Le groupe
Biographie :

The Algorithm est un one-man band de Rémi Gallego qu’on retrouve à la guitare, à la batterie, mais également au synthétiseur, au séquenceur et à la production. Né en 2009 à Toulouse, The Algorithm combine plusieurs styles de musiques électroniques (dubstep, drum’n’bass, trance) à des éléments mathcore, progressif et à du metal. En live, The Algorithm est rejoint par le batteur Mike Malyan. Signé chez Basick Records, The Algorithm sort son premier album "Polyphormic Code" en Novembre 2012. Le deuxième album, "Octopus4", sort en Juin 2014. "Brute Force" sort en Avril 2016 chez FiXT. Après "Compiler Optimization Techniques" en autoproduction en 2018, "Data Renaissance" sort en Juin 2022 chez FiXT.

Discographie :

2009 : "The Doppler Effect" (Démo)
2010 : "Critical.Error" (Démo)
2012 : "Polymorphic Code"
2014 : "Octopus4"
2016 : "Brute Force"
2016 : "Brute Force: Overclock" (EP)
2017 : "Brute Force: Source Code" (EP)
2018 : "Compiler Optimization Techniques"
2022 : "Data Renaissance"


Les chroniques


"Data Renaissance"
Note : 17/20

The Algorithm est revenu. Créé en 2009 par le Français Rémi Gallego (tous instruments), accompagné par Jean Ferry (batterie) en live, le groupe annonce "Data Renaissance", son cinquième album, sur le label FiXT.

Si vous pensez que le metal ne doit pas se mélanger avec d’autres styles, vous pouvez encore fuir, car "Segmentation Fault" va immédiatement placer ses racines electro / EBM dans des riffs accrocheurs empruntés au metal progressif. Le son est agressif et saccadé, tout comme sur "Interrupt Handler", une composition accrocheuse qui laisse également des éléments plus complexes se greffer à la rythmique. On trouve toujours des sonorités planantes, tout comme sur "Decompilation" et ses riffs saccadés qui laissent des passages plus lourds et plus virulents nous briser la nuque. Le projet affiche la même logique dans "Readonly" et sa complexité volontaire qui frappe en piochant des influences djent martiales, puis "Crytographic Memory" nous place une progression très accessible avant de nous écraser avec une rythmique explosive.

Mais le titre nous laisse également devant des parties beaucoup plus simples et majestueuses qui, couplées à ces parties plus techniques, nous écrasent avant l’arrivée d’"Object Resurrection" et sa rage évidente. Le morceau place une énergie efficace, mais également des patterns très complexes et entêtants qui créent un contraste avec les mosh parts, tout comme "Multithreading" qui laisse la mélodicité marcher avec les éléments les plus travaillés du son. "Oracle Machine" nous propose une certaine quiétude couplée à ces harmoniques fulgurantes, mais la base saura également devenir plus brute, tout comme l’entraînante "Data Renaissance" et ses racines electro très présentes. Le titre ne plaira probablement pas à tout le monde, mais il pose également des éléments mélancoliques alors qu’"Inline Assembly" sera le titre parfait pour faire exploser une fosse. Les influences trance / house sont très présentes sur ce morceau qui présente des éléments agressifs tout comme des passages plus doux, puis l’album se referme avec l’accrocheuse "Protocols" et ses racines metal qui s’intègrent parfaitement aux éléments les plus virulents.

L’univers cybernétique de The Algorithm sait comment vous capturer dans sa toile. Avec "Data Renaissance", le projet va vous exposer des influences techniques, des rythmiques saccadées et des mélodies modernes qui vous feront remuer la nuque.


Matthieu
Juillet 2022




"Brute Force"
Note : 17/20

Je me souviens très bien de The Algorithm (sur "Polyphormic Code" en 2013), Je n’ai pas abusé de l’album autant que je l’aurais pensé mais j’en garde un très bon souvenir. Je me souviens également de cet artwork que j’aurais bien vu en peinture quelque part dans l’appart. En somme, c’est avec plaisir que je retrouve le monsieur tout seul sur un nouvel effort qui, a priori, fut intense, "Brutal Force".

Dans un premier temps, je me trouve face à l’algorithme que j’avais affectionné avec "Boot" et sa structure mathématique et "Floating Point" juste après mais Rémi s’éclate beaucoup plus dans le processus créatif et se laisse aller à quelques extravagances diverses et bien senties comme sur "Pointers", "Rootkit", ou le phénoménal "Deadlock". Des spoken words, des samples, des virages rythmiques et stylistiques, que des trucs à te dévisser la tête quoi ! Quand tu attaques "Brute Force", tu réalises qu’en fait tu n’es qu’au pied de la colline. Rien de grave mon lapin. Imagine-toi faire une crise d’épilepsie la tête encastrée dans une télévision cathodique allumée sur ton jeu préféré de NES. Le mec il est pas fou, enfin si, mais il veut que t’écoutes le truc jusqu’au bout, alors après t’avoir lavé l’intérieur de la tête il te cale "Userspace" dans les oreilles, l’air de rien. Le remède tout doux. Bien agencé, "Shellcode" et son ADN de bass music, vous mettra une dernière fois la banane avant la fin. Ne vous attendez pas à un atterrissage en douceur, préparez-vous plutôt à un véritable crash, "Trojans" quoi !

