en "noir", avec un artwork réalisé par D.F. Bragman lui-même. La production est irréprochable avec un son cru, puissant mais cru, les suédois sont allé enregistrer avec Peter Bjargo, près de chez eux, pour offrir un résultat très crasseux mais totalement clair.

Si comme je le soulevais plus haut, l'originalité n'est pas de mise, l'honnêteté et la sincérité sont les maitres mots de ce "Alongside Death". Nous avons ici titres d'un raw black metal qui prend quelques parties à la rudesse qu'on pouvait avoir sur les premier DarkThrone, même jusqu'à "Panzefaust", mais à côté de cela on a quelques bonnes parties blastées, rapides et très "evil" tels "Death's Crown" ou encore "Alongside Death". The Black ne s'est quand même pas cantonné à balancer ses maléfices sans aucune variation, je parlais de "Panzerfaust" et justement les titres "A Contract Written In Ashes" et "Dead Seed" ou même "Death Throes" sont dans un feeling similaire. Dans un autre registre le titre "Fleshless" est sans doute le plus vomissant de tous, avec une haine qui ressort de la voix de D.F Bragman, c'est impressionnant. Bon, seulement 30 minutes, c'est plutôt court, mais l'ennui n'est pas arrivé finalement alors que pourtant les chansons étaient assez simples, ce qui signifie que cet album est pas mal du tout. On se brûle les ailes à l'écoute de "Alongside Death" et pour ceux qui veulent découvrir les racines d'un black metal bestial, sont venus frapper à la bonne porte en commençant par cet album en 2009, si l'on veut sauter quelques étapes primordiales évidemment. The Black fait partie intégrante du mal...