Le groupe
Biographie :

The Abbey est un groupe de doom metal progressif finlandais actuellement composé de : Henri Arvola (basse), Vesa Ranta (batterie / ex-Anthony, ex-Sentenced, ex-The Man-Eating Tree), Jesse Heikkinen (guitare, clavier, percussions, chant / Benighted In Sodom, Depth Beyond One's, Phallosopher, Henget, ex-Funksons, ex-Hexvessel, ex-Iterum Nata, ex-Kauko Röyhkä, ex-King Satan, ex-Madhatter, ex-The Aeon, ex-The Groke), Janne Markus (guitare / Poisonblack, Sacred Crucifix, The Man-Eating Tree, ex-Death of Horses, ex-Fall, ex-Pekka Tapani & Avioero, ex-Scent) et Natalie Koskinen (chant / Collapse Of Light, Jonne, Paara, Shape Of Despair, ex-Tyrant, ex-Raven, ex-Depressed Mode). The Abbey sort son premier album, "Word Of Sin", en Février 2023 chez Season Of Mist.

Discographie :

2023 : "Word Of Sin"


La chronique


Les écrits d'Aleister Crowley et l'occultisme en général ont toujours influencé une partie du rock et du metal, ce n'est donc pas une surprise de voir que le nouveau groupe The Abbey tire son nom de l'abbaye de Théléma qu'avait fondé le principal intéressé en Sicile avant d'en être expulsé en 1923 par le régime de Mussolini. Un groupe finlandais qui nous livre son premier album, "Word Of Sin", et pratique une sorte de doom / heavy rock inspiré donc par l'occulte et qui compte en ses rangs des membres qui sont loin d'être des débutants.

Fondé par Jesse Heikkinen que l'on peut entendre actuellement chez Benighted In Sodom, qui est un des multiples projets de Matron Thorn que vous connaissez au moins pour Ævangelist, le groupe a ensuite été complété par Vesa Ranta, ancien membre de Sentenced à la batterie, Janne Markus de Poisonblack à la guitare, Henri Arvola dont c'est apparemment le premier projet à la basse, et Natalie Koskinen que vous avez tous entendu chez Shape Of Despair au chant. "Rat King" ouvre le bal (des damnés) avec un certain groove lourd et quelques ambiances assez sombres pour un morceau qui reste accrocheur et mélodique. Si le nom de Ghost est apparu dans les news annonçant la sortie de l'album, c'est surtout dans la voix de Jesse Heikkinen que cela s'entend puisque son timbre est assez proche de celui de Tobias Forge. Pour le reste, on est dans un registre certes accrocheur mais moins influencé par la pop que Ghost avec des ambiances tout de même plus noires. Ce premier morceau fait d'ailleurs entendre quelques passages plus oppressants avec en plus quelques cassures rythmiques du plus bel effet. "A Thousand Dead Witches" alterne quant à lui des passages énergiques rappelant Ghost justement avec d'autres plus lourds et plus sombres une fois de plus. Nul doute que ce groupe fait partie des influences de The Abbey mais ces derniers arrivent tout de même à proposer quelque chose de différent ne serait-ce que par de réelles racines doom, et comme ce n'est que le premier album, l'alchimie qui semble se produire entre ses membres devrait donner quelque chose de plus personnel encore à l'avenir. Signalons au passage que si les ambiances sont évidemment sombres, on ne tombe jamais dans la dépression pour autant, The Abbey garde une optique relativement mélodique et groovy voire accrocheuse sur certains morceaux.

"Crystallion" nous fait entendre des mélodies plus proches du gothic ou du doom anglais avec son tempo plus lourd et sa durée plus longue qui atteint cette fois six minutes après deux morceaux qui avaient un format plus compact. Je trouve, par contre, que les interventions de Natalie Koskinen sont trop discrètes, on ne les entend qu'en fond loin dans le mix, ce qui est assez dommage puisqu'on sait qu'elle a une belle voix et qu'elle pourrait apporter plus que ça. Cela fonctionne plutôt bien sur "Starless" sur lequel elle a plus de place pour s'exprimer et où ses choeurs ont un aspect éthéré et spectral très réussi. Ce morceau est d'ailleurs lui aussi plus doom, plus lourd et d'une beauté assez bluffante, beauté que l'on va entendre à plusieurs reprises dans les moments les plus lourds et aériens de la musique de The Abbey. "Queen Of Pain" en a à revendre, tout comme la fin de "Widow's Will" qui a quelque chose de tragique et qui tranche d'autant plus que le morceau démarre sur une ambiance plus lumineuse même si la mélancolie se fait déjà entendre. Aussi surprenant que la montée en puissance qui termine "Desert Temple" dans une explosion après un break très aérien et mélodique. Tout ce chemin nous amène à "Old Ones" qui clôt l'album avec près de treize minutes au compteur. Un morceau plus lourd, incantatoire qui nous fait même entendre un solo d'orgue en plein milieu du morceau ! Une fin en apothéose qui confirme que The Abbey a une patte qu'il va pouvoir développer et qu'il est très fort quand il appuie sur les ambiances.

Donc oui, l'influence de Ghost peut s'entendre sur les passages les plus énergiques et accrocheurs de "Word Of Sin" mais sur ce premier album, The Abbey arrive surtout à faire entendre de superbes ambiances et mélodies. Une bonne carte de visite qui laisse poindre une personnalité qui ne demande qu'à être développée et que l'on espère entendre de manière encore plus prononcée à l'avenir.


Murderworks
Mars 2023


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/abbeyceremonial