Pas la peine de tergiverser sur le sujet, ce nouvel album est bon évidemment parce que tout y est et même un peu plus encore. Sept ans après la première galette, on est cependant en droit de se demander si The Algorithm ne reste pas un assemblage de formules duquel ne s’échappe aucune définition réelle. Oui, c’est vache avec un si bon opus, mais j’ai vraiment envie que Rémi enfonce le clou à coup de pelle pour nous servir une purée compacte de tous les styles qui l’inspire.


Kévin
Juin 2016




"Octopus4"
Note : 17/20

Après Textures, Structures, Periphery, Mixture, Confiture, Intervals, Circonférence, Pythagore etc… Voici The Algorithm, encore un groupe de math-metal djent alors que…. pas du tout ! Déjà, et contrairement à ses petits copains de chambrée, ce projet est français, oui Madame ! De plus, il ne s’agit pas de djent à proprement parler mais bien de programmation, d’electro / djent si vous voulez.

Concept-album aussi étrange qu’envoûtant, oscillant entre electro de clubs parisiens ("autoRun"), boots de jeux vidéo de 16 bits ("Discovery" qui part sur un petit son que j’aurais bien vu sur un jeu Master System avant de virer dans un délire un peu plus rentre-dedans et polyrythmique qui, j’en suis sûr, plaira à Misha Mansoor) et esprit math-metal ("Pythagoras"), ce second opus "Octopus4" est, en plus d’un OVNI, une réussite totale tant son concept est particulier (preuve qu’il reste encore à découvrir dans la musique). Volant à Skrillex son goût de surprendre, à Jake Bowens (de Periphery) les influences electro de son Electronic Project, à Sega ses meilleurs compos, Rémi Gallego, le seul homme derrière la machine, a su clairement imposer son style avec ce travail extrêmement abouti et aux antipodes de ce que j’ai, pour le coup, l’habitude d’écouter. Seul bémol à ce beau projet, la chanson "Un Dernier Combat", où le pseudo slam / rap sans charisme prend hélas le pas sur l’instrumental. Non pas que les paroles soient vides de sens, bien au contraire, mais un tantinet plus de couil.... dans la voix et le flow n’aurait pu que mieux servir ce titre.

Que je me plais à imaginer des collaborations entre ce projet et des extraterrestres comme Tosin Abasi, Mansoor et Bowens, John Browne ou encore, pourquoi pas, les frères Searle d’Architects… Voilà bien, selon moi, une nouvelle donne qui pourrait, à qui sait écouter, bouleverser un peu les habitudes qui ont eu une fâcheuse tendance à lasser dans le saint milieu de la 8 cordes.


Byclown
Juin 2014




"Polymorphic Code"
Note : 18,5/20

Etre amateur de musiques métalliques et de musiques électroniques n’est pas impossible, au contraire. Déguster un bon album de post-hardcore chez soi est tout aussi bon que d’aller vibrer en soirée techno. Un mashup de ces styles s’avère le plus souvent décevant, généralement parce que l’un des deux styles n’est pas à la hauteur. Avec l’artwork de ce "Polymorphic Code" de The Algorithm, l’envie naît déjà. Très mental, j’imagine bien ce visuel tournoyer à la manière d’un kaléidoscope pendant la performance mapping sur les murs d’une soirée trance.

Avec "Handshake", le voile tombe. D’abord plutôt math-core machiniste, la chenille devient bien vite un papillon très coloré, très trance. Les mues régulières, en plus d’être particulièrement réussies, sont également imprévisibles de part leur diversité. The Algorithm, du côté électronique, me fait littéralement voyager aux travers de styles que j’ai affectionnés ou affectionne toujours. Avec "Bouncing Dot", on y ajoute l’élément dubstep qui s’accommode fort bien de la facette mathématique de la musique, puis des éléments techno pointent le bout de leur nez sur "Trojans", c’est majestueusement fait, c’est incontestable. Quand on commence à cerner la teneur du propos The Rémi Gallego nous pond "Access Granted", le son claque littéralement, et rendrait fou n’importe quel amateur de trip. Bien sûr c’est sans compter la métamorphose en une musique apaisante, un truc qu’on pourrait retrouver dans un chill out… puis ça repart, mathcore, trance, le sourire aux lèvres on imagine son cœur s’emballer quand la drum & bass intervient avant de laisser place à quelques chose de plus hardcore (côté techno), aaarrggh c’est bon ça putain ! Ce titre est mentalement et physiquement éprouvant, les quelques instants de silence total avant de reprendre avec "Logic Bomb" n’en sont que plus appréciés. On a l’impression de connaître un nouveau départ dans l’album avec toujours ce mariage entre metal et electro (drum & bass ici). "Warp Gate Exploit" nous emmène vers quelque chose de plus progressif, de plus planant et croyez-moi, ça fait du bien aussi. Sans nous lasser, The Algorithm continue de nous verser sa délicieuse mixture dans les oreilles, les mêmes ingrédients, mais avec des dosages différents. L’opus se ferme sur "Panic", 12 minutes progressives… progressives jusqu’à ce que les basses vous pètent à la gueule.

Avec "Polymorphic Code", The algorithm nous fait une promesse et la tient. Un mariage réussi entre un univers metal et un univers électronique. Les deux styles sont honorés et on assiste à une réelle synergie. La très grosse surprise innovante de cette année. Rémi, si tu me lis, quand tu passes sur Paris, pense à m’inviter !


Kévin
Octobre 2013


Conclusion
L'interview : Rémi Gallego

Le site officiel : www.facebook.com/thealg0r1thm